Le Benelux se mobilise pour sauver la banque Fortis
Le Luxembourg est prêt à prendre une participation dans le capital du bancassureur belgo-néerlandais Fortis pour le sortir de la crise qu'il traverse, a indiqué, dimanche 28 septembre au soir, le ministre luxembourgeois du budget. Durant le week-end, d'intenses pourparlers ont eu lieu entre gouvernements et autorités de supervision européennes et du Benelux pour trouver une solution à la crise de confiance traversée par Fortis.
"L'Etat luxembourgeois va prendre ses responsabilités. Deux possibilités s'offrent, la première c'est qu'une banque étrangère reprenne le groupe en entier et sinon l'Etat pourrait rentrer dans le capital de la banque", a precisé le ministre du budget.
La BNP Paribas serait parmi les candidats les plus sérieux à un rachat de tout ou partie de Fortis, mais exigerait des garanties d'Etat, ont affirmé dimanche des médias belges sur leurs sites internet. Une information également relayée par Lefigaro.fr, qui affirme que la banque française serait la mieux placée. Le site internet du quotidien des affaires néerlandais Het Financieele Dagblad ajoutait dimanche soir que la banque néerlandaise ING aurait jeté l'éponge.
L'action Fortis a perdu plus de 20 % de sa valeur vendredi en Bourse, en raison de craintes quant à sa solvabilité. Selon le Financieele Dagblad, une
nationalisation du bancassureur par l'Etat belge serait également un scénario pour sauver Fortis.
Les membres du gouvernement belge se sont retrouvés dimanche soir en session extraordinaire pour discuter des solutions envisagées pour sortir le groupe financier de la crise. Le ministre néerlandais des Finances Wouter Bos et le président de la banque centrale néerlandaise Nout Wellink se trouvaient aussi à Bruxelles pour participer à "toute une série de négociations" sur le groupe en difficultés. Fortis, qui a perdu plus de 2 milliards d'euros dans la crise des prêts immobiliers à risque aux Etats-Unis, voit son cours boursier plonger depuis plusieurs jours en raison de craintes sur l'état de sa trésorerie.
Une autre banque européenne est en grande difficulté : selon le site internet de la BBC, le
gouvernement britannique va nationaliser les prêts de la banque en difficulté Bradford & Bingley (B&
et cherche à vendre ses succursales à une autre banque. La BBC affirme que le Trésor va utiliser pour cette nationalisation la législation spéciale qui avait servi en février pour le sauvetage de Northern Rock. L'annonce officielle de ces projets pour B&B, spécialisée dans l'investissement locatif, pourrait être faite dès dimanche soir, ou lundi matin. Si B&B disparaît, elle sera la quatrième banque britannique à subir ce sort cette année, avec Northern Rock, Alliance & Leicester et HBOS, qui va être achetée par sa rivale Lloyds TSB.