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LEMONDE.FR avec AFP | 04.10.10 | 17h12 • Mis à jour le 04.10.10 | 17h56
Les premiers courriels d'avertissement aux pirates ont été envoyés vendredi 1er octobre par les fournisseurs d'accès à Internet pour le compte de l'Hadopi, a confirmé lundi la Haute Autorité pour la diffusion des œuvres et la protection des droits sur Internet.
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Ces envois, révélés par le site PCinpact, font suite à la divulgation par l'Hadopi, la semaine passée, du contenu du message adressé aux personnes ayant illégalement récupéré du contenu sur la Toile et à l'ouverture vendredi du site Internet de l'organisme.
PAS D'ENVOIS PAR FREE
Selon PCinpact, Numericable et Bouygues Telecom ont été les premiers opérateurs à adresser des courriels d'avertissement à leurs clients. SFR et Orange devaient leur emboîter le pas lundi matin.
L'opérateur Free fait lui de la résistance, selon une information du site Univers Freebox. "Nous n'avons pas envoyé les e-mails Hadopi, confirme le service de presse de Free. Afin d'encadrer les échanges portant sur des données personnelles au sujet desquelles la CNIL porte une attention particulière, nous avons proposé le principe d'un conventionnement dans le courant de l'été au ministère de la culture et à l'Hadopi. A ce jour nous n'avons eu aucun retour concret sur cette étape structurante pour le passage en production. Visiblement l'ensemble des autres opérateurs se sont entendus pour envoyer les premiers e-mails ce matin à 10 h 30. Ils ont décidé de collaborer, nous nous contenterons juste de respecter la loi."
ATTENTION AUX ARNAQUES
Les envois sont réalisés au nom de l'Hadopi, dont le nom apparaît dans l'en-tête du courriel. Elle avait rappelé la semaine dernière qu'il ne fallait pas répondre aux avertissements : pour la contacter, un formulaire est disponible sur son site, tout comme un numéro de téléphone (09 69 32 90 90).
Après ce premier message, l'internaute, s'il récidive dans les six mois, en reçoit un deuxième ainsi qu'une lettre recommandée. A la troisième infraction, il risque une amende et une suspension de son abonnement pouvant aller jusqu'à un an, sans possibilité d'en souscrire un autre.
Plusieurs règles ont été divulguées pour permettre l'authentification des messages reçus par les pirates : ils doivent contenir les coordonnées de l'internaute et ne proposent pas de lien à cliquer, d'achat d'un logiciel, de demande de somme d'argent ou d'invitation à se connecter à un espace personnalisé sur un site Internet.
"MACHINE À CLAQUES"
Cinq organismes ont pour l'heure reçu l'aval de la Commission nationale de l'informatique et des libertés pour collecter les adresses IP (qui identifient un ordinateur sur le réseau) des internautes qui téléchargent illégalement : quatre pour les œuvres musicales (la Sacem, la SCPP, la SDRM et la SPPF) et un pour les films (l'ALPA).
Le secrétaire général de la Haute Autorité, Eric Walter, avait annoncé fin juillet que des acteurs des secteurs du livre et du jeu vidéo souhaitaient les rejoindre. Désormais totalement opérationnelle, l'Hadopi a été la cible de critiques sur son entrée en action. "L'Hadopi s'est péniblement mise en route, elle a mis un an, et au lieu de développer l'offre légale, comme promis, elle passe directement à la machine à claques", avait par exemple regretté fin septembre Edouard Barreiro, chargé de mission "nouvelles technologies" au sein de l'UFC-Que choisir.
A qui le premier ?
