Bah je ne vois pas vraiment ce que les pros viennent faire là-dedans. Pour moi les anime c'est un divertissement, donc je préfère que ça soit traduit dans l'esprit d'un divertissement. Je ne pense pas que la plupart des textes originaux soient des écrits sacrés qu'un peu de reformulation en bon français transformerait en blasphèmes

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"onee-chan", une connotation très précise ? Dans des cas exceptionnels, peut-être, mais en général c'est juste ce qu'un Japonais dira pour appeler ou nommer soit sa vraie soeur, soit une fille avec qui il est suffisamment familier. En français on utilise le prénom pour ça, je ne vois pas ce que ça a de si différent du japonais. Si le personnage change d'appelation en cours de route, mettons parce que celui qui lui parle le considère comme plus proche à un instant donné, c'est à la traduction de se débrouiller, par exemple en passant du vouvoiement au tutoiement, ça n'a rien de compliqué et c'est bien plus simple et agréable à lire.
En plus, au risque de manquer gravement de respect aux scénaristes japonais, je doute que le terme "onee-chan" soit le résultat de subtiles méditations, dans 99% des cas c'est simplement la forme la plus commune et évidente à employer, donc je vois mal ce qui justifie d'en faire une icône intouchable.
A ce compte là, pour prendre un exemple un peu carricatural, en russe il y beaucoup plus de formes impersonnelles qu'en français. Mais attention, c'est très significatif, cette manière de ne pas se mettre en avant par l'emploi d'une forme active. Il faudrait donc traduire "J'ai froid" par "Il m'est froid", avec une note en haut de l'écran qui dirait "le russe emploie la forme impersonnelle dans ce contexte" ?
Comme si le japonais était la langue ultime, que notre pauvre français était incapable de restituer ! Si encore on traduisait mettons de la philo ou un roman de sôseki, je ne dis pas. Mais bon, les anime c'est pas non plus le summum de la subtilité ou de la sophistication littéraire, quand même.
Au contraire, je pense que les gens qui s'intéressent au japonais ou au Japon n'ont aucun besoin de ces notes sur "onee-chan", "itadakimasu" ou "tadaima" répétées un million de fois, et que ceux qui veulent simplement suivre l'histoire sans avoir un dictionnaire de japonais à la main sont juste gênés par ce fatras de mot à mot.
Franchement, si garder les "japonismes" les plus triviaux est un gage de passion et de qualité "artisanale", je suis content que les romans japonais que j'ai lus aient été traduits par des "pros" (qui n'avaient sans doute aucun respect pour leur public, vu que je n'y ai jamais trouvé un seul "onee-chan" ou "itadakimasu"

).
Ceci dit, c'est un choix. Je donne juste mon avis sur la question. Cet argument du respect du japonais, c'est très bien, mais à condition que ça ne s'accompagne pas d'un mépris pour le français (bon ok j'ai cédé au plaisir de la formule, en fait je veux dire que le mot à mot est nocif pour le style en français, et que c'est très rarement justifié) ;).