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lundi 11 décembre 2006, 16h05
La Chine ne veut plus entendre parler du DVD
Par Nicolas Sridi à Pékin, 01net.
Haro sur le DVD ! Vingt entreprises chinoises (dont TCL, Hisense, Shinco et Amoi) se sont engagées, le 6 décembre dernier, à ne plus fabriquer, d’ici à 2008, de lecteurs de DVD. De leurs usines ne sortiront plus que des platines au standard EVD (Enhanced Versatile Disc), initié en 1999 par le gouvernement chinois, qui a fait très timidement son apparition en début d'année 2006 dans des magasins pilotes. Cette annonce radicale s'est accompagnée de celle d'une mise en place d'un réseau de distribution national pour les films et les platines.
La manœuvre se comprend : la Chine est en effet le plus grand producteur de lecteurs de DVD de la planète. Les fabricants doivent s’acquitter en moyenne de 10 euros par unité en royalties aux détenteurs des brevets (ceux du Mpeg-2 par exemple). Une fois passés à l'EVD, ils feront de substantielles économies, le format chinois étant soumis à des redevances beaucoup plus faibles.
L'abandon du DVD (que pourront néanmoins lire les platines EVD) permettra aussi de couper l'herbe sous le pied au Blu-ray et au HD-DVD, les deux standards haute-définition en concurrence pour succéder au DVD et attendus en Chine à l'horizon... 2008. L'EVD possède, selon ses promoteurs, une qualité d'affichage cinq fois supérieure au DVD (un film pèse environ 8 Go) et se pose donc en rival direct de ces deux technologies.
Des films qui se chargent aussi depuis une borne
Il s'est pour le moment vendu en Chine environ deux millions de lecteurs EVD. Une platine coûte autour de 70 euros et les films de 1,8 à 4,5 euros l’unité. Dans des enseignes comme Gome, l'équivalent chinois de Darty, il est également déjà possible de transférer un film sur un disque dur externe depuis une borne à écran tactile, pour un prix allant de 0,5 à 0,8 euro. Ce disque dur sera ensuite relié au lecteur EVD, le seul à pouvoir visionner le film.
Pour disposer d'un catalogue attractif – constitué pour le moment de productions chinoises et de quelques titres français comme Le peuple migrateur – et exporter peut-être sa technologie, la Chine devra convaincre les studios américains de proposer leurs films au format maison. La tâche ne sera pas aisée, avec des disques vendus moins d'un euro sur borne. Mais les majors y verront peut-être aussi un moyen de lutter contre le piratage, puisque les copies illégales de DVD s'achètent aussi autour de 0,8 euro. Cette stratégie de bas prix est d’ailleurs celle de Time Warner et la 20th Century Fox, qui ont récemment choisi de vendre des DVD à 2 ou 3 euros en Chine.
La Chine ne veut plus entendre parler du DVD
Par Nicolas Sridi à Pékin, 01net.
Haro sur le DVD ! Vingt entreprises chinoises (dont TCL, Hisense, Shinco et Amoi) se sont engagées, le 6 décembre dernier, à ne plus fabriquer, d’ici à 2008, de lecteurs de DVD. De leurs usines ne sortiront plus que des platines au standard EVD (Enhanced Versatile Disc), initié en 1999 par le gouvernement chinois, qui a fait très timidement son apparition en début d'année 2006 dans des magasins pilotes. Cette annonce radicale s'est accompagnée de celle d'une mise en place d'un réseau de distribution national pour les films et les platines.
La manœuvre se comprend : la Chine est en effet le plus grand producteur de lecteurs de DVD de la planète. Les fabricants doivent s’acquitter en moyenne de 10 euros par unité en royalties aux détenteurs des brevets (ceux du Mpeg-2 par exemple). Une fois passés à l'EVD, ils feront de substantielles économies, le format chinois étant soumis à des redevances beaucoup plus faibles.
L'abandon du DVD (que pourront néanmoins lire les platines EVD) permettra aussi de couper l'herbe sous le pied au Blu-ray et au HD-DVD, les deux standards haute-définition en concurrence pour succéder au DVD et attendus en Chine à l'horizon... 2008. L'EVD possède, selon ses promoteurs, une qualité d'affichage cinq fois supérieure au DVD (un film pèse environ 8 Go) et se pose donc en rival direct de ces deux technologies.
Des films qui se chargent aussi depuis une borne
Il s'est pour le moment vendu en Chine environ deux millions de lecteurs EVD. Une platine coûte autour de 70 euros et les films de 1,8 à 4,5 euros l’unité. Dans des enseignes comme Gome, l'équivalent chinois de Darty, il est également déjà possible de transférer un film sur un disque dur externe depuis une borne à écran tactile, pour un prix allant de 0,5 à 0,8 euro. Ce disque dur sera ensuite relié au lecteur EVD, le seul à pouvoir visionner le film.
Pour disposer d'un catalogue attractif – constitué pour le moment de productions chinoises et de quelques titres français comme Le peuple migrateur – et exporter peut-être sa technologie, la Chine devra convaincre les studios américains de proposer leurs films au format maison. La tâche ne sera pas aisée, avec des disques vendus moins d'un euro sur borne. Mais les majors y verront peut-être aussi un moyen de lutter contre le piratage, puisque les copies illégales de DVD s'achètent aussi autour de 0,8 euro. Cette stratégie de bas prix est d’ailleurs celle de Time Warner et la 20th Century Fox, qui ont récemment choisi de vendre des DVD à 2 ou 3 euros en Chine.
la chine est en retard. ça commence à faire des années que les dvd sont sur le marché.