Bon, j'ai maté la fin vendredi... Très bon dernier épisode, bien réalisé, avec une fin logique mais suffisamment solide pour ne pas frustrer.
[Voir le message caché (spoiler)]
Je suis très étonné de certaines réactions lues ici... Prendre parti pour Raito au début de l'histoire, bon, ça me laisse perplexe mais pourquoi pas, si l'on est partisan de la peine de mort et de la justice aveugle (pas de jugement collégial, pas de présomption d'innoncence: tu passes dans les journaux, t'es mort, erreur judiciaire ou non). Par contre, continuer à le "supporter" après avoir tué la doublure de L et surtout L (qui était le seul ami que Raito aurait jamais pu avoir)... Ca m'échappe.
Raito était un psychopathe, un asocial, un misanthrope, un mégalomane vaniteux et méprisant. Et ça, dès le tout début de la série, même s'il n'avait pas encore les moyens de ses ambitions. Pour lui, le monde est indigne de lui, il est écoeuré de devoir fouler le même sol que tous ces crétins qu'il côtoie et manipule si aisément. Il est totalement incapable d'amour: il n'éprouve que de la jouissance en tuant son "ami", et malgré son QI strastosphérique il met une éternité à tolérer l'amour de Misa (en réalité il ne l'accepte que quand il trouve une façon de l'utiliser - mais répugne toujours à jouer la comédie en lui faisant croire qu'il l'apprécie).
Pour moi, Ryuuku a, plus ou moins délibérément, choisi Raito en laissant tomber sa DN. Ryuuku est un infâme salopard, l'exact opposé de Remu, et a cherché le specimen idéal pour faire un carnage sans avoir aucun scrupule. On pourrait voir une analogie avec Faust: tenté par le diable, certes, mais en réalité le shinigami n'a fait que révéler au grand jour la noirceur insondable du coeur de Raito... La série m'a aussi fait penser à un roman de Philip K Dick, "Substance Mort", où le lecteur plonge avec le héros dans les abîmes de la drogue, de la paranoïa et de la schizophrénie (sublime bouquin, dois-je le dire !): DN nous montre en quelque sorte jusqu'où la haine peut nous mener... Nous avons (tous ? la plupart ? je ne sais) en nous l'étoffe d'un Raito, d'un Faust, capable de renier toute humanité pour une chimère (la divinité pour l'un, jeunesse et plaisirs pour l'autre).
Bref... On peut tout à fait s'identifier au "méchant" dans une histoire, parce qu'il a presque toujours quelques traits de caractère "humains" (parfois davantage que les "gentils" lisses et insignifiants). Mais Raito n'a rien. C'est un être creux, dont l'unique talent, l'intelligence, sert à focaliser toutes les démences. Que certains n'apprécient pas Near, je peux le comprendre, c'est un Raito sans la haine: méprisant, orgueilleux, mais détaché de l'humanité. L, lui, savait aimer. Mais apprécier Raito, ça me fait vraiment bizarre. Ca me rappelle ces pauvres gens en mal d'idoles qui vouent un culte à tel ou tel psychopathe.
Enfin, trêve de blabla, superbe série, et comme beaucoup ici je suis totalement perdu pour savoir que regarder désormais...