Piratage: «La copie illégale a généré 1,2 milliard d'euros de pertes en 2007»
JAUBERT ¦ Un logiciel de téléchargement peer-to-peer.
Puisqu’il n’existe aucun chiffre de l’impact économique du téléchargement en France, le cabinet de conseil Equancy and Co a décidé d’y consacrer un rapport, qui sera remis mercredi 19 novembre au cabinet de la ministre de la Culture, Christine Albanel. En se focalisant sur les quatre secteurs concernés (musique, cinéma, télévision et édition), l’étude, qui porte sur l’année 2007, conclut que la copie illégale en France aurait généré 1,2 milliard d’euros de pertes en 2007. Une somme qui pourrait encore croître avec le plan «France numérique 2012» (voir les mesures du plan en cliquant ici). Explications avec le président d’Equancy and Co, Philippe Hardouin.
Comment arrivez-vous au chiffre de 1,2 milliard de pertes causées par la copie illégale?
Nous nous sommes basés sur les chiffres fournis par les industries de chaque secteur pour l’année 2007. Nous avons appliqué à ces chiffres des hypothèses pour évaluer les pertes générées par le piratage. On sait qu’une copie illégale n’est pas égale à une vente ratée (un internaute qui télécharge un album ne l'aurait pas forcément acheté, ndlr). Le ratio généralement admis est environ 10 téléchargements illégaux pour une vente.
Incluez-vous le téléchargement direct dans vos calculs?
Oui, nous l’évoquons. Si le peer-to-peer est très élevé en France – 31% des internautes l’utilisent et y consacrent en moyenne 500 minutes par mois, contre 300 en Allemagne et 260 aux Etats-Unis, le téléchargement direct pèse plus lourd en terme de non gains pour les industries.
Vous soulignez que l’industrie du disque est la plus touchée par la copie illégale. Le piratage est-elle la seule explication à la crise qui frappe le secteur?
Ce n’est pas ce que nous affirmons. Notre seule ambition est de réfléchir à l’impact économique d’un phénomène connu, celui de la copie illégale. Notre but est d’évaluer si cette pratique handicape ou pas l’émergence de nouveaux modèles de consommation de biens culturels. Si on se penche sur l’évolution du chiffre d’affaires de l’industrie du disque, on s’aperçoit qu’il a reculé de 30% entre 2002 et 2007. Or, nous n’avons pas observé de désintérêt du public pour ce secteur. Quant au téléchargement légal, nous constatons que ce nouveau mode de consommation reste très faible. Son émergence est entravée par la copie illégale. Les secteurs concernés sont donc menacés aujourd’hui et à l’avenir.
Selon vous, la copie illégale entraînerait la perte de 5.000 emplois en 2007…
Nous ne parlons pas de suppressions nettes mais de projections à partir des pertes chiffrées à 1,2 milliard d’euros. En moyenne, un emploi dans ces industries équivaut à 200.000 à 250.000 d’euros générés. Avec une perte de 1,2 milliard, on arrive à près de 5.000 emplois directement menacés. Si on compte les emplois indirects, on passe à 10.000 emplois menacés, d’autant que ces industries fonctionnent avec un certain nombre d’intermittents du spectacle.
Vous affirmez que le plan «France numérique 2012» «accroîtra mécaniquement ce phénomène». Préconisez-vous des connexions Internet bridées?
Non, nous n’apportons pas de préconisations. Nous constatons juste que l’offre Internet de haut débit est telle en France qu’elle permet la copie illégale. Mais nous ne condamnons pas cette offre.
DISQUE
Le Syndicat national de l'édition phonographique (Snep) a de nouveau épinglé le piratage numérique, jeudi. Lors d’une conférence de presse, il a souligné que le marché de gros (ventes des maisons de disques aux magasins) en France, tous supports confondus (physiques et numériques), a chuté de 13,9% sur les neuf premiers mois de 2008 par rapport à la même période l'an dernier.
Les ventes physiques (sur supports traditionnels, CD et DVD), qui représentent 86% du marché total, ont chuté de 19,6%, à 329,2 millions d'euros. Les ventes numériques (internet et téléphonie mobile) sont en hausse de 52,6% mais ne représentent que 52,8 millions d'euros sur les 382 du marché de gros total.
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L'évadé se fait alpaguer dans un fast-food
C’est le hamburger de trop. Un homme de 20 ans a été arrêté samedi après un mois de cavale alors qu’il dégustait son burger dans un fast-food du quartier du Forum des Halles.
Le lieu a beau grouiller de touristes et de badauds, l'individu a été reconnu par une surveillante pénitentiaire de la maison d’arrêt de Villepinte qui faisait son shopping. Elle l'avait eu dans son bloc jusqu’au 10 octobre dernier. Elle a prévenu la brigade anti-criminalité qui a procédé à l’arrestation en douceur. L’histoire, racontée par «Le Parisien» ce jeudi, ne dit pas si l’évadé avait alors la bouche pleine.
«Un brin d'admiration»
Le jeune homme était incarcéré dans le cadre de plusieurs affaires de banditisme. Il avait profité d’une consultation à l’hôpital Robert-Ballanger début octobre pour fausser compagnie à ses gardes. Il avait sauté de l’ambulance qui venait d’arriver dans le sas des urgences et, menottes aux poings, avait filé à l’anglaise la portière à peine ouverte.
«Une évasion qui avait même provoqué un brin d’admiration de la part d’un représentant de la direction de Ballanger, à la vue de ce «vrai champion de sprint!» filmé par les caméras de surveillance de l’hôpital», souligne le quotidien. Une escapade d’autant plus cocasse que le détenu venait consulter pour… une blessure aux pieds, selon l’ordonnance qui justifiait son rendez-vous.
Sa hiérarchie a salué «le courage» et «le mérite» de la surveillante. Bien que servie par «des circonstances assez extraordinaires», le directeur de la maison d’arrêt de Villepinte, André Breton, a déclaré qu’elle avait fait preuve «d’un sens du service public remarquable». Et ce même si elle a interrompu le dernier repas du condamné, à l’air libre.
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Thomas Beatie est encore enceint
DR / Capture vidéo de l'émission d'Oprah Winfrey ¦ Thomas Beatie, l'homme «enceint».
Il remet ça. Quatre mois après avoir donné naissance à une petite Susan, Thomas Beatie annonce qu'il est à nouveau enceint. Sur la chaîne ABC, ce transsexuel américain de 34 ans confie qu'il pense accoucher en juin.
Thomas a officiellement changé de sexe en 1998, et est donc légalement un homme. Il a subi un traitement hormonal, porte la barbe et s'est fait retirer les seins. Il a cependant pris soin de conserver son utérus.
Une première grossesse surmédiatisée
Bien lui en a pris, puisque sa femme, Nancy, a perdu le sien après une hystérectomie. Le couple a donc décidé de recourir aux inséminations pour assouvir leurs désirs d'enfants.
Sa précédente grossesse avait fait le tour du monde. «La nouvelle était sur des sites chinois, en Roumanie, en Russie, au Brésil», raconte Thomas sur ABC. Une notoriété pas toujours plaisante, puisqu'il précise avoir été qualifié de «monstre» et avoir reçu des menaces de mort.