Chef historique de l'extrême droite autrichienne et gouverneur de la province autrichienne de Carinthie, Jörg Haider est mort à l'âge de 58 ans samedi matin dans un accident de la route. Pourfendeur de l'Union européenne et hostile à toute immigration, il est décédé des suites de ses blessures après avoir effectué plusieurs tonneaux alors qu'il rentrait chez lui au petit matin.
A l'étranger, on se souvient surtout de l'épisode de 2000 lorsque l'Autriche fut mise au ban des nations européennes après l'entrée du parti d'extrême droite de Haider dans une coalition gouvernementale avec les conservateurs de Wolfgang Schüssel. Les deux partis avaient tous deux remporté un peu plus de 29% des voix juste derrière les sociaux-démocrates.
Marié et père de deux filles, le bouillant dirigeant politique venait de réussir à hisser son parti de l'Alliance pour l'avenir de l'Autriche (BZÖ) à la quatrième place de l'échiquier politique du pays lors des élections du 28 septembre.
Il avait ainsi contribué avec le BZÖ, aux côtés de son ex-parti FPÖ issu d'une formation d'anciens nazis et dont il a fait scission en 2005, à la forte poussée de l'extrême droite en Autriche au détriment des deux grands partis, sociaux-démocrates (SPÖ) et conservateurs (ÖVP), et des Verts relégués, eux, au 5e rang.
Alors que la population de la petite république alpine, entrée dans l'UE le 1er janvier 1995, reste l'une des plus eurosceptiques des 27 actuels Etats membres, la campagne électorale de Haider sur «l'intolérable perte de l'indépendance et de la liberté d'action» de Vienne au profit de Bruxelles a largement porté ses fruits. Jörg Haider, lui, répétait qu'il souhaitait un réferendum pour toutes les grandes décisions européennes. Il a également remporté des points avec ses discours peu ambigus sur l'immigration avec son slogan «l'Autriche aux Autrichiens» et en se référant essentiellement à son action comme gouverneur de la Carinthie.
Il avait récemment créé un centre d'accueil de réfugiés considérés comme «délinquants» installé dans une localité isolée à 1.200 mètres dans les alpages.
Et pourtant la campagne électorale de 2008 aura été la plus modérée de la carrière de Jörg Haider connu dans les années 1990 pour ses dérapages pro-nazis ou antisémites. Il avait finalement préféré concentrer son discours sur la lutte contre les privilèges et la gabegie dans les hautes sphères du pouvoir à Vienne et Bruxelles et la lutte contre la vie chère.
Comme à l'époque, Haider, trop controversé pour rentrer au gouvernement en 2000, avait également annoncé récemment qu'il ne briguerait pas de poste de ministre fédéral en cas de nouvelle coalition avec l'extrême droite.
Le chef des sociaux-démocrates, Werner Faymann, chargé de former le nouveau gouvernement autrichien a, lui, catégoriquement exclu toute alliance avec l'extrême droite.
Leparisien.fr avec AFP
( en v'la un qui ne me manquera pas...... )