Je viens d'avoir la révélation. Un des plus grands groupes (non non, pas d'un style, mais tout court) !
Je présente Ulver, ou la forme instable...
Ce groupe a sorti le premier album d'une trilogie, ou pourrait-on dire, d'un tryptique, qui est du black metal atmosphérique (Bergtatt). Le moins bon peut-être. Pour s'engouffrer ensuite dans les mélodies païennes et le folklore viking, avec un folk acoustique (Kveldssanger).
Déjà, le second album est une merveille de beauté, doux, calme, intelligent. On baigne dans la musique populaire, et on contemple sacré. Au spleen nordique d'une forêt glaciale, habitée par ses esprits et ses loups. Un album qui s'adresse en face à face au sacré, mais pas ce sacré théologique de la musique classique, non, un sacré palpable ; cette musique s'attaque au sentiment du sacré en nous, aux croyances les plus "matérielles", pour emprunter un terme à la charmante Björk : on peut parler de Pagan Poetry.
Troisième album(Nattens Madrigal), on tombe sur du raw black métal, le son est crade, la batterie furieuse, la voix du chanteur auparavant claire devient haineuse, déchainée. Une furie sonore, une folie parfaitement maîtrisée. Et de ce tapage épique, toujours païen et brutal, sans pitié pour nos oreilles, finalement, s'émane une certaine beauté crue. On se résigne, on accepte la saleté du son, on accepte la sauvagerie irraisonnée, impulsivement haineuse. On y retrouve un loup(Ulver), mauvais et solitaire, crocs acérés et regard attristé. Oui, un album de haine qui dégage une mélancolie à faire pleurer, une frénésie romantique, une passion ultra-violente.
Une leçon musicale pour tout groupe de black métal.
Le tryptique fini, vient ensuite un album d'électro atmosphérique, virage radical du groupe déjà mutant dès Bergtatt. Perdition City est une bande originale entre autre, non en réalité, mais dans sa forme. La bande son d'une ville ravagée, futuriste, déconstruite mais bigrement organisée. Ulver joue sur les paradoxes, calme le jeu, change de cap, passe de la forêt à la ville.
La musique évolue, elle s'adapte à son objet. De l'acoustique et de l'électrique, on passe au synthétique. On ouvre une nouvelle dimension, on prend de l'avance sur ses conccurents, et à peine installé, on les massacre. Voilà ce qu'est Ulver, un loup sans meute, libre de ses mouvements, qui, on ne sait très bien pourquoi, a décidé de visiter l'univers urbain apocalyptique d'un futur proche. L'organique laisse place au cyclique, à la mécanique. Mais une chose est sûre, l'achimie et la beauté sont toujours là.
Suivra Blood Inside qui sera à première vue moins inorganique, qui s'attaquera à la vie par le biais du synthétique.
Je ne l'ai pas encore écouté, mais soyez sûrs que je viendrai vous donner mes impressions !

Ollin`heureux d'avoir trouvé un tel groupe !