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Salut,
- Je voulais laisser mon impression sur cette série après 18 épisodes mais pas l'ombre d'un topic donc c'est parti:

(à g. et à d. Sebastian et Ciel, au c. Mme Red en rouge, Lau en vert, Undertaker avec le chapeau noir)
- Kuro Shitsuji (Le Majordome en Noir ou plus poétiquement, le Majordome de/dans l'Ombre) c'est une série atypique tirée du manga éponyme de Yana Toboso et relatant les aventures d'un jeune héritier de la noblesse anglaise à l'apogée de l'Empire (XIX°s), Ciel Phantomhive, et de son Majordome un peu spécial mais très efficace, j'ai nommé "Sebastian" Michaels (ou Michaelis). Ces deux personnages principaux sont liés par un contrat depuis la mort des parents du héros, assassinés par un groupe occulte qui a offert l'âme de Ciel en sacrifice (d'où un bandeau sur l'oeil et une marque sur le corps). Toutefois, celle-ci ne lui sera arrachée qu'à sa mort ou lorqu'il aura accompli sa vengeance. L'ami Sebastian, autoproclamé "One hell of a butler" (vosta = "Un Majordome d'Enfer"), est donc un démon chargé de servir et de protéger l'héritier Phantomhive, lui-même au service de sa Gracieuse Majesté pour nettoyer discrètement les poubelles de la Couronne.
- Ouais, je sais, vous vous dites: "Encore un truc de démons ?" (dixit un fan de soul eater), "C'est chiant les contrats..." (dixit un fan de darker than black), "Trop naze les majordomes." (dixit un fan d'Hayate no Gotoku), et je vous comprends, j'ai eu la même réaction au départ (plus "bishô powaaaa") mais en fait non, KS c'est bien plus que ça ! En fait, c'est un repaire de personnages déjantés tous plus barrés les uns que les autres. Aussi, avant d'aller plus loin, je tiens à avertir le public éclairé que ce n'est pas une série pour le petit neveu et encore moins pour la petite nièce. Les passages tendancieux (gore/sexe) sont relativement nombreux (tirés du manga) mais toujours autocensurés (ça gicle quand même pas mal), généralement avec humour, mais ledit petit neveu pourrait vous poser des questions auxquelles vous n'avez vraiment pas envie de répondre...

(couverture du tome I du manga et comparaison design manga/anime + scène tendancieuse

- La riche galerie de personnages sus-citée est donc l'un des points forts de l'anime quand de nombreuses autres productions se contentent de stéréotypes tant graphiques que psychologiques, je vous laisse en découvrir le détail mais parmi les personnages récurrents, Mme Red, la promise de Ciel, Undertaker et Greil (ou Grell suivant les versions) sont les plus intéressants. Les 4 serviteurs de la Maison Phantomhive (en plus du Majordome) sont également très présents mais restent un peu en retrait car ils assurent avant tout une majorité des passages comiques sans vraiment contribuer à l'avancement du scénario. Dans la série oscar de groupe, on nominera aussi les bobbies qui m'ont parfois vaguement rappelé les grappes humaines hilarantes de Meitantei Holmes (Lestrade est remplacé par Aberlein, un petit jeune moins excité mais qui a du mal à piger où il est tombé lol). En revanche, je trouve "Pluto", plutôt (hahaha...) raté, vous comprendrez ce que je veux dire en le voyant.

(hg. Seb & Ciel, hd. Tanaka, bg. avec les 3 autre serviteurs: cuisinier, soubrette et jardinier, bd. no comment...)
- Le plus gros de l'originalité vient des méchants ou des neutres, avec une psychologie assez complexe pour faire durer certaines histoires sur plus d'un épisode. On retiendra l'arc de "l'Eventreur" inspiré de Sherlock Holmes ou celui du "Marionettiste", très réussis (sans oublier la vengeance de Ciel en toile de fond même si elle progresse très lentement). Le scénario est donc plutôt inspiré et tire profit avec bonheur de l'ambiance victorienne "so british" de la période, que ce soit pour le design ou le flegme tout britannique de certains personnages, très précieux pour les scènes humoristiques. La trame générale des épisodes est quant à elle constituée d'une enquête "underground" confiée par la Reine afin de résoudre les cas les plus divers (meurtres, enlèvements, drogues, sectes, vols, bref, tous les crimes possibles et imaginables, incluant la plupart du temps une entité malfaisante dont devra se charger Sebastian avec plus ou moins de réussite... wouaaa le suspens que j'ai mis là !).
- Niveau design, c'est clairement la classe, beaucoup de détails et un trait très proche du manga même si ce dernier insiste moins sur les décors et plus sur les vêtements. Ca pêche en revanche côté animation et les mouvements sont assez "raides" par instant (surtout les combats), on esquive la difficulté en variant les angles et en mettant à profit la vitesse surhumaine des non-humains (...) et en exploitant à fond la déformation des personnages, très réussie soit-dit en passant (le générique de fin en est un très bon exemple). On notera à cet égard le procédé malin qui consiste à maintenir l'un des personnages (Tanaka si je me goure pas) en SD la majorité du temps ce qui permet de faire de l'humour avec sa forme "normale".

(saynètes du générique de fin)
- L'Humour, justement, repose principalement sur la relation maître/serviteur entre Ciel et Sebastian (et non, Belle et Sébastien, Hell et Sébastien, etc... c'est pas voulu). La plupart du temps, le majordome et son patron trouvent toujours le moyen de se mettre dans des situations gênantes, et leur petit jeu du plus tordu dans la répartie finit souvent à l'avantage du premier. Certains épisodes sont même centrés sur cet aspect comme celui de l'appareil photo magique. Cela dit, l'humour visuel reste très présent avec des gags purements gestuels, notamment la compétition de sculpture de glace pour le marché d'hiver de Londres, ou l'attitude de Ranmao, l'assistante asiatique principalement muette mais très "expressive" d'une des relations de Ciel; Lau des triades chinoises (le passage où elle prend des poses aguichantes dans le grand escalier du Hall Phantomhive est à mourir de rire).

(Ranmao 1/2 version hôte - hahaha again - vs Ramao 1/2 version frigide)
- La musique est par contre relativement sage, plutôt bien adaptée à l'ambiance feutrée des salons victoriens et des caves gothiques. Les opening et ending sont assez rythmés, sans plus, avec des visuels assez pauvres (diaporama pour l'end 2, travellings et mouvements lents pour l'op 2). Seul l'end 1 sort vraiment du lot avec son explosif et décalé "I'm alive" qui vous réveillerait un mort (hahaha... c'est que je suis en forme, dites donc...) chanté sur une révision SD de la série décrivant les multiples tâches de Sebastian en tant que Majordome (un peu du même genre que l'end 1 de Yamato Nadeshiko Henge).
- A l'arrivée, un anime très original (plus dans le fond que la forme) qui emprunte à droite à gauche sans jamais tomber dans la copie-carbone (ce qui est déjà un exploit en soi) tout en parvenant à créer une atmosphère assez unique avec ses alternances réussies entre drame et délire n'importenawak. Le duo principal fonctionne bien même en mode bishô (qui me les brise assez rapidement d'habitude) et Sebastian est charismatique juste ce qu'il faut pour faire se pâmer ces demoiselles sans sombrer dans un ridicule insondable au moindre sourire (l'ronie quasi-permanente n'y est sans doute pas pour rien). Donc, si vous me demandez si ça vaut le coup, je ne vois qu'une chose à dire: "Yes, my Lord !" (non, rien à voir avec Code Geass !).
A + .