Le film Tokyo Godfathers de Satoshi Kon est une première pour lui je crois dans le style plutôt humoristique, mais il le fait très bien.
On ne tombe pas dans l'humour gratuit et sans intérêt mais dans un humour bien dosé pour rythmer une aventure au fond tragique et contemporain.
Le design est une marque de fabrication, très expressif, mais pas enfantin. Pas de couleurs flashy ou de rose dans les cheveux ou dans les yeux; de l'homme et de la femme tout simplement, avec la vie qui leur tombe dans les bras.
On a là un conte de noël à la fois déroutant et décallé par les personnages mais d'une beauté simple. En effet, c'est comme si ces gens qui avaient perdu de vue la vie, la retrouve à travers ce qu'elle est par excellence, un bébé.
Une sorte d'apprentissage pour eux, une leçon de vie qui traîte du problème de l'abandon sous toutes ses formes, autant maternel, paternel, que l'abandon de soi-même.
Des individus donc livrés à eux-mêmes dans un cadre féerique alors qu'ils n'ont rien de féerique, et là est la vraie force de ce film: le contraste qu'il y a entre personnage et contexte, qui renforce de manière monstrueuse l'émotion et lui donne une intensité simple et directe que seul Satoshi Kon pouvait exprimer de la sorte.
Pas le meilleur film du réalisateur, je préfère largement Millennium Actress, mais un conte de noël réinventé, utile et à la fois polémique.
Un mélange détonnant qui nous donne un merveilleux moment à passer.
" Ce dont personne ne se rappelle,
n'est jamais arrivé." Serial Experiments Lain
Nouvelle Team - Manga-France - Honey & Clover.