Ah l'armée. Il arrive dans la vie de tout lycéen issu d'un pays où le service militaire est obligatoire, un jour où il doit se présenter à la journée d'appel à la défense (ce qui n'a rien à voir avec celle qui est pratiquée en France). Je crois que pour moi et particulièrement les gens de mon coin, tout commence vers le mois d'août/septembre. Un gradé en chef de la IVème brigade de Medellin se pointe au bahut avec une tripotée de formulaires dans toutes les classes de terminale pour expliquer les modalités du départ (sauf pour les inaptes et les exempts), urg. Le trucs pas drôle c'est que après le tirage au sort tu peux te retrouver dans des coins pas glop style Mapiripan ou San Vicente del Caguán, quoi que à mon avis en tant que militaires des forces armées du pays y a plus de risques en allant au deuxième endroit. Bref tout ça pour dire que c'est pas vraiment la fête. Bien que tous les jours il y avait un copain qui se ramenait avec une nouvelle histoire d'un cousin qui était en poste ché pas où, ou il faisait que jouer aux cartes toutes la journée, et puis il est revenu alcoolique en plus. Après y avait d'autres qui patrouillaient dans la ville et gardent la beuh et la coke qu'ils chopaient pendant les fouilles...
Moi personnellement j'avais pas envie de perdre un an. Et puis je faisais partie des catégories de personnes qu'on dispense du service militaire : les fils uniques. Du coup je me lointepuche le jour J sans grande appréhension pour l'examen d'aptitude. Globalement ça consiste à se faire toucher les couilles par un médecin entouré de deux militaires avec des gueules patibulaires qui gueulent avec des accents de sergent Hartman : A poil ! A poil ! Ce jour-là c'est un peu le jour de la vengeance des petits, des martyrisés, du lumpenlycéenat, le jour où le big fat boss qui sème la terreur dans la classe de terminal F se fait malmener par deux troufions de l'armée et qu'en plus on voit qu'il a une petite bite. Et qu'en plus s'il continue à jouer la caïds de cour d'école ça risque de barder pour son matricule, chef, oui, CHEF ! Je sais c'est mesquin mais ça fait tellement plaisir.
Après avoir supporté un discours platitudinaire sur les bienfaits de l'armée, patrie, honneur, loyauté, viendez civils, viendez courir, des hommes d'acier vous allez devenir, etc, je comprends qu'y en a que ça fait vibrer mais moi ça me parle pas. Bref, après on se mettait en file indienne et on entrait 6 par 6 dans les vestiaires d'un petit terrain de foot près d'Itagui.
Dedans il fallait se mettre à poil et passer un par un devant une espèce de fille complètement antipathique qui avait touché des couilles avec un gant toute la journée et qui pendant la pause mangeait une grosse empanada avec (je suppose) le même gant, beurk. Le but du jeu c'était d'avoir une hernie inguinale, c'était la condition sine qua non post hoc ergo propter hoc tu te tapes un annus horribilis chez les flics. Apparemment c'est une espèce de coincement des burnes qui fait tellement mal que les mecs ils sont pas aptes au combat. Du coup on défilait, elle touchait, puis apte, pas apte, apte, pas aptes, etc. Pas vu un seul pas apte le jour où j'y étais. J'étais dégoûté de devoir subir l'examen alors qu'ils savait ab initio que j'étais exempt, c'est vicieux un militaire.
À la suite du toucher testiculaire, on se mettait sur les gradins du terrain et on priait pour être appelé. Ils commençaient par Pablo qui était fils de député, puis Cesar, neveu germain d'un parrain de la drogue local, etc. Quand ils entendaient leur nom ils criaient de joie tellement ils en pouvait plus de... joie. On partait et on laissait nos amis là, à la merci des mercenaires de l'état, oh mon Dieu c'est trop z'horrible. Pedroooooooooo cura ut valeas, fac simile, ex cathedra, fiat lux, in medio stat virtus, in vitro stat fetus, lato sensu, manu militari et nunc est bibendum !
Quelques mois après j'ai dû m'acquitter de la taxe de compensation militaire et aujourd'hui je suis toujours réserviste de 2ème classe, je crois que ça veut dire que si jamais y a la guerre, je me fais tuer après ceux de première classe, pessimum et foedum est pro patria mori !
Res ipsa loquitur !
Allez, plein le cul de latinismes à deux balles, bye bye !
Moi personnellement j'avais pas envie de perdre un an. Et puis je faisais partie des catégories de personnes qu'on dispense du service militaire : les fils uniques. Du coup je me lointepuche le jour J sans grande appréhension pour l'examen d'aptitude. Globalement ça consiste à se faire toucher les couilles par un médecin entouré de deux militaires avec des gueules patibulaires qui gueulent avec des accents de sergent Hartman : A poil ! A poil ! Ce jour-là c'est un peu le jour de la vengeance des petits, des martyrisés, du lumpenlycéenat, le jour où le big fat boss qui sème la terreur dans la classe de terminal F se fait malmener par deux troufions de l'armée et qu'en plus on voit qu'il a une petite bite. Et qu'en plus s'il continue à jouer la caïds de cour d'école ça risque de barder pour son matricule, chef, oui, CHEF ! Je sais c'est mesquin mais ça fait tellement plaisir.
Après avoir supporté un discours platitudinaire sur les bienfaits de l'armée, patrie, honneur, loyauté, viendez civils, viendez courir, des hommes d'acier vous allez devenir, etc, je comprends qu'y en a que ça fait vibrer mais moi ça me parle pas. Bref, après on se mettait en file indienne et on entrait 6 par 6 dans les vestiaires d'un petit terrain de foot près d'Itagui.
Dedans il fallait se mettre à poil et passer un par un devant une espèce de fille complètement antipathique qui avait touché des couilles avec un gant toute la journée et qui pendant la pause mangeait une grosse empanada avec (je suppose) le même gant, beurk. Le but du jeu c'était d'avoir une hernie inguinale, c'était la condition sine qua non post hoc ergo propter hoc tu te tapes un annus horribilis chez les flics. Apparemment c'est une espèce de coincement des burnes qui fait tellement mal que les mecs ils sont pas aptes au combat. Du coup on défilait, elle touchait, puis apte, pas apte, apte, pas aptes, etc. Pas vu un seul pas apte le jour où j'y étais. J'étais dégoûté de devoir subir l'examen alors qu'ils savait ab initio que j'étais exempt, c'est vicieux un militaire.
À la suite du toucher testiculaire, on se mettait sur les gradins du terrain et on priait pour être appelé. Ils commençaient par Pablo qui était fils de député, puis Cesar, neveu germain d'un parrain de la drogue local, etc. Quand ils entendaient leur nom ils criaient de joie tellement ils en pouvait plus de... joie. On partait et on laissait nos amis là, à la merci des mercenaires de l'état, oh mon Dieu c'est trop z'horrible. Pedroooooooooo cura ut valeas, fac simile, ex cathedra, fiat lux, in medio stat virtus, in vitro stat fetus, lato sensu, manu militari et nunc est bibendum !
Quelques mois après j'ai dû m'acquitter de la taxe de compensation militaire et aujourd'hui je suis toujours réserviste de 2ème classe, je crois que ça veut dire que si jamais y a la guerre, je me fais tuer après ceux de première classe, pessimum et foedum est pro patria mori !
Res ipsa loquitur !
Allez, plein le cul de latinismes à deux balles, bye bye !
Commentaires
Il fallait prévenir que le contenu peut choquer les âmes sensibles
Isla,
mardi 09 septembre 2008 à 13:46
Waa une lectrice, merci *sniff*
Sudaka82,
mardi 09 septembre 2008 à 13:54
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