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Dans quel climat s'est tenu le bureau de l'UIMM de lundi ?
Nous nous sommes expliqués entre nous, et c'est à l'unanimité et en toute indépendance que nous avons pris ces décisions. Le débat a été franc, une partie des membres du bureau a découvert le montant de la prime de départ de Gautier-Sauvagnac dans la presse, il y a eu un certain émoi que je comprends ; comme toujours, ce sont les chiffres qui sautent à la figure. Denis Gautier-Sauvagnac en a pris tout à fait conscience, le bureau aussi.
Denis Gautier-Sauvagnac a donc accepté de revoir ses conditions de départ ?
Il l'a même proposé. Denis Gautier-Sauvagnac a indiqué que pour préserver l'UIMM, il était prêt à réexaminer ces accords. Le bureau avait renoncé à des poursuites contre lui, on est bien dans ce schéma-là. Mais ce n'est pas l'essentiel. L'essentiel, c'est que nous sommes en train de mettre en place, à marches forcées, une UIMM nouvelle, exemplaire.
Qu'aviez-vous pensé de cette prime ?
J'ai hérité de cette situation. La transaction a été signée le 6 décembre 2007, j'en ai eu connaissance après mon arrivée. Denis Gautier-Sauvagnac a été salarié presque quinze ans, il a fait au sein de l'UIMM et du Medef un travail important. Nous l'avons mis à la retraite d'office. Il est normal qu'il ait quelque chose.
Pour François Chérèque, de la CFDT, la révision de la prime de DGS sonne comme un "début d'aveu de culpabilité".
Je suis mobilisé depuis le premier jour pour rénover l'UIMM et les mesures prises hier permettent de tourner plus vite la page. Les conditions de départ seront réexaminées, la direction de l'UIMM changée, pour avancer encore plus vite.
Vous avez désormais les pleins pouvoirs, à la place du délégué général ?
Je suis à l'UIMM pour mener avec force la modernisation de l'institution. J'ai lancé de nombreux chantiers et je vais mettre en place une direction intérimaire, en attendant le recrutement d'un nouveau délégué général. Un rééquilibrage se fera. Grâce aux états généraux, nous allons, dès le 19 mars, construire un projet, avec de nouveaux statuts, une transparence, des axes prioritaires qui serviront d'exemples pour d'autres organisations, y compris patronales.
Laurence Parisot, la présidente du Medef, en a appelé à la base contre l'UIMM. C'est une OPA ?
Sur le terrain, les UIMM territoriales rendent au quotidien un vrai service-expert aux entreprises. Sans l'UIMM, qui fait ce boulot, où les entreprises trouveraient-elles ce service ? Nous avons 25 000 apprentis dans nos centres de formation. Nous allons aider nos entreprises à recruter 100 000 personnes par an dans les cinq ans. Cette idée d'OPA n'a pas de sens, les chefs d'entreprises, ça ne s'achète pas comme des actions. L'enjeu, c'est l'industrie française face à la concurrence mondiale. Ce n'est pas les uns contre les autres que nous réussirons à relever ce défi.
