En parcourant la presse latinoaméricaine ce matin, je suis tombé sur un article de El Clarin (Argentine) que j'ai trouvé pas mal. Voici une traduction/résumé :
Quand les joueurs pètent les plombs
Depuis le début et jusqu'à aujourd'hui, l'histoire se répète en Coupe du Monde.
De la bataille entre brésiliens et tchécoslovaques à Bordeaux, en France pour la coupe du monde de 1938, au coup de tête de Zidane pendant la finale à Berlin, voici ce qui pourrait être un top de faits violents marquants.
La bataille de Bordeaux (France 1938)
12 Juin 1938. Quarts de final de la coupe du monde. Le Brésil et la Tchécoslovaquie ont disputé un match qui ressemblait plus à une boucherie qu'à une rencontre mondialiste. Tout a commencé lorsque Zézé, en suivant les ordres de son entraîneur Ademar Pimienta qui avait demandé que "Nejedly ne touche pas la balle", a brisé brutalement la cheville de Nejedly. Malgré cette blessure, l'attaquant tchécoslovaque a continué le jeu, car à l'époque les changements n'existaient pas.
Plus tard, deux joueurs brésiliens ont été expulsés, dont Zézé Procopio, et trois autres ont été blessés. Tandis que côté tchécoslovaque un seul joueur a fini expulsé, mais deux autres ont fini à l'hôpital : Planicka, clavicule cassée et Nejedly avec la cheville en miettes. Le match a été arrêté sur un 1-1 et deux jours plus tard il a été repris : les brésiliens s'imposèrent finalement 2 – 1.
Brésil-Hongrie, quarts de final (Suisse 1954)
On se souvient de ce match, comme le match le plus violent ou La bataille de Berne. La rixe a commencé quand Didi reçoit une faute dans la surface adverse, et malgré que le penalty ait été sifflé, Brandaozinho a frappé très fort Higdekuti, qui s'est retrouvé à terre. C'est là que la bagarre générale à commencé, à laquelle ont participé également suppléants, corps tecnhique et supporters. La police a dû intervenir pour réprimer les joueurs et les supporteurs.
Il y a eu durant le match 40 fautes, deux pénalties et trois expulsés. À la fin de la rencontre les spectateurs se sont battus à grands coups de bouteilles avec la police, les joueurs en sont venus aux mains… Aucune sanction de la part de la FIFA.
God save the Queen (Angleterre 1966)
23 Juin 1966. À la 36ème minute de la première mi-temps l'argentin Antonio Ubaldo a contesté une décision de l'arbitre Rudolf Kreitlein, après un coup franc donné à l'équipe adverse et a été expulsé. Le milieu argentin voulait à tout prix communiquer avec l'arbitre, mais il ne parlait ni anglais ni allemand. Kreitlein de son côté ne comprenait un seul mot en espagnol. À cette époque-là, l'utilisation des cartons jaunes/rouges n'existait pas. Après l'expulsion, Ubaldo est resté 10 minutes sur le terrain en disant qu'il ne comprenait pas ce que l'arbitre disait. À la fin, un traducteur a été appelé et Ubaldo est enfin parti. Il s'est assis sur le tapis rouge de la reine Isabelle qui rejoignait la tribune royale depuis le terrain, avant de partir il a eu le temps de forcer le drapeau anglais qui ornait le point de corner.
Le premier faux pas de El Diego (Espagne 1982)
L'Argentine arrivait au mondial en tant que sélection championne en titre et était vue comme l'équipe favorite du fait qu'une partie de l'équipe qui avait réussi l'exploit en 1978 était présente, mais aussi parce qu'elle comptait avec la présence du grand talent footballistique de l'époque : Diego Armando Maradona. Après une première phase facile, l'Argentine a intégré un groupe où elle devait affronter le Brésil et l'Italie.
Le premier dérapage s'est produit face au Brésil. Le 10 argentin fatigué des fautes incessantes qu'il subissait a donné un coup de pied à Batista dans les parties. L'arbitre l'a expulsé. C'était sa première coupe du monde, il avait 21 ans.
Schumacher au choc (Espagne 1982)
L'Allemagne Fédérale disputait la demi-finale face à la France le 8 juillet à Séville. Le gardien, Harald Schumacher sort de sa cage pour arrêter un centre en profondeur, mais au lieu de l'arrêter il a préféré chercher le corps du français Batiston, qui grâce au centre, allait direct au but. Le choc a été si fort que l'attaquant est resté à terre, inconscient sans qu'ils puissent le réanimer. Le jouer est sorti du terrain avec une commotion cérébrale et deux dents en moins, il a mis plusieurs heures à récupérer. L'arbitre hollandais, Cover, a vaguement sanctionné le gardien allemand et a donné un coup franc. Schumacher n'a pas été sanctionné sur le terrain, mais la presse l'a très durement critiqué et a perdu des contrats de publicité qu'il avait signé avec plusieurs entreprises.
L'expulsion la plus rapide de l'histoire (Mexique 1986)
À la 56 seconde du jeu qui opposait l'Uruguay et l'Écosse le 13 juin, lorsque José Batista tacle méchamment le rapide Gordon Strachan à hauteur du genou. L'arbitre français Joel Quiniou n'a eu d'autre choix que de sortir le carton rouge. Plus tard dans les vestiaires, le coach uruguayen, Omar Borrás, déclara: "Nous avons survécu à celui qu'on appelle le groupe de la mort. Voilà ce qui est arrivé aujourd'hui, il y avait un assassin sur le terrain : l'arbitre. La FIFA a sanctionné la Fédération Uruguayenne de Football à 25 000 francs suisses d'amende et l'a menacé d'expulsion de l'organisme si l'attitude anti-footballistique de ses joueurs continuait. Le sélectionneur a été suspendu pendant un match.
Jouer contre l'arbitre et le mur de Berlin (Italie 1990)
La finale de la coupe, le 9 juillet, l'Argentine face à l'Allemagne. Un homme de plus a joué pour l'équipe allemande : l'arbitre mexicain Codesal, a fait pencher la balance en faveur des allemands et a déclenché la rage des joueurs de Bilardo. Pedro Monzon sort de ses gonds à la 20ème minute et tacle férocement l'attaquant et actuel sélectionneur allemand Jürgen Kilnsman. L'arbitre décide de l'expulser lui donnant ainsi le privilège d'être le premier expulsé en finale de coupe du monde.
Ça ne s'est pas arrêté là, à la 42ème minute suite au faux penalty sifflé en faveur des allemands, Pedro Dezotti a pété un câble et a pris un adversaire par le cou ! Deuxième expulsion argentine, impuissante face à un arbitre.
Coup de coude et pas de qualification (Etats-Unis 1994)
Quarts de final qui oppose l'Espagne à l'Italie. Une balle en surface italienne va être récupéré par l'espagnol Luis Enrique, Mauro Tassotti, défenseur italien apparaît et donne un coup de coude à Enrique en plein visage qui lui brise le nez. L'arbitre n'a pas sifflé de penalty. Le match a fini 2 – 1 pour l'Italie, l'Espagne était éliminée. On se souvient encore du visage ensanglanté de Luis Enrique. La FIFA a sanctionné après coup le défenseur italien : huit matches sans jouer. Una situation similaire s'est produite entre Leonardo (BRA) et Tab Ramos (USA). En huitièmes de final, le match qui a vu le Brésile se qualifier a été marqué par le coup de coude donné par Leonardo à Ramos. Le brésilien a du payer 7000 dollars d'amende et a été suspendu jusqu'à la fin du mondial.
Simeone le malin et Beckham l'ingénu (France 1998)
Durant le match nul qu'ont tenu les équipes argentine et anglaise le 30 juin en huitièmes de final et qui a donné la qualification à l'équipe de Daniel Passarella via les tirs au but, nous avons assisté à un exemple de "malignité" argentine. Diego Simeone a provoqué l'anglais David Beckham, qui a rispoté en donnant un coup de pied qui lui a valu l'expulsion. Le milieu argentin est tombé de manière spectaculaire et l'arbitre a sifflé.
À cause de cette attitude Beckham s'est mis à dos tout son pays natal. Ses parents ont dû être protégés par la police et lui-même a renforcé sa sécurité pendant 24h.
L'embrouille d'Ortega et l'élimination (France 1998)
Le 4 juillet, en quarts de final, l'Argentine faisait un match nul face à la Hollande en supériorité numérique suite à l'expulsion de Numan à la 31ème minute de la deuxième mi-temps. Malgré les chances qu'ils avaient de gagner, Ariel Ortega s'est laissé prendre au piège de Van der Sar, qui lui avait contesté une simulation. L'argentin a réagi violemment en lui donnant un coup de tête qui a mis par terre le gardien des Pays-Bas. L'attaquant a été expulsé et quelques minutes après, la Hollande marque le but qui lui permet de se qualifier pour les demi-finales. L'équipe de Passarella est éliminée.
Rooney piétine et Zidane donne de la tête (Allemagne 2006)
Durant les quarts de final entre l'Angleterre et le Portugal, l'impuissance de Wayne Rooney, qui n'avait pas brillé en coupe du monde, a joué contre lui. À la 49ème minute, le jeune attaquant piétine les coucouilles du portugais Ricardo Carvalho et reçoit un carton rouge de la part de Horacio Elizondo qui suivait l'action de près.
Mais le cas le plus important et plus récent est celui de Zinedine Zidane. Le crack, le jour où il mettait fin à sa carrière, en disputant la final de la coupe du monde, n'a pas supporte les provocations du défenseur italien Marco Materazzi, on ne sait pas qu'il a pu lui dire, le fait est que Zidane a donné un grand coup de tête en pleine poitrine. Encore une fois, Elizondo, cette fois grâce à l'information des arbitres assistants, a expulsé le milieu français. Une fin peu heureuse pour l'ancien du Real Madrid, qui a laissé son équipe en infériorité numérique peu de temps avant la séance de tirs au but. La France perdra face à l'Italie. Un fait qui entâche le Mondial et particulièrement la magnifique carrière de Zidane.