Un avis partagé après la lecture des deux premiers tomes.
Le premier m'a complètement ébloui. Les dessins sont extraordinairement riches, notamment les scènes de combats pendant lesquelles on peut s'attarder sur de nombreux détails, avec un résultat brut et ébouriffant.
Surtout, l'histoire semble bien prometteuse, avec Thorfinn, ce jeune garçon qui n'a d'autres but que d'éliminer le meurtrier de son pire, le très cynique et salaud magnifique Askelaad. Et qui, pour cela, l'accompagne dans ses pirateries et prend les risques les plus démesurés afin d'obtenir l'"autorisation" de l'affronter en duel. Mais pourquoi Askelaad tolère-t-il la présence de son assassin potentiel dans sa troupe ?
Derrière ce conflit entre les deux hommes semble se dessiner une nouvelle relation père-fils. Un petit drame shakespearien, en somme.
Le second tome est entièrement dédié à l'origine de la mort du père de Thorfinn, Thors, qui était déjà entamée dans le premier. D'un point de vue scénario, j'ai été gâté

. Un tas de possibilités et d'hypothèses pouvant alors être émis.
[Voir le message caché (spoiler)]
Déjà, la culpabilité refoulée de Thorfinn, en partie responsable de la mort de son père. Puis, pourquoi pas, me dis-je, le fait qu'Askelaad accepte la présence de Thorfinn dans l'espoir de pouvoir un jour à nouveau affronter un ennemi de son envergure (Thors l'avait passablement humilié lors leur combat) ? D'ailleurs, malgré qu'il ait pu feindre la perte de mémoire ("rappelle-moi, Thorfinn, ton père qui était-ce ?") comment aurait-il pu oublier cet homme ? Ou alors, moins probable mais l'ambiguïté du personnage peut permettre toutes les interprétations, Askelaad voirait-il Thorfinn comme le fils adoptif qui le tuera au moment où il deviendra un guerrier vieillissant ?
Mais là où le bat blesse sur ce volume, c'est la baisse de qualité des dessins, mis en comparaison avec le volume précédent.
Non pas mauvais, mais bien moins riches: la plupart des arrière plans sont absents ou à peine esquissés, mais surtout les combats, ou LE combat devrai-je dire est décevant. On est très loin de la flamboyance d'un
Habitant de l'infini, pour faire une comparaison. Et du coup le rendu est plat, les pages se tournent plus rapidement et l'histoire elle même en perd un peu en intensité. Dommage.
Il ne me reste qu'à espérer qu'il ne s'agit que d'un faux pas et que le volume suivant (déjà sur ma table de nuit

) va rattraper le coup.
Car je serai fort déçu que ce qui me paraissait comme être un shonen de référence ne devienne qu'un bon manga quelconque noyé dans la production actuelle.
Mais les dires de son auteur, Makoto Yukimura, déclarant lors d'une interview vouloir consacrer toute son énergie à cette œuvre sans s'éparpiller sur d'autres travaux, me semblent plutôt rassurants et de bon augure.