cedric-275, le 25/10/2005 à 17:20, dit :

Ah bah c'est vrai que après il arrive qu'on tombe sur un livre qui nous plaît même si on est obligé de l'étudier, si vraiment il est bien...
Je me souviens d'un livre comme ça que j'ai du étudier : "La vie devant soi" de Romain Gary écrit sous le pseudonyme d'Emile Ajar. Je ne saurais pas réécrire un résumé précis car ça fait maintenant longtemps que je l'ai lu mais j'en ai trouvé un qui correspond tout à fait.
C'est à Belleville, au sixième sans ascenseur, chez madame Rosa, une vieille Juive qui a connu Auschwitz, et qui autrefois, il y a bien longtemps, " se défendait " rue Blondel. Elle a ouvert " une pension sans famille pour les gosses qui sont nés de travers ", autrement dit un crèche clandestin où les dames " qui se défendent " abandonnent plus ou moins leurs rejetons de toutes les couleurs. Momo, dix ans ou alentour, raconte sa vie chez Madame Rosa et son amour pour la seule maman qui lui reste, cette ancienne respectueuse, grosse, virile, laide, sans cheveux, et qu'il aime de tout son cœur - presque autant que son " parapluie Arthur ", une poupée qu'il s'est fabriquée avec un vieux parapluie ; il n'a pas de père et chez Madame Rosa, les autres gosses s'appellent Moïse ou Banania.
Ce livre m'avait vraiment touché, et l'auteur arrive à se substituer complètement à Momo, il écrit comme un enfant de cet âge-là écrirait, comme on peut le voir avec les expressions "se défendre" ou "travestite"... On suit ainsi le quotidien de ce petit enfant des cités et nous montre les populations vivant ici d'un tout autre oeil de celui qu'on a habituellement. Et l'histoire est vraiment captivante, surtout la fin qui est vraiment très triste.
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Donc vraiment une lecture que je conseille à tous sans restriction...
