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La majorité démocrate au Sénat américain menacée
A Washington, GUILLEMETTE FAURE.
Publié le 14 décembre 2006
Actualisé le 14 décembre 2006 : 08h19
La soudaine maladie d'un sénateur démocrate risque de redonner la majorité aux républicains.
À PEINE acquise, la majorité des démocrates au Sénat ne tient plus qu'à un fil : le rétablissement incertain de Tim Johnson, sénateur démocrate du Dakota du Sud. La soudaine maladie de l'élu est susceptible de bouleverser la politique américaine pour les deux années restantes du mandat de George W. Bush, en redonnant aux républicains le contrôle de la Chambre haute du Congrès.
Victime d'une hémorragie cérébrale mercredi, le sénateur Tim Johnson a subi une opération à l'hôpital de George Washington University. Son bureau a rédigé un communiqué assurant que l'opération s'était bien passée. Le médecin du Congrès, John Eisold, a estimé « prématuré de déterminer si d'autres interventions seront nécessaires ou de faire des pronostics à long terme ».
Le vote du vice-président déterminant
Si le siège de Tim Johnson, 59 ans, devenait vacant, la fragile majorité du Sénat conquise à un siège (51 à 49) lors des élections du 7 novembre pourrait basculer avant même l'ouverture du prochain Congrès, le 4 janvier prochain. Il reviendrait en effet à Mike Rounds, le gouverneur républicain du Dakota du Sud, de lui nommer un remplaçant, qui serait vraisemblablement un républicain et resterait en fonction jusqu'en 2008.
Si le Sénat devenait ainsi partagé à égalité entre 50 démocrates et 50 républicains, le vote du vice-président, Dick Cheney, serait alors déterminant puisque c'est lui qui serait chargé de départager les sénateurs en cas d'égalité, redonnant ainsi l'avantage aux républicains. Seule la Chambre des représentants, où les démocrates disposent de 233 sièges sur 435, aurait les moyens de contester véritablement l'action de l'Administration Bush. De quoi expliquer que l'état de santé de M. Johnson, élu discret de l'un des États les moins peuplés du pays, dominait soudain hier tous les bulletins d'actualité aux États-Unis.
Autre possibilité : Tim Johnson pourrait ne pas retrouver ses capacités mais ne pas céder son siège, auquel cas les démocrates conserveraient une fragile majorité, de 50 à 49. Il y a un précédent : un autre sénateur du Dakota du Sud, Karl Mundt, avait été victime d'une attaque en 1969. Invalide, il s'était dit prêt à laisser sa place si le gouverneur nommait sa femme à sa place. Celui-ci refusant, il était resté sénateur jusqu'à la fin de son mandat, sans participer au Congrès.
Dans l'immédiat, les démocrates refusent d'envisager un changement de majorité et rappellent que beaucoup d'élus au Congrès ont déjà été excusés sur de longues durées pour des raisons de santé. Harry Reid, leur chef de file au Sénat, a passé la nuit à l'hôpital avec la famille de Tim Johnson. La gorge serrée, il a estimé hier que le sénateur avait « l'air vraiment très bien ». Il n'a pas voulu répondre à ceux qui lui demandaient si Johnson était conscient. Quant au fonctionnement du Congrès, « il n'y a pas une seule chose qui ait changé », a-t-il assuré. Les voeux de rétablissement affluaient hier de toutes parts, notamment de la prochaine présidente de la Chambre des représentants, Nancy Pelosi, et même de la première dame, Laura Bush.
"... On n'peut pas s'arrêter ici, c'est l'pays des chauves souris..."
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Iznogoud, le 14/12/2006 à 21:53, dit :
Mais bon ça n'en est pas moins pas très saint tout ça...
