Le Japon chasse en haute mer un sous-marin "chinois", Pékin pas au courant
[jeudi 11 novembre 2004 - 12h22 heure de Paris] Source AFP via Le Figaro.fr
TOKYO (AFP) - Le Japon continuait jeudi à faire la chasse à un sous-marin fantôme, suspecté d'être chinois, qui avait violé la veille ses eaux territoriales, tandis que Pékin affirmait tout ignorer de l'affaire, sur fond de tension croissante entre les deux géants asiatiques.
Un avion de reconnaissance P-3C et deux destroyers de la marine de guerre japonaise poursuivent le mystérieux submersible dans les eaux internationales depuis mercredi matin.
"Nous sommes toujours en train de le chasser", a affirmé le porte-parole du gouvernement, Hiroyuki Hosoda, en précisant que le sous-marin prenait "de nombreuses directions différentes".
"Une fois que nous aurons déterminé sa nationalité, nous prendrons les mesures appropriées", a promis M. Hosoda.
A un journaliste qui demandait pourquoi le Japon n'avait toujours pas identifié le submersible, le porte-parole a répondu: "Parce qu'il est sous l'eau".
Mais à en croire les médias japonais, il y a peu de doute que l'intrus est chinois.
D'après les bruits enregistrés, en particulier ceux de l'hélice, le ministère de la Défense estime avoir affaire à un sous-marin nucléaire de classe Han de la marine chinoise, révèle la presse nippone.
Le ministère chinois des Affaires étrangères a affirmé jeudi qu'il n'était pas au courant d'une telle incursion.
"Nous ne savons pas. Nous ne sommes pas au courant", a assuré le ministère dans une déclaration. Une porte-parole des Affaires étrangères a précisé que la Chine "suivait de près la situation".
De son côté, le commandement de la marine russe a "totalement exclu" jeudi que le sous-marin inconnu puisse appartenir à la Russie.
Le sous-marin avait fait mercredi matin une brève intrusion de deux heures dans les eaux nippones, entre le Japon et Taïwan, à 300 km au sud-ouest de l'archipel d'Okinawa, qui héberge la principale base militaire américaine de l'archipel.
Il avait été repéré par un avion de reconnaissance près des îles de Sakishima, dans la préfecture d'Okinawa, à proximité de l'archipel nippon des Senkaku, revendiqué par la Chine et Taiwan.
Cette zone de la mer de Chine orientale abrite des gisements prometteurs de gaz naturel sur lequel Tokyo, Pékin et Taipei ont des visées.
S'il se confirme que le sous-marin est bien chinois, l'incident est de nature à dégrader des relations diplomatiques de moins en moins amènes entre le Japon et la Chine.
Le quotidien conservateur Yomiuri Shimbun a exhorté Tokyo à "protester énergiquement auprès de la Chine immédiatement" s'il s'avère que le fuyard est chinois.
Le Sankei Shimbun (droite) voit dans l'incident un "signal alarmant" et un avertissement de la Chine au Japon, aux Etats-Unis mais aussi à Taïwan.
Preuve de l'inquiétude que suscite la montée en puissance de la Chine chez son voisin et rival, les stratèges du ministère japonais de la Défense viennent de concevoir des scénarios d'attaques chinoises contre l'Archipel, dans le cadre de plans de défense.
Ces scénarios, qui ont été vivement critiqués comme "mentalité de la Guerre froide" par la Chine, doivent être exploités dans la nouvelle loi d'orientation militaire japonaise attendue d'ici la fin de l'année.
Selon un des scénarios envisagés, Pékin tenterait de s'emparer de l'archipel des Senkaku afin de galvaniser des sentiments nationalistes en cas de crise politique.
Un autre scénario imagine que la Chine interviendrait militairement pour imposer ses intérêts gaziers dans une zone frontalière de la mer de Chine orientale.
Les stratèges japonais ont averti que la Chine allait "renforcer sa capacité militaire afin d'impressionner Taiwan et les Etats-Unis, et pour devenir la plus grande puissance militaire de la région Asie-Pacifique".
Dans un rapport soumis à la Diète, un groupe de sénateurs japonais a recommandé une réduction drastique de l'aide au développement à la Chine, arguant de la robuste croissance économique, de la hausse des dépenses militaires chinoises, ainsi que de la montée des sentiments antinippons à Pékin.
edit : A Tsi-na-pah San :pas de ma faute c'est tombé comme ça, coincidence donc...
Topic sur l'actualité tout a fait permis (indiqué dans les règles). Après je ne vais pas changer mes centres d'intérêts parce qu'il y a un débat dans un autre topic (d'ailleurs on ne peut pas dire que j'y est participé)... Donc ici ce n'est pas le sujet... <_<
Ce message a été modifié par eltran - jeudi 11 novembre 2004 à 18:48.