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L'odorat (et le goût)

Ca y est c'est la rentrée ! Voici un nouveau petit cycle de cours sur quelques données disponibles en psychologie sur l'emergence des sens chez l'Homme. Aujourd'hui nous débutons par le sens le moins étudié -peut être parce que nous manquons de flair ?- l'odorat. L'odorat est sans conteste un sens peu développé chez l'humain, comparé aux autres mammifères, mais c'est un sens très primitif et plutôt sympathique : saviez-vous que les cellules sensorielles olfactives sont les seules cellules sensorielles qui se reconstituent si on les perd ?

L'ODORAT


Un peu de biologie...

Les cellules olfactives qui tapissent les parois nasales sont très richement innervées. Sur la petite surface (5 cm2) de la muqueuse nasale on trouve 10 à 20 millions de cellules réceptrices qui transforment les messages chimiques en des messages électriques. Ceux-ci, par les trajets nerveux aboutissent au rhinencéphale situé dans le paléencéphale, partie ancienne du cerveau.

Image IPB

L’Homme, du fait de la station bipède, a pu libérer ses membres supérieurs. Il a développé sa vision, son audition, sa psychomotricité et ses capacités intellectuelles aux dépens de son olfaction. Il a cependant conservé ses structures anciennes qui sont connectées à des aires associatives extrêmement riches et nombreuses. Celles-ci le relient au cerveau et aux noyaux de la vie végétative situés dans l’hypothalamus véritable centre supérieur de tout le système neurovégétatif qui reçoit les différentes voies nerveuses olfactives et optiques. Ceci explique l’importance de la sphère olfactive dans les activités végétatives (respiration, circulation, sécrétions).
Les cellules gustatives et olfactives évoluent avec l’âge. Nous sommes capables de distinguer entre 2000 et 4000 odeurs, flaveurs et arômes. Leur nombre et leur qualité progresse jusque vers l’âge de 20 ans, puis diminue lentement de 40 à 70 ans pour chuter au delà de cet âge.

Capacités olfactives du fœtus

Les recherches réalisées dans le domaine de l’olfaction montrent que le bébé est capable de discriminer des odeurs.
Le système olfactif est fonctionnel à la naissance : les neurorécepteurs olfactifs et les formations cérébrales de traitement de l’information olfactive arrivent à maturation vers 24/28 semaines de gestation. Les observations d’enfants prématurés (31/37 semaines de gestation) montrent qu’ils peuvent détecter différentes odeurs, ce qui confirme que le fœtus peut percevoir les différentes molécules odorantes véhiculées dans le liquide amniotique.

Rôle de l'olfaction dans le développement socio-émotionnel

Selon Schaal (1997) la discrimination des odeurs, en particulier l’odeur maternelle joue un rôle dans le développement de la relation privilégiée mère-bébé (familiarité qui sécurise l’enfant). Dès les premiers jours les nourrissons peuvent reconnaître l’odeur de leur mère parmi plusieurs odeurs ; les mères reconnaissent aussi l’odeur de leur enfant (Macfarlanne, 1975 ; Schaal, 1988).
Les odeurs familières (en particulier celle de la mère) contribuent à l’équilibre émotionnel de l’enfant et favorise son adaptation à l’environnement. En effet, Schaal (1986) constate dès le 3ième jour de vie une diminution de l’activité motrice du bébé, indice d’apaisement, quand on lui fait sentir une compresse portée par la mère, diminution significativement plus importante que lorsqu’on lui fait sentir une compresse portée par une autre femme. On peut penser que cette discrimination précoce intervient pour renforcer le contact de proximité avec l’adulte qui perçoit en retour l’effet positif de cet échange avec son bébé.
Cette capacité se maintient avec l’âge et selon Schaal (1988) jusqu’à 3/5 ans les enfants reconnaissent l’odeur d’un vêtement que leur mère a porté, ils peuvent aussi différencier l’odeur de leur frère (ou sœur) par rapport à celle d’un enfant inconnu.
De plus, Montagner (1978) a montré que les enfants jusqu’à 2-3 ans sont réconfortés par la présence d’un mouchoir ou d’un tee-shirt porté par la mère. La conservation avec eux d’un tissu imprégné de l’odeur de la mère leur permet de s’apaiser, lorsqu’ils ont été victime d’une agression par exemple.

Et chez nos amis "les bêtes" ?

Si on fait sentir à un raton une odeur particulière pendant le léchage ano-génitale (toilettage effectué par la mère après chaque miction ou défécation de ses petits) par la suite, il y a préférence du raton pour cette odeur particulière même si c’est une odeur répulsive pour l’espèce (comme le menthol pour le rat).

Image IPB

Idem pour la tétée : par le lait il peut y avoir passage d’arômes que le jeune reconnaîtra dans les aliments solides. On a fait ingérer du thym (ou du curry = arôme non naturel pour le lapin) à des lapines pendant l’allaitement. Ceci a une influence sur les préférences alimentaires des lapereaux à court et à long terme.
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Commentaires

Merci, intéressant.

Détail à la con qui fait staïle en soirée en partant de :

Citation

saviez-vous que les cellules sensorielles olfactives sont les seules cellules sensorielles qui se reconstituent si on les perd ?


Ben encore heureux, parce que la très connue odeur d'ozone, c'est pas une odeur, c'est la sensation de destruction de ces cellules sensorielles (enfin une partie d'entre elles, parce que mine de rien c'est méga agressif l'ozone comme gaz).
Intéressant, merci pour ces infos.
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