
Citation
Une reponse des tribunaux sur le telechargement : le gars de Rodez est acquitté.
Article paru le 14/03/2005 dans la Dépêche
JUSTICE. MES GLOCK-FOSSAT ET ZAPATA VIENNENT D'OBTENIR LA RELAXE D'UN
ÉTUDIANT QUI AVAIT TÉLÉCHARGÉ 488 FILMS SUR INTERNET.
« Sur internet, les pirates n'existent plus ! »
Relaxé devant le tribunal correctionnel de Rodez. Relaxé encore devant la
cour d'appel de Montpellier. L'étudiant Tarn-et-Garonnais qui avait
téléchargé sur internet 488 films n'a pas été reconnu coupable aux yeux de
la justice française de « contrefaçon d'œuvre de l'esprit ». Ses avocats
toulousains, Mes Joëlle Glock-Fossat et Eric Zapata savourent ce jugement
et expliquent son intérêt.
Pourquoi cette décision judiciaire est-elle importante ?
Une cinquantaine de dossiers sont en cours devant les juridictions pénales
françaises. Les grandes sociétés de production de films ou de musique
attaquent de manière systématique les amateurs qui téléchargent films ou
disques. Les producteurs font campagne sur un message simple : le
téléchargement est interdit !
Est-ce faux ?
Bien sûr ! La cour de Montpellier, par sa décision, s'appuie sur le code
pénal pour souligner que ce n'est pas le téléchargement qui compte mais sa
destination. En clair, la cour d'appel vient de dire que, sur internet, les
pirates n'existent plus !
Mais on ne peut quand même pas vendre ces copies…
Heureusement. Un amateur qui va sur internet télécharger un film et le
regarde dans son cercle familial n'est pas en infraction. Vendre un
enregistrement, même à un prix dérisoire, reste en revanche un délit.
Qu'est-ce qui est autorisé ?
Télécharger des films ou des disques sur internet pour, ensuite, en
profiter dans un usage privé, limité au cercle familial.
Comment se définit le cercle familial ?
Ce n'est pas papa, maman et les frères ou sœurs. La Cour met fin à une
hypocrisie puisque notre client avait reconnu avoir montré un film à une
amie. La Cour souligne malgré cela qu'il n'est pas démontré d'usage
collectif. Elle établit donc un distinguo plus fin entre le cercle privé et
l'usage collectif. Un ou deux amis, ça passe aux yeux des juges. Vingt
rassemblés pour une soirée cinéma, non.
Accepter le téléchargement gratuit, n'est-ce pas dangereux pour les droits
d'auteur ?
Non puisqu'ils sont respectés. Il ne faut pas oublier que dans tous les
achats d'un CD vierge, d'une cassette audio, même d'un appareil
enregistreur ou d'un téléphone, l'acheteur paye une redevance justement
pour soutenir les auteurs. Une taxe fiscale qui est la contrepartie de la
copie privée. Sans oublier que dans les textes sur les droits d'auteur,
l'exception sur la copie privée est clairement signifiée.
L'internaute que vous défendiez doit être soulagé ?
17 parties civiles lui réclamaient de sommes considérables. Sans grand
espoir de les recouvrir mais pour faire peur. Mais sur les 488 films
retrouvés chez lui, aucun n'était en double. Une preuve de plus de leur
usage privé. Des longs-métrages qui avaient pour la plupart été diffusés
plus d'une fois à la télévision.
Recueilli par Jean Cohadon
La Cour de Cassation saisie
Columbia, Warner et autre Gaumont, parties civiles au procès de Montpellier
n'ont pas encore baissé les armes. Leur avocat a immédiatement annoncé un
pourvoi en cassation. Pas une surprise pour les avocats de l'internaute. «
C'est logique. Cette décision va faire jurisprudence. Il faut donc trancher
au plus haut niveau même si en droit, cela va être difficile de réformer.
Maintenant, est-ce aux magistrats de trancher ce litige ? Si le problème
est économique comme l'affirment les producteurs, les politiques doivent le
régler. À eux de choisir entre les intérêts des entreprises et des citoyens
», estiment Joëlle Glock-Fossat et Eric Zapata
Article paru le 14/03/2005 dans la Dépêche
JUSTICE. MES GLOCK-FOSSAT ET ZAPATA VIENNENT D'OBTENIR LA RELAXE D'UN
ÉTUDIANT QUI AVAIT TÉLÉCHARGÉ 488 FILMS SUR INTERNET.
« Sur internet, les pirates n'existent plus ! »
Relaxé devant le tribunal correctionnel de Rodez. Relaxé encore devant la
cour d'appel de Montpellier. L'étudiant Tarn-et-Garonnais qui avait
téléchargé sur internet 488 films n'a pas été reconnu coupable aux yeux de
la justice française de « contrefaçon d'œuvre de l'esprit ». Ses avocats
toulousains, Mes Joëlle Glock-Fossat et Eric Zapata savourent ce jugement
et expliquent son intérêt.
Pourquoi cette décision judiciaire est-elle importante ?
Une cinquantaine de dossiers sont en cours devant les juridictions pénales
françaises. Les grandes sociétés de production de films ou de musique
attaquent de manière systématique les amateurs qui téléchargent films ou
disques. Les producteurs font campagne sur un message simple : le
téléchargement est interdit !
Est-ce faux ?
Bien sûr ! La cour de Montpellier, par sa décision, s'appuie sur le code
pénal pour souligner que ce n'est pas le téléchargement qui compte mais sa
destination. En clair, la cour d'appel vient de dire que, sur internet, les
pirates n'existent plus !
Mais on ne peut quand même pas vendre ces copies…
Heureusement. Un amateur qui va sur internet télécharger un film et le
regarde dans son cercle familial n'est pas en infraction. Vendre un
enregistrement, même à un prix dérisoire, reste en revanche un délit.
Qu'est-ce qui est autorisé ?
Télécharger des films ou des disques sur internet pour, ensuite, en
profiter dans un usage privé, limité au cercle familial.
Comment se définit le cercle familial ?
Ce n'est pas papa, maman et les frères ou sœurs. La Cour met fin à une
hypocrisie puisque notre client avait reconnu avoir montré un film à une
amie. La Cour souligne malgré cela qu'il n'est pas démontré d'usage
collectif. Elle établit donc un distinguo plus fin entre le cercle privé et
l'usage collectif. Un ou deux amis, ça passe aux yeux des juges. Vingt
rassemblés pour une soirée cinéma, non.
Accepter le téléchargement gratuit, n'est-ce pas dangereux pour les droits
d'auteur ?
Non puisqu'ils sont respectés. Il ne faut pas oublier que dans tous les
achats d'un CD vierge, d'une cassette audio, même d'un appareil
enregistreur ou d'un téléphone, l'acheteur paye une redevance justement
pour soutenir les auteurs. Une taxe fiscale qui est la contrepartie de la
copie privée. Sans oublier que dans les textes sur les droits d'auteur,
l'exception sur la copie privée est clairement signifiée.
L'internaute que vous défendiez doit être soulagé ?
17 parties civiles lui réclamaient de sommes considérables. Sans grand
espoir de les recouvrir mais pour faire peur. Mais sur les 488 films
retrouvés chez lui, aucun n'était en double. Une preuve de plus de leur
usage privé. Des longs-métrages qui avaient pour la plupart été diffusés
plus d'une fois à la télévision.
Recueilli par Jean Cohadon
La Cour de Cassation saisie
Columbia, Warner et autre Gaumont, parties civiles au procès de Montpellier
n'ont pas encore baissé les armes. Leur avocat a immédiatement annoncé un
pourvoi en cassation. Pas une surprise pour les avocats de l'internaute. «
C'est logique. Cette décision va faire jurisprudence. Il faut donc trancher
au plus haut niveau même si en droit, cela va être difficile de réformer.
Maintenant, est-ce aux magistrats de trancher ce litige ? Si le problème
est économique comme l'affirment les producteurs, les politiques doivent le
régler. À eux de choisir entre les intérêts des entreprises et des citoyens
», estiment Joëlle Glock-Fossat et Eric Zapata
Voilà voilà! bonne lecture
