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La place du fansub sur le marché

Posté jeudi 18 octobre 2007 à 00:06 (#1) L'utilisateur est hors-ligne   Funman 

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Déjà annoncé dans notre édito d'octobre, voici que nous venons de mettre en ligne notre dossier sur le fansub, qui, j'en suis sûr, intéressera pas mal de monde ici et donnera l'opportunité de mettre en place un débat notamment sur le forum du Japanbar.
Bonne lecture

Lien vers le dossier
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Posté jeudi 18 octobre 2007 à 00:18 (#2) L'utilisateur est hors-ligne   Morpheus14 

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Edit: pour ne pas faire de pavé, on va mettre ça en spoile ^^ (ou qui on des problèmes avec flash :flowers:)

[Voir le message caché (spoiler)]
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« Fansub gratuit, par des fans, pour des fans »


C'est au cours des années 90 que le mouvement fansub (en français, sous-titres de fan/amateur) se développe. Son but est la diffusion de séries animées japonaises non licenciées en France aux quelques fans de japanimation, via la distribution et la copie de VHS sous-titrées en français, par des amateurs qui traduisaient directement du japonais ou bien de l'anglais. Et pourquoi pas, populariser la japanimation auprès des novices et donc encourager plus d’éditeurs ou diffuseurs à se lancer sur le marché, avec une communauté de fans qui se serait agrandie grâce au fansub.
La devise était bien belle, à l'époque où, les sorties d'animes en France étaient si rares du fait du manque de popularisation grandissante de l’animation japonaise dans l’opinion publique. Grâce à des fans bénévoles, d'autres amateurs ont pu voir ou découvrir l'animation japonaise sous un autre angle, en dehors des productions AB (censurées pour beaucoup) ou de la défunte chaîne la Cinq.
Mais cela restait encore réservé à un cercle fermé d'amateurs, d'autant que les enregistrements successifs de VHS amoindrissaient la qualité d'image à chaque nouvelle copie. Cependant et rapidement, grâce à la baisse des prix des CD-R (disques vierges enregistrables) et l’arrivée des premiers graveurs CD tout public, il est possible d’user des codecs vidéo de norme MPEG-1 (VidéoCD) puis MPEG-2 (SuperVidéoCD) qui permettent la copie à volonté sans détérioration de l’image.

Vers la fin des années 90, l'outil Internet se popularise et le fansub avec. Fini le temps des copies de VHS ou Laser Disc importés du Japon pour se procurer la copie d’origine. Avec l'arrivée de la toile, qui se démocratise de plus en plus, les échanges internationaux sont facilités et moins coûteux, grâce aux premiers réseaux peer-to-peer (réseaux de partage de fichiers d'un PC à un autre). Ceux que l'on appelle fansubbers (sous-titreurs amateurs) n'ont plus qu'à se connecter au réseau de partage communément utilisé par les japonais pour télécharger le fichier vidéo appelé « raw » (sans sous-titres) et y ajouter des sous-titres. Ensuite, la distribution se fait par IRC (Internet Relay Chat, sorte de chat qui permet le partage de fichiers) sur le chan (salon où l'on se connecte) d'un groupe de fansub (chaque groupe composé d'un ou plusieurs membres a son appellation).
Malgré ces avancées, le fansub, reste encore trop fermé pour un utilisateur lambda du net ; et seuls quelques groupes de fansub travaillent sur quelques animes sélectionnés selon leurs goûts, qu'ils partagent avec les amateurs d'animes qui veulent bien passer sur leur salon IRC.

Néanmoins, l'informatique étant en constante évolution, les nouveaux réseaux peer-to-peer, plus maniables pour Monsieur-tout-le-monde, comme le protocole Bittorent (en même temps que l'on reçoit des données, on les partage aussitôt avec d'autres personnes désirant le même fichier), l'accroissement de l'offre l'ADSL et le développement de nouveaux codecs vidéo (fichiers toujours plus petits pour une meilleure qualité d'image) sous la norme MPEG-4 (DivX et XviD) et MPEG-4 AVC (H264) au cours de ce troisième millénaire, ont permis la démocratisation du partage de fichiers et donc du fansub, aujourd'hui accessible à n'importe quel novice possédant un ordinateur.
De même que le travail des groupes de fansub est facilité, grâce aux logiciels toujours plus performants et en même temps plus simples d'utilisation sans grosses connaissances informatiques, ainsi que grâce aux groupes distributeurs de raw. Enfin grâce au net, il est facile d'avoir accès aux traductions de groupes étrangers dont la langue est plus facile d'accès que le japonais (principalement les traductions américaines) et donc le nombre de séries (aux genres plus variés) accessibles au public français s'est s'accru.

Voici donc succinctement, comment se répartissent les tâches pour la création d'un fansub du XXIème siècle. En premier lieu, le raw hunter télécharge la vidéo source qui servira à l’encodage final. Ensuite, le traducteur peut à partir du fichier source (s’il connaît le japonais) transcrire les dialogues de la version originale, en français sur un fichier texte. Puis, vient l’étape du timing, qui consiste à faire apparaître les sous-titres au bon moment. Dans le même temps, ces mêmes sous-titres se verront adaptés pour avoir une cohérence dans les dialogues dans un français correct, le moins lourd possible. Ils seront aussi vérifiés par un correcteur ayant une bonne connaissance et une bonne maîtrise de la langue française pour s’assurer qu’aucune faute de syntaxe ou d’orthographe ne soit présente.
Après, le karamaker crée un karaoké, pour les génériques de début et de fin, qui plaît tant aux consommateurs du fansub. Enfin, l’encodeur réunit les sous-titres et la vidéo dans un même conteneur, qui sera la vidéo finale, prête à partager après une dernière vérification. A noter que le temps consacré à toutes les étapes varie selon les degrés d’exigence de chaque groupe.


« Veuillez cesser toute distribution, une fois la licence acquise en France »


Encore une autre devise, tout aussi louable, que l’on trouvait inscrite autrefois, dans chaque épisode sur chaque eye-catch ou en début d’épisode, pour inciter les gens à ne plus diffuser de fansub lorsqu’un éditeur francophone avait acquis la licence (droits d’exploitation) d’une série sortie en fansub.
Car en effet, le fansub, bien que gratuit et sans rémunération, n’a rien de légal, ni de toléré (pour tolérer quelque chose, encore faut-il en avoir les droits). D’autant que la France a signé la convention de Berne sur les droits d’auteur et reconnaît donc aux auteurs la propriété de leurs œuvres quelque soit leur origine.

Dans sa partie législative (Livres I, II et III), le Code de la propriété intellectuelle, détaille les termes de cette convention et autres lois votées en France sur les droits d’auteur, les peines encourues par les délinquants et les œuvres protégées par ces droits.
L’article L112-1 détermine l’objet de la protection des droits d’auteur : « Les dispositions du présent code protègent les droits des auteurs sur toutes les oeuvres de l’esprit, quels qu’en soient le genre, la forme d’expression, le mérite ou la destination ».
L’article L112-2 donne une liste précise des œuvres de l’esprit concernées par cette protection, et voici ce que l’on trouve au sixième alinéa : « Les oeuvres cinématographiques et autres oeuvres consistant dans des séquences animées d’images, sonorisées ou non, dénommées ensemble oeuvres audiovisuelles ». Il n’y a donc pas de doute possible, les animes sont bien protégés par les droits d’auteur en France.

Mais qui sont les auteurs d’une vidéo ? Le Code y répond avec clarté à l’article L113-7 en y intégrant scénariste, compositeur, réalisateur comme présumés auteurs « sauf preuve contraire ». Chaque pays ayant sa conception de certains droits, une œuvre dite collective (article L113-5) comme un programme audiovisuel, n’aura pas forcément pour ayants droit ceux précités dans notre code de la propriété intellectuelle au Japon.

Une chose est sûre, l’auteur ou l’ayant droit est le seul habilité à autoriser aux tiers, reproduction, traduction, distribution ou diffusion de son œuvre, car il est le seul à bénéficier des droits patrimoniaux (ici : droit de propriété sur l’œuvre permettant à l’auteur de céder son exploitation à un tiers moyennant rémunération) qui ne se transmettent pas aux héritiers mais ils peuvent exploiter 70 ans après la première année suivant le décès de l’ayant droit (article L123-1). Pour les œuvre dites collectives comme une vidéo, c’est après la mort du dernier ayant droit (article L-123-2).

Par conséquent, en énonçant que seuls les ayants droit peuvent céder les droits d’exploitation de leurs œuvres, notre Code de la propriété intellectuelle interdit toute reproduction, traduction et diffusion sans accord tacite des ayants droit. Il est donc normal que les fansubbers (qui se savent dans l’illégalité) inscrivent un disclaimer (sorte de mise en garde), informant de la réalité du fansub, celui qui pourrait naïvement se croire être en possession d’une vidéo légale du fait de sa facilité d’accessibilité.

Pourtant, l’article L335-3 définit comme un délit de contrefaçon, « toute reproduction, représentation ou diffusion, par quelque moyen que ce soit, d’une oeuvre de l’esprit en violation des droits de l’auteur, tels qu’ils sont définis et réglementés par la loi ». Et donc diffuser du fansub (qui n’est ni plus ni moins que la diffusion d’une œuvre sans autorisation des ayants droit) est un délit puni de trois ans d’emprisonnement et de 300 000 euros d’amende (article L335-4), voire cinq ans d’emprisonnement et 500 000 euros d’amende s’il s’agit d’une bande organisée. Est puni de la même peine par le même article « le défaut de versement de la rémunération due à l’auteur ».

A ce premier délit, s’ajoutent aussi celui de la modification de l’œuvre et sa diffusion, punies respectivement de 3750 euros d’amende et de 30 000 euros d’amende assortis d’une peine de prison (article L335-4-1).

Et l’absence de poursuites ne signifie pas que l’on est dans son bon droit. Les ayants droit japonais (les seuls habilités à tester en justice) ont bien d’autres chats à fouetter (contrefaçons et DVD pirates HK entre autres).

Bien que certains producteurs comme Media Factory aient menacé certains sites anglophones de poursuites s’ils persistaient à proposer des fansubs de séries qu’ils produisaient (ces derniers ont retiré toutes leurs séries). Ou encore Bandaï qui, il n’y a pas si longtemps, avait fait une chasse sur Youtube (site de streaming vidéo) des fansubs ou AMV de leurs productions. Très récemment, le célèbre studio Gonzo a fait appel à l’éditeur américain Funimation pour demander aux groupes de fansubs, de ne plus diffuser certaines séries bien qu’elles soient non licenciées sur le territoire américain.
Aujourd’hui encore de nombreuses vidéos se voient supprimées sans préavis au vu de leur illégalité. Mais il est plus difficile de lutter contre les réseaux peer-to-peer du fait du flou juridique les concernant.


« Le pacte social entre éditeurs et fansubbers »


Il est difficile de nier (du moins en partie) aujourd’hui le rôle du fansub dans le développement de la japanimation en France lors de ces dernières années. Grâce au fansub, un univers qui restait inconnu ou plutôt méconnu par beaucoup a vu ses portes s’ouvrir à un nombre toujours plus croissant de curieux.
En effet, aujourd’hui encore, voir un anime afin de le juger avant de l’acheter, n’est pas chose aisée, à moins d’avoir le câble ou la TNT (mais tout n’est pas diffusé à la TV). Il faut donc être courageux, se fier aux avis, bandes-annonces, résumés et apprécier l’aventure de l’inconnu. Les séries américaines, à l’inverse, profitent de la diffusion massive sur les chaînes hertziennes à des heures de grandes écoutes, servant de promotion aux ventes des DVD.
Il faut croire qu’au début, les arguments se tenaient car la plupart des éditeurs acceptaient la présence du fansub, tant que les règles sont respectées (arrêt de la distribution à l’annonce de la licence).
Certains éditeurs comme We Productions ou plus récemment Black Bones envoient même des courriels aux groupes de fansub pour les prévenir personnellement des licences qu’ils viennent d’acquérir, d’autres comme Déclic Images ont collaboré avec des fans. D’ailleurs, un ancien traducteur de 25 ans, s’occupant uniquement de la correction et l’adaptation à présent, rappelle que « Avant l’arrivée du fansub, nous avions très peu de DVD de séries japonaises. Le boom d’Internet en ce début de XXIème siècle a permis de découvrir beaucoup de séries. Pour les éditeurs DVD, le fansub est un échantillon d’étude de consommation. Ils ne l’avoueront peut-être jamais, mais j’ai souvenir d’avoir croisé des professionnels de l’édition DVD sur des chans de fansub. Ce n’est d’ailleurs plus un secret, certains éditeurs DVD font appel aux services de certains fansubbers en certaines occasions (exemple : les épisodes de Saint Seiya en VOSTF diffusés sur Mangas il y a quelques années). Mais il faut surtout remercier les éditeurs, sans eux, nous n’aurions rien ».
Il est vrai que tant que la japanimation ne sera pas aussi diffusée que les séries américaines, et n’aura pas un marketing plus important, le fan sera toujours tenté de passer par le fansub pour se faire une idée avant de se « mouiller » car, il faut l’admettre, le DVD n’est pas à la portée de tous les portefeuilles. On peut donc voir le fansub comme une vitrine, la plate-forme audiovisuelle qui sert de publicité au produit inconnu du public.
On peut effectivement remarquer qu’au début de cette décennie, en même temps que le fansub devenait plus accessible, le marché DVD ne s’était jamais mieux porté. Mais aucune étude ne peut le prouver aujourd’hui et rien n’affirme que les deux progressions soient en corrélation.
En définitive, le fansub est peut-être une publicité gratuite pour les éditeurs mais seules les bonnes ventes prouvent l’efficacité du marketing. Aujourd’hui, alors que le fansub est à son plus haut niveau de développement sans s’essouffler, le marché DVD lui semble saturé et mal portant.


« Le revers de la médaille »


Malheureusement, la jolie devise du fansub n’aura pas perduré. Entre les sites de DDL (téléchargement via un serveur et donc sans partage) qui demandent à leurs visiteurs de payer pour prendre les fichiers vidéo, les groupes de fansub qui demandent des dons ou des clics sur les publicités pour payer leur serveur (il n’y a donc plus gratuité), les fraudeurs qui se servent des traductions des fansubs pour créer leurs DVD pirates et les revendre, le nombre ahurissant de groupes de fansub (à la qualité douteuse), la double traduction (à partir de l’américain qui lui-même traduit le plus souvent directement du japonais mais parfois du chinois ou de l’indonésien), les polices fantaisistes mais illisibles, etc., le fansub qui n’a su contenir les dérives, s’est malgré lui créé une image négative auprès de certains fans français qui eux préfèrent de plus en plus les fansubs étrangers, voire les raws. Mais l’image est aussi mauvaise auprès de certains éditeurs qui commencent à penser que la publicité gratuite peut être un cadeau empoisonné. Et les responsables de Beez allèguent que « Le fansub est ainsi le moyen actuellement le plus utilisé par les fans d’animation japonaise pour visionner leurs séries préférées ».
Effectivement, certains groupes (toujours plus nombreux) à l’ego surdimensionné sont persuadés de faire un meilleur travail que le professionnel, et oublient ou méconnaissent les contraintes imposées par les ayants droit sur la validation du contenant et du contenu du produit, les contraintes techniques sur le sous-titrage (nombre de caractères limité) et surtout le paiement de la licence. Le problème étant que, persuadés de faire mieux, ces groupes encouragent leurs leechers (les téléchargeurs de fansubs) à ne pas acheter les produits officiels. Mais il ne faut pas faire d’amalgame rapide en imaginant qu’aujourd’hui : fansubber signifie pirate, car des groupes respectueux du marché et des éditeurs pensent qu’il faut continuer à « condamner bon nombre de personnes de ce public, qui sous prétexte qu’elles ont téléchargé les épisodes fansubbés, refusent de payer pour les avoir sur DVD. Ce genre de conduite est dangereux et nuit considérablement au marché de la japanimation en France ».
En réalité, la devise première du fansub semble loin et n’est même plus présente à l’intérieur des épisodes, à part chez quelques rares groupes (au mieux, une petite ligne sur leur site). D’autant que l’argument premier du fansub « faire découvrir des séries méconnues », tient de moins en moins avec les nombreux groupes qui préfèrent s’occuper des blockbusters tout droit sortis du Japon (et dont le succès ne fait aucun doute) plutôt que des créations originales mais sans succès commercial. De même que sous-titrer une série dont la première saison est déjà sortie en DVD n’est plus du tout du domaine de la découverte.
Enfin « par des fans, pour des fans » n’est lui aussi qu’un vieux souvenir, car les groupes se pressent pour commencer un projet sur l’un des derniers animes fraîchement sortis au Japon et déjà connus de tous (parfois avant qu’un épisode ne soit diffusé) sans forcément en être fan... Mais qu’en pense donc les concernés ?


« Entre concurrence déloyale… »


Tout d’abord, l’opinion des éditeurs sur le fansub n’est ni blanche ni noire, plutôt grisée. Ils sont conscients de l’impact sur le marché vidéo qu’avait pu avoir le phénomène à ses débuts et reconnaissent l’utilité du fansub pour les fans. Le responsable d’Anima pense même que « la plupart d’entre eux est sincère et essaie de faire découvrir des séries et de prôner le développement de la japanimation. Mais hélas ce n’est pas toujours le cas », en parlant des fansubbers.
Mais les éditeurs déplorent en majorité le manque de législation claire, les groupes peu scrupuleux, et l’aspect univers fermé du fansub qui « déteint directement sur l’image de l’animation japonaise sur le grand public, qui continue de penser à tort que ce n’est qu’un phénomène très localisé » nous explique les responsables de Beez.
La plupart sont d’avis que le marché actuel est saturé, de trop nombreux titres sortent et se confondent dans les rayons à destination du grand public. Ainsi, des éditeurs comme Anima se concentrent sur le public fan, espérant que ces derniers se responsabiliseront et auront plus souvent le réflexe achat lorsqu’une série leur plait en fansub. Cela sera-t-il suffisant pour relancer le marché morose ?

Quoi qu’il en soit, sur l’impact du fansub sur le marché, la voix des éditeurs est clairement unanime, le fansub ne fait plus office de publicité gratuite pour eux. Les chiffres sont là et montrent un véritable gouffre entre le nombre de téléchargements et les ventes réelles sur le marché. Pourtant les responsables de Beez admettent que « le fansub a permis aux fans d’animation japonaise d’accéder à des séries à une époque où très peu d’animes arrivaient jusqu’en France. Il a donc permis une réinsertion de l’animation japonaise auprès du public français ». Ils constatent également que la différence peut aller jusqu’à dix fois en leur défaveur, et c’est logiquement que les éditeurs hésitent à exploiter les séries entièrement fansubbées. Les éditeurs ne peuvent rivaliser avec la quasi-simultanéité de sortie des séries en fansub et de la diffusion à la télévision japonaise ; les pourparlers pour les signatures des contrats d’exploitation ne se faisant pas en un jour.
C’est la raison qui pousse le nouvel éditeur Anima à posséder, en majorité, un catalogue de séries non disponibles en fansub, du moins pas en totalité.
Malheureusement, comme les fans habitués au fansub méconnaissent ces séries non fansubbées, le potentiel de vente auprès de ce public est quasi nul et décourage les éditeurs, expliquent les responsables de Beez, en parlant d’un « effet pervers qui pourrait faire passer le fansub pour de la promotion permettant à un titre de se faire connaître ».
Bien que la découverte d’une série soit un avantage du fansub pour tout le monde, le responsable d’Anima ne comprend pas l’intérêt de fansubber une série dans son intégralité. Cela entraîne une « diminution des ventes DVD et TV », et les éditeurs vont jusqu’à craindre que cela puisse engendrer « la fin d’un marché et par la suite de la japanimation en France ».

Pour pallier au problème des séries fansubbées alors qu’ils ont pris le soin de prévenir les groupes de la licence, les éditeurs disposent d’un personnel qui fait la chasse à ces pirates, sur les réseaux P2P, les sites de streaming ou les serveurs DDL. Mais c’est une tâche ardue qui pousse souvent les éditeurs à poursuivre les plus têtus en justice.
Oui, vous avez bien lu ! Certains éditeurs ont déjà entamé des poursuites judiciaires contres des groupes de fansub qui, malgré de nombreux rappels, refusaient de retirer les séries licenciées de la distribution ou d’arrêter le fansub de ces séries.
Car c’est avec raison que les éditeurs nous rappellent que de nombreuses personnes vivent de ces ventes DVD et des ventes faibles s’avèrent préjudiciables pour le personnel.
Par conséquent, certains éditeurs ne sont plus aussi tolérants qu’avant, comme Kaze qui se dépêche de licencier les séries avant qu’elles ne soient fansubbées en entier. Le leecher de base d’aujourd’hui ne voit pas la nécessité de remplacer ses fansubs par les produits officiels. Il faut donc le forcer en empêchant au fansub d’aller au bout de la série.
Enfin, le responsable d’Anima n’hésite pas à qualifier de « pirates », les fansubbers qui continuent de distribuer une série licenciée, alors qu’en réalité ce qui est demandé « c’est simplement un peu de respect » aux éditeurs « mais aussi pour les ayants droit ».
Dans un certain sens, le fansub n’est plus un moyen de promotion mais presque un marché concurrent (gratuit, il faut le dire) que les éditeurs sont obligés de prendre en compte pour juger du potentiel de vente d’une série.


« ...et promotion gratuite »


Les courants d’idées dans le milieu du fansub dépendent souvent de l’esprit de chaque groupe, et vu leur nombre, il serait utopique de vouloir en faire une synthèse. De manière grossière, il y a les groupes pensant agir sur le marché « Le fansub fait beaucoup de publicité et les éditeurs le savent. Sans ça ils ne vendraient pas autant de DVD/manga », pense Louis, 29 ans, encodeur. « […] Si nous ne fansubbions les séries que jusqu’à la moitié par exemple, je pense que ce serait plus bénéfique que de faire la série entière », suppose le correcteur et éditeur d’une team très connue ; tandis que d’autres pensent n’avoir aucune influence dessus, comme par exemple ce correcteur/éditeur de 21 ans, qui affirme que puisque « personne ne se plaint lorsque les séries ne sont pas licenciées, [...] pourquoi [...] arrêter notre passion, alors que nous le faisons gratuitement ».
On a donc un fansub à deux vitesses, entre ceux qui sous-titrent pour le plaisir de la découverte et de l’échange avec autrui, et ceux qui jouent une course folle où le gagnant est le premier à terminer une série. Et c’est généralement ces derniers qui pensent être bénéfiques au marché de la vidéo, ou qui se voient comme une alternative au marché.
Alexandre, 28 ans, touche-à-tout dans le milieu du fansub, est persuadé, par exemple que « grâce au fansub, les maisons d’éditions savent ce qui marche ou non en animés » et affirme même se sentir en partie responsable de la situation actuelle du marché.
Et parmi les arguments que l’on retrouve chez les fans qui avouent ne pas acheter les séries éditées mais les posséder en fansub, c’est leur insatisfaction vis-à-vis du produit légal qui prédomine. « S’il y a réellement une dégradation des ventes de DVD/mangas, j’en suis fortement désolé pour les éditeurs concernés, mais je tiens à rappeler que les teams de fansub disposent de moyens de fortune alors que ces mêmes maisons d’édition ont des moyens professionnels », souligne Camille, traducteur de 21 ans. Ce peut être l’un des critères suivants : l’image, le son, la traduction, le doublage, le prix, etc. L’impression qu’il en ressort est que pour ces fans, le produit parfait s’apparente plus au fansub, qui lui (n’oublions pas de le faire remarquer) est gratuit.
Certains regrettent des « DVD trop chers pour la qualité générale [...] fournie et/ou une traduction, pas toujours adéquate ».
Souvent les demandes des fansubbers se révèlent irréalisables pour l’éditeur soumis à des contraintes légales et techniques qui n’existent pas dans le fansub. Malgré tous leurs efforts, il est certain que les éditeurs ne pourraient jamais les satisfaire si ce n’est en leur offrant les DVD. L’autre argument principal étant, bien sûr, le délai trop long entre la diffusion à la télévision japonaise et la sortie des DVD en France.

Concernant l’opinion que ces groupes se font de leur impact sur le marché, elle n’est malheureusement basée sur aucun chiffre précis mais plutôt sur des idées reçues qui se révèlent souvent fausses. « Il est en plein boum, de plus en plus de licences tombent rapidement » nous dit un karamaker de 25 ans.
Un adaptateur/correcteur de 25 ans explicite avec une certaine pertinence que « le marché actuel est un peu victime de son succès. L’engouement populaire pour la japanimation a fait penser aux éditeurs DVD que n’importe quelle série pourrait marcher, et on se retrouve avec 80% de séries moyennes voire mauvaises, qui n’auraient jamais dû voir le jour chez nous, et dont on se serait bien passé. Parce que cela donne aux éditeurs la possibilité d’argumenter « contre » les fans de japanimation, « regardez nous avons acheté cette série et elle ne se vend pas, donc nous allons restreindre le budget si vous n’achetez pas... ». J’exagère mais je ne suis pas si loin de la vérité. Au lieu de se concentrer sur des gros titres « blockbusters » ou des séries plus discrètes mais qui brillent par leur qualité, ils achètent tout et n’importe quoi et jouent les étonnés quand ça ne se vend pas. Cette surproduction de DVD a tendance à m’agacer car elle nous fait passer à côté de vraies bonnes séries qui mériteraient d’être éditées chez nous ».

Sans parler d’enquête officielle, on remarquera tout de même que le nombre de téléchargements d’animes à gros succès en fansub comme School Rumble ou Naruto s’élèvent à environ 30000-35000 unités (voire plus), les autres grosses séries (Claymore, Fate/Stay Night) tournant environ à 10000-15000 unités, toutes teams et moyens de distribution confondus. Citel Vidéo nous informe officiellement que la série Naruto s’est déjà globalement vendue à 220 000 digipacks (le onzième vient de sortir) depuis janvier 2006 tous réseaux (France, Belgique et suisse) dont 45 000 exemplaire du premier digipack sur la même période et tous réseaux.
Et si l’on se fie aux données de l’éditeur Anima sur son forum, nous savons qu’un carton commercial se vend entre 20000 et 30000 exemplaires, un bon titre à environ 10000 exemplaires, et un titre moyen à 3000. Or rares sont les séries qui se vendent ne serait-ce que bien, sur le marché actuel. Pourtant, Louis, 24 ans, traducteur et relecteur depuis un an et demi, souligne que « les fans ne sont qu’une fraction des internautes qui est une fraction de la population, donc en définitive, une minorité et pas une majorité comme on voudrait bien nous le faire croire ». Et il ajoute que « ça reste à une petite échelle, comparativement aux ventes faites en magasins » en parlant des téléchargements d’animes.

Néanmoins, conscient de l’illégalité de la chose, la plupart des fansubbers est d’avis de cesser toute distribution à l’annonce de la licence, de même que certains sont prêts à exécuter la peine encourue car « après tout, l’éditeur a une licence pour exploiter un titre, nous aucune. Il est dans son droit » comme l’indique Anthony, 25 ans, traducteur et timeur.


Alors, le fansub : publicité gratuite pour les éditeurs ? Pas si sûr. Est-il pour autant responsable de la faiblesse du marché actuel ? Rien ne permet de l’affirmer, non plus. N’oublions pas « qu’un lycéen de 15 ans qui a de l’argent de poche aura du mal à se payer des coffrets à prix exorbitants et aura plus tendance à s’intéresser au manga qui est régi légalement par une politique sur les prix », poursuit Anthony, dans le milieu depuis trois ans.
Plutôt que de chercher un coupable, peut-être faudrait-il chercher des solutions visant à populariser l’animation japonaise et la faire sortir d’un marché de fans pour des fans, sans oublier ces derniers, car le constat est là pour Djamil, 24 ans, chef de projet dans un groupe de fansub, qui trouve le marché actuel « en bonne voie » mais, selon lui, « les éditeurs français peuvent faire beaucoup mieux que ce qu’ils proposent actuellement ».
Cela pourrait passer par la VOD (vidéo à la demande) pour les fans, disponible le plus tôt possible pour se faire une idée. Le succès de TF1 avec Heroes en VOD, alors que la série est loin d’avoir fait de grosses audiences en soirée, démontre l’intérêt d’une telle offre. Bien sûr, la VOD payante risque de rencontrer des soucis face à un public peu habitué à payer pour un simple fichier vidéo, qui en plus sera inutilisable au bout d’un certain temps (car la VOD n’est ni plus ni moins que de la location). Mais, les américains (toujours avec un train d’avance) nous ont prouvé que la VOD gratuite (où sont insérés des spots publicitaires que l’on ne peut sauter) pouvait être, une bonne alternative, pour les deux parties. De même : Plus de promotion, via des spots publicitaires sur le public cible et les diffusions TV, et davantage de coopération avec les éditeurs manga, sur les séries existant sur les deux supports.
Et pour s’en sortir, la japanimation ne peut définitivement plus se limiter aux fans, mais doit s’ouvrir au grand public.


« Les mangas aussi ont leur fansub »


Peu après le fansub, un autre mouvement prend forme pour les mangas : les scanlations ou scantrads. Il s’agit d’une contraction des termes anglais « scan » et « translation » ou français « scan » et « traduction ». Le terme scantrad étant plus connu en France. Le procédé est à peu de chose près similaire au fansub, exception faite que ça concerne les mangas et non les animes.
Nous vous parlions plus haut de la non-accessibilité des animes aux années 90. Que dire des mangas ?
En même temps que l’on découvrait les animes via les diffusions TV, petit à petit, de plus en plus de monde se passionnait pour les mangas, souvent à l’origine des adaptations animées. Si certaines séries avaient la chance d’être éditées sur le territoire, elles se comptaient sur les doigts d’une main. Et donc, les plus téméraires exportaient des mangas du Japon et se contentaient d’en saisir le sens via les images, le plus chanceux avaient un ami japonais qui traduisait les grandes lignes de l’histoire. Ou sinon, on pouvait compter sur le scantrad qui commençait à se développer grâce à Internet. La distribution est similaire au fansub (même si la taille des fichiers est bien moins importante) et se fait donc par IRC, P2P ou DDL.

Mais comment diable fait-on pour partager un livre entre deux PC ? En utilisant le bon vieux scanner qui permet la numérisation d’une page, tout simplement. L’important est d’avoir le traducteur adéquat, de préférence franco-japonais, à défaut franco-anglais.

Comment cela se passe-t-il ? D’abord, il faut savoir que le scantrad est bien mieux géré que le fansub et l’on se trouve rarement avec trop de groupes sur une même série. Peut-être est-ce dû au fait que les groupes français soient dépendants des groupes américains, assez sévères sur l’utilisation de leurs scans et de leur traductions sans leur autorisation, qu’ils offrent généralement à un seul groupe par pays/langue.

Nous avons deux cas de figure possibles : le groupe français possède ses propres scans car il a importé le manga ou le groupe français utilise les scans d’un autre groupe étranger, le plus souvent américain. Une fois ce problème résolu, arrive la traduction. Là encore, deux possibilités : un traducteur franco-japonais fait parti du groupe ou alors le groupe doit se baser sur les traductions américaines et avoir un traducteur franco-anglais. Or c’est là qu’il faut demander l’autorisation au groupe américain en question, qui peut très bien refuser. Reste, à présent, la partie technique d’édition. Il s’agit de supprimer les textes japonais ou anglais et de les remplacer par la langue locale sans altérer les dessins et la qualité de l’image. Après une dernière vérification, le chapitre ou tome est prêt à être diffusé via le réseau.

Juridiquement, le scantrad est tout aussi illégal que le fansub, cela va de soit. A partir du moment où il y a traduction sans autorisation, il y a délit et transgression des droits d’auteurs.

Là où le scantrad se différencie du fansub, c’est au niveau de l’impact sur le marché et de la viabilité du support numérique par rapport au support papier. Les séries les plus lues en scantrad, se démarquent généralement sur le marché français. Encore une fois, Naruto constitue le meilleur exemple. N’oublions pas aussi que le marché manga au Japon est tellement grand en comparaison du marché français, qu’il y aura toujours matière pour le scantrad sans gêner les éditeurs, contrairement au fansub.

Malgré tout, certains groupes extrêmes trouvent le moyen de se mettre à dos les éditeurs, en continuant de diffuser des séries traduites. Au mieux les groupes retirent les scans traduits une fois les tomes parus. Au pire, ces groupes ignorent délibérément la licence, malgré des menaces de poursuites. Le problème étant que certains fans n’ont pas la patience d’attendre que la parution française rattrape la parution japonaise, et ces groupes profitent de cette impatience.
Mais le marché du manga se portant bien et beaucoup mieux que le marché vidéo, les relations éditeurs-scantrads sont bien plus saines. Au point que certains groupes collaborent avec des éditeurs et se retrouvent remerciés sur les tomes parus, comme on a pu le voir sur l’association entre l’éditeur Asuka et un groupe très connu, sur la série Chrno Crusade.


En définitive, qu’il s’agisse du fansub ou du scantrad, aucun ne semble sur le point de s’éteindre, malgré les litiges actuels. D’autant que même les éditeurs l’ont admis, le fansub a eu une certaine influence sur la progression du marché vidéo, lorsqu’il était en pleine expansion.
Car cette polémique sur le fansub n’a pas toujours existé. Comme nous l’avons dit plus haut, à ses débuts, le fansub n’était pas pointé du doigt par les éditeurs comme étant la source de tous leurs maux, bien qu’illégal. Le choix des séries traduites était purement dans l’esprit du fan à la recherche de la perle rare ayant peu de chances de finir dans les rayons des boutiques françaises. Par conséquent, elles étaient quantitativement raisonnables et loin de faire concurrence aux éditeurs. Mais, juste au cas où, de nombreux messages sur la vidéo rappelaient aux spectateurs, l’illégalité, l’amateurisme et la gratuité de la chose. Et surtout, un message encourageait à l’achat du produit officiel.
Depuis le fansub a fait du chemin, certains sont toujours là, d’autres ont changé de passe-temps, mais le paysage n’est définitivement plus le même. Le développement d’Internet et les nouvelles technologies ont facilité l’accès et la fabrication du fansub. Les mentalités ont aussi évolué (pas forcément dans le bon sens), et les éditeurs se trouvent dépassés par cette concurrence gratuite mais néanmoins illégale.
L’expression « avoir des hauts et des bas » n’a jamais été aussi vraie, aussi bien pour les fansubbers que pour les éditeurs. On ne peut que leur souhaiter pour l’avenir de trouver les meilleures solutions, afin que chacun puisse continuer son activité sans empiéter sur l’autre.

Par Ushio

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Posté jeudi 18 octobre 2007 à 08:24 (#3) L'utilisateur est hors-ligne   Behachev 

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Article fort intéressant, qui de plus actualise les points de vues. :pinch:

Si la nécessité est bien de conquérir les non amateurs semble compris par fan et éditeurs, faudrait aussi que les distributeurs (pour ne pas la cité : la fnac principale près de chez moi :( ) évitent des fautes comme créer un rayon "univers manga" où on trouve anime-bd-musique avec diffusion d'ost...
Alors que le magasin n'est normalement pas sonorisé, les dvd (cinéma, série "TFtruc") sont à droite derrière un mur à la limite barbelé, la musique à gauche de l'autre coté des jeux vidéo et les bande dessinée (avec les comics et les livre pour enfants) sont au rayon littérature à l'étage supérieur.
Je comprends qu'on veille "surfer" sur la mode manga... mais y'a pas pire pour sectariser le genre. ;-)

Après je me demande pourquoi je fus surpris quand mon "petit libraire d'à coté" m'a dit que j'étais un de ses rare clients à lire des manga et des bdfb. <_<
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Posté jeudi 18 octobre 2007 à 15:52 (#4) L'utilisateur est hors-ligne   Zaji 

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C'était long B) mais assez complet.

Citation

Un adaptateur/correcteur de 25 ans explicite avec une certaine pertinence que « le marché actuel est un peu victime de son succès. L’engouement populaire pour la japanimation a fait penser aux éditeurs DVD que n’importe quelle série pourrait marcher, et on se retrouve avec 80% de séries moyennes voire mauvaises, qui n’auraient jamais dû voir le jour chez nous, et dont on se serait bien passé. Parce que cela donne aux éditeurs la possibilité d’argumenter « contre » les fans de japanimation, « regardez nous avons acheté cette série et elle ne se vend pas, donc nous allons restreindre le budget si vous n’achetez pas... ». J’exagère mais je ne suis pas si loin de la vérité. Au lieu de se concentrer sur des gros titres « blockbusters » ou des séries plus discrètes mais qui brillent par leur qualité, ils achètent tout et n’importe quoi et jouent les étonnés quand ça ne se vend pas.

Je suis du même avis,honnêtement je trouve que 10% des animes ont vraiment de l'intérêt,entre 2 et 5 le nombre de série chaque année qui mérite l'achat (selon mes goûts).

Je serais prêt à acheter plus mais ça revient cher pour des séries moyennes.Et le grand public visé(15/25 ans),lui à d'autre priorité que la japanime(permis,voiture,assurance,travail,vacances,appart,ect...)

Si ils veulent vraiment lutter contre le fansub,je pense qu'il faut proposé un réel plus et non pas se contenter de la qualité d'image ou de son.

Posté jeudi 18 octobre 2007 à 16:31 (#5) L'utilisateur est hors-ligne   Alexkiddmw 

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Voir le messageBehachev, le 18/10/2007 à 09:24, dit :

Article fort intéressant, qui de plus actualise les points de vues. :pinch:

Si la nécessité est bien de conquérir les non amateurs semble compris par fan et éditeurs, faudrait aussi que les distributeurs (pour ne pas la cité : la fnac principale près de chez moi :rolleyes: ) évitent des fautes comme créer un rayon "univers manga" où on trouve anime-bd-musique avec diffusion d'ost...
Alors que le magasin n'est normalement pas sonorisé, les dvd (cinéma, série "TFtruc") sont à droite derrière un mur à la limite barbelé, la musique à gauche de l'autre coté des jeux vidéo et les bande dessinée (avec les comics et les livre pour enfants) sont au rayon littérature à l'étage supérieur.
Je comprends qu'on veille "surfer" sur la mode manga... mais y'a pas pire pour sectariser le genre. B)

Après je me demande pourquoi je fus surpris quand mon "petit libraire d'à coté" m'a dit que j'étais un de ses rare clients à lire des manga et des bdfb. <_<



A l'époque je pensais qu'on allait vers le "world comics", surtout en voyant la nouvelle vague de comics avec des découpages de cases dynamiques, des couleurs et ombrages fait par ordinateurs... C'est vrai que c'est plutôt le contraire qui s'est passé, pal mal de gens aiment les mangas ou les anime japonais, mais n'ont jamais ouvert (ou ne veulent pas essayer) un comics, une BD franco-belge ou mater un animé occidental. C'est pas bien logique quand on y pense ^^ Ha si chez les amateurs de manga en France, il y a peut être les auteurs de "Mangas français" qui marche, qu'est ce que c'est con comme terme...


Bon pour revenir au dossier du départ, la première partie parle un peu trop du technique mais aborde quand même les pionniers de la "japanim" en France (avec les copies de VHS sous-titrées) qui est souvent oublié dans les dossiers sur la question. Et c'est toujours bien de rappeler que le fansub a la base était de faire découvrir des séries, mais quand est il aujourd'hui ? Quand on voit 50 teams fansubber les mêmes séries populaires a la con (j'exagère a peine ^^) quand on voit aussi certaines teams continuer impunément alors que les licences sont annoncées, ou est l'esprit du fansub ?

Je suis d'accord avec Zaji sur le fait que toutes les séries ne sont pas bonnes et que certains éditeurs se cassent pas le cul sur leur DVD mais faut pas se voiler la face et se trouver des excuses, même quand une série me plait (je généralise pas, mais bon...) et que j'ai un bon fansub (ou surtout un DVDRip et la faut qu'on m'explique un jour les bienfaits des DVDRip sur le développement de la japanimation en france ^^) j'ai pas racheté la série en DVD (bon je prends quelque fois une autre série a la place tout n'est pas perdu pour les éditeurs ;-)).

Pour finir, cette grand "publicisation" des mangas et l'animation japonaise a peut être amener des bonnes choses (éditions de DVD et mangas, animés a la TV, etc...) mais plus il va y avoir de monde, plus il y aura de piratage (ça a l'air con ce que je dis ^^) c'est la folie quand on voit de nos jours tous les gens qui connaissent le fansub (surtout pour certaines séries...), et plus il y aura de piratage, plus les éditeurs et les flics se pencheront sur ce problème.

Posté jeudi 18 octobre 2007 à 17:25 (#6) L'utilisateur est hors-ligne   Iznogoud 

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Très bon article de fond, qui évite les caricatures habituelles.
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Merci à Az` pour la signature.

Posté jeudi 18 octobre 2007 à 17:43 (#7) L'utilisateur est hors-ligne   pika-mc 

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Voir le messageBehachev, le 18/10/2007 à 09:24, dit :

Si la nécessité est bien de conquérir les non amateurs semble compris par fan et éditeurs, faudrait aussi que les distributeurs (pour ne pas la cité : la fnac principale près de chez moi :P ) évitent des fautes comme créer un rayon "univers manga" où on trouve anime-bd-musique avec diffusion d'ost...
Alors que le magasin n'est normalement pas sonorisé, les dvd (cinéma, série "TFtruc") sont à droite derrière un mur à la limite barbelé, la musique à gauche de l'autre coté des jeux vidéo et les bande dessinée (avec les comics et les livre pour enfants) sont au rayon littérature à l'étage supérieur.
Je comprends qu'on veille "surfer" sur la mode manga... mais y'a pas pire pour sectariser le genre. :rolleyes:

;-) C'est la fnac d'où ? Parce qu'à la fnac de Nantes et Angers, c'est le contraire ! "Le coin manga" est coincé derrière les bandes dessinées ou caché au fond de deux sections :).

Voir le messageAlexkiddmw, le 18/10/2007 à 17:31, dit :

Et c'est toujours bien de rappeler que le fansub a la base était de faire découvrir des séries, mais quand est il aujourd'hui ? Quand on voit 50 teams fansubber les mêmes séries populaires a la con (j'exagère a peine ^^) quand on voit aussi certaines teams continuer impunément alors que les licences sont annoncées, ou est l'esprit du fansub ?

C'est le côté concurrentiel B) : quelle team sera la mieux reconnue pour un même anime ? A défaut de ce que font les autres, on corrige ce qui va pas et on fait encore mieux qu'eux :) . Plus sérieusement, tout comme Zaji, il est vrai que le fait d'avoir des VF qui ne valent pas la VO, et une trad souvent légère et trop adaptée, aide au fait qu'on préfère souvent le fansub aux éditeurs DVD. Personnellement, c'est comme pour un CD ou un DVD, en général je le télécharge sur internet, car je ne l'aurai jamais écouté/vu, jamais acheté... Je n'achète que quand le CD ou DVD me plaît vraiment, pour l'avoir en support original (il m'est arrivé d'acheter un CD ou un DVD original après avoir découvert son clone téléchargé). Néanmoins, aucun anime ne m'a encore fait cet effet là...
Et puis honnêtement, il y a aussi l'aspect financier. Un DVD d'anime de 3 épisodes = 15 € (plus ou moins, chipotons pas), faîtes le calcul. Meilleure qualité et meilleur prix, voilà pourquoi je suis un partisan de la release.
Je trouve quand même dégueulasse de payer aussi cher pour la culture, enfin c'est aussi une autre histoire... Je fais pas avancer l'économie, mais la vie est tellement cher que je m'autorise à gratter ailleurs.

Voir le messageAlexkiddmw, le 18/10/2007 à 17:31, dit :

Pour finir, cette grand "publicisation" des mangas et l'animation japonaise a peut être amener des bonnes choses (éditions de DVD et mangas, animés a la TV, etc...) mais plus il va y avoir de monde, plus il y aura de piratage (ça a l'air con ce que je dis ^^) c'est la folie quand on voit de nos jours tous les gens qui connaissent le fansub (surtout pour certaines séries...), et plus il y aura de piratage, plus les éditeurs et les flics se pencheront sur ce problème.

Je ne sais pas si ça ira jusque là, dans le sens où c'est pas pour "un genre" en plus dans la collection des piratés qui va faire que les flics et les éditeurs se pencheront plus sur le problème. Ce que je vois le plus par contre, c'est le phénomène de mode qui s'agrandit. Et côté marketing, j'ai bien peur que ça n'affaiblisse la culture de la japanimation... Regardez comment à sombrer DB ou Naruto en France... Maintenant, Naruto est dans les Happy Meal !!
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[MT]One Piece : La Mugiwara recrute un encodeur (URGENT) et des After Effects makers !
voir post de recrutement
irc://irc.fansub-irc.org/Mugiwara-Team ; http://mugiwarateam.free.fr

Posté jeudi 18 octobre 2007 à 20:22 (#8) L'utilisateur est hors-ligne   Shura 

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Je ne vois pas vraiment ce qu'il y a de dérangeant à avoir un lien vers un dossier... Je trouve bien plus désagréable d'avoir un pavé posté sur le forum...

De plus, ne serait-ce que par respect pour l'auteur du dossier, je ne trouve pas qu'il soit bienvenu de faire un copier coller de son travail... sans compter qu'on pert une partie de la chose en cours de route puisque les illustrations ne suivent pas...

Bref je retire le copier coller de suite . Ceux qui veulent lire l'article, cliqueront sur le lien.

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Merci Doudy pour la sign ^^
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