[kuroi neko]

Or donc, en ce joli mois de mai 1485 Messire le Diable dépêcha sur terre deux de ses créatures afin de désespérer les hommes...

Jules Berry, Fernand Ledoux, Arletty, Alain Cuny, Marie Déa... Des acteurs superbes qui pouvaient tout jouer.
Plus des dialogues de Prévert régalants. Exemple :

Anne : C'est vrai, vous êtes le Malin. Vous êtes même trop malin. Mais heureusement il doit y avoir des choses qui vous échappent.
le Diable : Comment ? Des choses qui m'échappent ? Mais, petite malheureuse, rien ne m'échappe ! Personne ne peut m'échapper, vous pas plus que les autres. Vous ne connaissez pas mon pouvoir, à moi qui peut tenir le monde dans ces deux mains ! Mais oui : les orages, la pluie, la grèle, le vent, les naufrages : c'est moi ! Les maladies, la guerre avec ses beaux plaisirs, la peste, la famine, la misère, le meurtre, la haine, la jalousie : c'est moi, toujours moi ! Et la mort, c'est encore moi.
Anne : Eh bien, je comprends qu'avec une existence pareille vous ne soyez pas gai.

Plus une ambiance complètement onirique, avec une intrusion du fantastique à chaque plan sans le moindre effet spécial : juste de belles astuces de mise en scène.
Bref, un grand classique à ne pas manquer.

Au suivant

[MazOr]

"La rencontre cinématographique entre deux monstres sacrés du cinéma français à travers leurs films les plus emblématiques"

Une grande oeuvre.

edit : au suivant !

[kuroi neko]

Coup de torchon !
Marielle (le frère du proxénète) et Noiret (le "shériff"), plus Guy Marchand, Miou Miou et même Eddy Mitchell . Tous excellents dans cette histoire.
Un régal absolu, inspiré de Pop. 1280 de Jim Thompson. Un des meilleurs films de Tavernier.

[Boulayman]

Ce qui est bien avec le chat noir ( et il n'y a pas que ca) c'est qu'on sent qu'il aime ca et se fait plaisir. C'est super

[Kaoticorporation]

Je sais que ce n'est pas a moi!
Mais c'est pour mon plaisir egoiste.
On reste dans le noir et blanc!

[Sudaka82]

C'est pas le jeune Frankenstein ou un truc comme ça (de Mel Brooks) ?

[Kaoticorporation]

Si c'est ça,c'est young frankenstein (le titre français est Frankenstein junior ) et le realisateur est bien mel brooks!

[kuroi neko]

Bon, je suppose que c'est à moi, donc retour au Japon pour un classique du cinéma expressionniste des années 50.

[Sudaka82]

La forteresse chachée d'Akira Kurosawa

Edit: En fait peut-être pas, ça me rappelle plus Yôjimbô, mais c'est pas trop les années 50 Yôjimbô

Ce message a été modifié par Sudaka82 - lundi 07 mars 2005 à 18:07.

[kuroi neko]

Ce n'est pas de Kurosawa .

[Sudaka82]

Pas un Kurosawa, mmmm...

Si c'est un Mizoguchi c'est sûrement Crucified Lovers, le mec il aimait bien les histoires de Geishas et de mesdames qui ne se mariaient pas par amour (genre je t'offre ma fille tu me files de la thune) ou qui jouent les Célestines (Oyû-sama), enfin, je me rends compte à quel point mes connaissances en cinéma japonais sont faibles.

Edit : Sinon, je donne ma langue au chat.

Ce message a été modifié par Sudaka82 - mardi 08 mars 2005 à 20:46.

[yosh666]

c pas du Kihachi Okamoto ?
quoique 1950 c un peu vieux...mais si c fin 1950 ça peut coller

[kuroi neko]

Bon allez, c'est du Mizoguchi .

[Sudaka82]

Je tente ma dernière carte Mizoguchi :

Ugetsu Monogatari, ou Les contes de la lune vague après la pluie. (Sans doute adapté d'un bouquin d'Akinari)

[kuroi neko]

Allez, le chat mange la langue : c'est The life of Oharu ou La vie d'Oharu, femme galante.

Le titre japonais est saikaku ichidai onna, soit l'adaptation d'un roman du 17ème siècle : kôshoku ichidai onna (approximativement "la femme la plus dépravée") de Ihara Saikaku.

C'est une magnifique parabole sur l'opression des femmes dans la société traditionnelle japonaise, que Mizoguchi lui-même considérait comme son meilleur film.

Effectivement c'est superbe, avec une performance impressionnante de l'actrice principale et un rôle assez modeste et peu typique pour Toshiro Mifune.

Il paraît que M. Godard en personne avait dit l'avoir vu plus d'une douzaine de fois .

Par rapport à mugetsu monogatari ("les comtes d'un ciel sans lune", traduit de manière assez fleurie en comtes de la lune vague après la pluie), je trouve le scénario bien plus riche et profond, ce qui n'enlève rien à la beauté de cette autre grand classique du même auteur.

Bon, je change de registre pour cette scène jubilatoire, sortie d'un film assez cynique qui oscille entre des passages hillarants et une vraie dimension tragique, dont voici un petit extrait :

Noiret : Monsieur de Villeroy, vous êtes un imbécile, un général pitoyable et un chrétien de dernier ordre [...]. Reconnaissez que j'ai fait preuve jusqu'ici d'une grande mansuétude.
[...]
Le maréchal : Vous ne pouvez rien contre moi, je suis très aimé.
Noiret : On se demande pourquoi, vu le nombre de batailles que vous avez perdues.
Le maréchal : Vous avez beau dire, il n'y a que la mort qui vous débarassera de moi.
Noiret : Sachez, M. le Maréchal, que je suis aussi patient que vous êtes bête.
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