Sharemanga: La trépidante vie de Sudaka82 - Sharemanga

L’autre jour j’y ai pense, c’est peut-être parce qu’on m’a parlé de baptême religieux et de prière. Je crois que je l’avais déjà dit, mais je le redis encore, faut pas avoir peur d’assumer son histoire, j’ai une vérélation à vous faire : j’étais enfant de chœur quand j’étais au collège.

Et pas seulement, j’ai aussi fait l’enseignement catholique (faut dire que les collèges qui ne délivraient pas d’ « éducation religieuse » étaient les plus chers, c’est vraiment pas), même qu’on allait à non pas la messe mais à l’eucharistie une fois par semaine, elle était célébrée par un cureton du cru sur les gradins du terrain de foot.

C’est quand même pas cool les pays pas laïques, t’es obligé de te taper ça... Une fois le prêtre a carrément fait un speech comme quoi il fallait pas écouter Marilyn Manson ou Guns’n’Roses parce que c’était satanique si on faisait tourner le CD à l’envers et puis ça rend suicidatoires les gens. La maman d’un ancien du lycée était là pour témoigner du suicide de son fils qu'on avait retrouvé pendu un CD de Guns’n’Roses à la main... Tant de mal pour rien, il aurait pu se contenter de dire que les groupes susmentionnés sont à chier.

Bref, j’étais enfant de chœur. J’y étais entré pour suivre la bonnasse du quartier qui se trouvait être ma voisine d’en face qui me faisait tout le temps de gros sourires mais jamais de bisous. Le fait est qu’en plus de faire de solos de voix sur « Hosanna au plus haut des cieux » après la lecture de l’évangile, il m’arrivait de devoir me la taper (pas la voisine, hein, la lecture), mais comme j’avais pas encore fait ma première communion il semblerait que c’était pas top tip alors on m'a plus demandé de faire la lecture (je communiais quand même, qu’est-ce qu’on ne ferait pas pour goûter le corps du seigneur)...

Parmi nos multiples activités à l’enfance missionnaire, il y avait le vol des mangues du couvent, la distribution de poupées sans bras à des enfants qui n’en avaient pas non plus mais aussi la quête !!

Ah la quête pré-messe et post-messe !! Mais la quête quoi !! Tu te mets en binômes, un binôme à chaque entrée de l’église avant et après la messe et ensuite, place au festival des sourires avec des yeux de chien battu. « Bonjour madame, nous sommes les enfants missionnaires un petit don pour les plus pauvres que nous, merci ». Y a des gens, ils donnaient grave ! Surtout après la messe, c’est vrai qu’on se sait plus enclin à rendre le monde meilleur après une bonne vieille parabole biblique.

C’est vers cette époque que j’ai commencé à me dire que la religion c’était vraiment un truc fait exprès pour abuser de la foi des bonnes gens (notez bien cet apophtegme c’est un gros con qui le dit). Tout ça parce que j’ai vu que l’argent de la quête ne partait pas en son intégralité chez ceux pour qui on l’avait récolté, tu me diras, les frais de bouche des acolytes sont bien plus importants que les fidèles. Et puis après tout, les gens croient déjà à des trucs complètement tirés par la tignasse alors...

Alors un jour, avec Maria Antonieta et Diana(les prénoms sont authentiques!), on a fait un tour de magie : on a mis un peu de poudre d’escampette dans l’argent de la quête et un billet a disparu magiquement. Avec ces sous nous n’avons pas rendu le monde meilleur, on a plutôt acheté de cochonneries à la boulangerie, notamment des restes d’hosties colorés en rose ou autres, avouez que le corps du Christ sans colorants ça a pas trop de goût. Si jamais tu te demandes, mais où se trouve l’usine à Corpus Christi, sache que c’est un petite boulangerie en Colombie qui revend aux enfants les coins qui restent une fois les jolis ronds découpés...

Sur ces entrefaites on voit Roue-lit-âne (un autre pote enfant missionnaire) et comme on était pas foncièrement mauvais on a voulu partager avec lui le fruit du larcin. Quand on lui a raconté, il nous a chouffé avec des yeux (tu me diras, c’est difficile de chouffer avec autre chose) de mépris et nous a lâché : « vous êtes vraiment des salopards ». Qu’est-ce que je me suis senti mal, purée... Ça a pas duré ben longtemps, les glaces qu’on s’est achetés après nous ont remis d’aplomb. N’empêche, on a plus jamais volé l’argent de la quête pour la simple raison qu’on l’a plus jamais faite et puis je vais arrêter là parce que d’une j’ai oublié la chute et deux ça devient trop long la preuve est que j’ai oublié la chute.

Comme qui dirait : « Ce petit vieux sent le canard et ce grondin sent comme ma rue. Faudrait flécher pour trouver la menthe ».

Allez zou !

Figure-toi mon ami, que pour me rendre à mon bureau je ne prends pas le métro, le train c'est cher et il n'y fait pas si chaud l'hiver, pas d'Iéna ni de Marboeuf, je ne me gonfle pas comme un boeuf et malgré ma fierté de bourgeois je ne rentre pas si vite chez moi ! Et c'est encore pire quand il y a des incidents.

Rien que lundi dernier, alors que je sors du tramway à toute vitesse, je cours en direction de la gare et qu'est-ce que je vois ? Train supprimé. Je me dis, mince, trop de bol, zut alors, hihi, je vais devoir attendre 1h10 à la gare, yippi ! Mais après discussion avec un agent sncfien, j'apprends que le train de 1h10 plus tard risque lui aussi d'être supprimé. J'apprends également qu'il m'est conseillé de prendre le train de dans 30 minutes à destination de R et avec correspondance pour chez moi et qui affiche un retard de 15, 20, 30, 45, que-nous-ne-pouvons-pas-estimer-actuellement minutes.
Finalement, le train que je devais prendre avait tellement de retard que j'ai pris de 1h10 après...

Le mardi, j'ai eu un peu plus de chance, seulement 25 minutes de retard ! Je commençais presque à regretter mon abonnement de travail... Mais mercredi et jeudi tout s'est bien passé. Et même vendredi ça aurait pu bien se passer, mais non, seulement mon métabolisme (la lenteur du tramway aidant) a fait basculer mon destin en l'espace d'un instant (musique de suspens).

Ce vendredi-là, je devais prendre le train d'un peu plus tôt dans le seul but de ne pas faire partie de la France qui rentre tard. Or, ce vendredi fatal, j'avais quelques trucs à finir avant mon départ ! Mais un évènement imprévu vint troubler ce qui aurait pu être un plan parfait pour rentrer vite chez moi. Un évènement anodin qui fît basculer mon destin. Un évènement qui selon les situations peut être chiant ou émancipateur. J'ai nommé le besoin mortel d'aller aux chiottes ! À partir du moment où j'ai cédé aux caprices de mon métabolisme, un scénario de malchance s'est dessiné à l'horizon : j'arrive 30 secondes après le passage du tram, je prends rapidement la correspondance pour la ligne 1, mais comme par hasard cet espèce d'enfoiré de mode de transport est plein à craquer, des gens gênent la fermeture des portes, on avance à 2 à l'heure et on reste 5 minutes dans chaque station... J'arrive 1 minutes après le départ de mon train... Avec 1h38 d'attente... Pas assez de temps pour rentrer au bureau noyer ma peine dans le thé citron dégueu de la machine à café et trop longtemps à attendre à la gare...

Je commence presque à regretter mon abonnement de tram.

Moralité : le KKK c'est le mal !

Moi j'aime bien les vieux. Les vieux ils sont mignons sympa et tout. Les grands mères sont particulièrement douées pour la cuisine et les pépés vous font bouère du bon pinard. Un chanteur très connu et que j'affectionne particulièrement, a dit un jour

Citation

Moi je dis, merde, attention, malgré les apparences, le vieux peut se révéler fourbe et malpoli.

J'insiste sur le malpoli. Parce qu'il est assez courant d'entendre de la part de gens assez âgés comme quoi les jeunes c'est des malpolis qui ne respectent plus rien, et que dame dans le temps c'était pas comme ça, ça non non non, y avait le respect, vivivi du reste, et machin tout ça.

Je ne permettrais pas d'affirmer que tous les vieux sont malpolis, je ne dis pas non plus que les jeunes sont plus polis que les vieux, mais des fois on se demande... Ou alors il peut s'agir de malchance et que la loi de l'emmerdement maximale fait que tous les vieux que je croise en situation de "politesse" sont des gros cons malpolis (n'ayant pas peur des gros mots).

Prenons un exemple, samedi dernier je me rends à la pharmacie pour acheter des huiles massage sexy et alors que je fais la queue il y a une vielle qui me pousse hop hop hop hop vas-y que je te gruge et bien sûr je passais à peine à la caisse quand la dame sortait déjà avec ses trois tonnes des médocs. Moi je veux lui céder la place, ça me dérange pas, mais la moindre des choses c'est de demander !

Ou alors rien qu'aujourd'hui au RU, une dame âgée, sans doute enseignante, me grille de la même façon devant la bande pour poser les plateaux. Il y a un autre truc chiant ce sont les passages piétons. Là, ils s'en donnent à coeur joie les vieux, sous une pluie battante pas question de te laisser passer, non surtout pas, mieux que ça ils accélèrent pour pas que t'aies le temps de t'engager, bien sûr c'est pas eux qui se mouillent...

Allez zou, vivent les vieux (mais avec modération).

Aujourd'hui c'est la Saint-Claude-La-Colombière et tout le monde s'en fout. C'est vrai quoi, y en a que pour la Saint-Valentin.
Et moi je trouve que cette fête est une abjection. C'est une fête au communautarisme, c'est une menace pour la République !
Mais c'est vrai quoi, indépendemment des célibataires, elle exclut tous les gens qui n'aiment pas les cadeaux, les fleurs et pire les chocolats !! Quelle infâmie...

Et quand je vois les célibataires se plaindre parce qu'ils voient des effusions de joie, ils voient que ça dégouline d'amour de partout moi je dis OK. Mais attention, tu serais prêt à jeter à la poubelle ta collection de films porno ? Et imagine tu tombes sur une idolâtre de Chabrol alors que t'es un inconditionnel de Luc Besson ?! Bonjour le couple, bon, moi je vais voir India Song et toi Indiana Jones en Inde et on se retrouve à la sortie, ok ? Tu te rends compte de ce à quoi tu échappes ?! Tu peux même imaginer un couple naruto-incompatible ! Quelle horreur...

Et tout ça pourquoi ? Pour baiser. Hop hop hop, tu donnes tu donnes, ho oui, bubble butt, yaoi, oh oui, libère ma soupape que je deviens violent, hombre ! Olé, olé. Il paraît que c'est tellement important que dans quelques années en Chine ça va devenir comme dans Ken le survivor à cause qu'ils auront pas assez de filles pour décharger leur virile violence (ou leur violence virile, au choix).

Mais pourquoi je parle de tout ça ? Eh bien, parce que figure-toi que quand j'étais à l'école primaire j'étais deuxième de la classe. Y a-t-il quelque chose de pire que d'être deuxième de la classe ? Eh bien non ! Parce que le premier il a droit à des chansons (il était si con...), à la moquerie généralisée de la classe et aux "ah, oh, qu'il est bien ce muchacho, holà, t'iras loin mon petit". Alors que quand t'es deuxième t'as le droit à la moquerie mais pas aux chansons et encore moins aux encouragements. C'est ça ma triste histoire. Y avait mec, son nom c'était Bueno (mais son prénom n'était pas Kinder), et cet enfoiré, on aurait même pas pu l'appeler Louis XVI parce qu'il avait toujours 19, il avait toujours des meilleures notes que moi. Même quand j'avais 19,5 il avait le culot de se ramener avec un 20 et le sourire de la prof dont j'étais amoureux en secret, hihihi. Il était même meillleur que moi en sport (mais là y a pas de mérite).

A la fin de l'école primaire par contre, je suis passé de deuxième à dernier. Et là c'est autre chose, parce que tu peux te moquer des premiers de la classe et brandir tes fiches d'avertissement avec fierté, et toc les mecs, on parie que je me fais virer le premier ? Bref. Pour continuer sur l'école primaire, tout en étant deuxième de la classe mes potes c'était souvent les derniers de la classe et alors notre seule consolation face aux éclatants résultats de Bueno, c'était qu'il n'avait pas de succès avec les filles, nous non plus d'ailleurs, mais c'est pas grave.

Nous ce qu'on faisait c'était peloter les filles et un conseil mon ami(e), si tu veux serrer prends ta cible dans la rue et fout lui une grosse main au cul. Nous on serrait que dalle c'est vrai, mais dis-toi que ça peut être marrant.

Alors le truc c'est à la cafète, tu attends qu'une fille commence à faire la queue et là tu te mets derrière elle et ton complice te pousse et là bien sûr c'est pas de ta faute t'es obligé de placer tes mains à certains endroits. Ces endroits c'était surtout les fesses puisqu'à l'époque aucune des filles de la classe n'avait de seins.

Tu trouves que je suis un pervers ? Tu te trompes, c'est pas parce que l'enfance de Pervers Pépère a été inspirée de nos aventures que j'en suis un ! C'est vrai quoi.

Et puis un jour, quelqu'un m'a dénoncé. Et là c'est chiant. Toi t'es encore à moitié un gosse et puis t'es là tout fébrile hé les mec je lui ai touché le poignet, hihihi. T'en as une qui se ramène et qui me dit "Tu crois que c'est ça les filles, minable".

Ça m'a dégoûté du pelotage, à vie, tu peux rien répondre à ça... Après ça on a commencé à piquer les mangues du manguier de la cour jusqu'au jour où on s'est fait pécho par le dirlo qui nous a obligé à acheter des mangues en guise de punition et puis de bêtise en bêtise tu finis au collège et puis ton enfance aussi...

Allez, fuck la Saint Claude La Colombière, à bientôt !

Il arrive dans la vie d'un homme d'inviter des amis à manger. Cette invitation somme toute assez banale est lourde de conséquences. En effet je dois me préparer à préparer le seul et unique plat "du pays" que je suis capable de faire.

Première étape se rendre à l'exotic store le plus proche pour se procurer les ingrédients. Pour cela, pas de problème. On trouve assez facilement des bananes plantain dans le coin.

Deuxième étape mettre à tremper les haricots la veille. C'est très important. Je ne sais pas si tu as déjà mangé des haricots pas en boîte, mais c'est dur et il faut cuire longtemps.

Il arrive alors la date fatidique, l'heure fatale, la minute inévitable et la seconde inéluctable. Il est 5h, tu mets tes haricots à cuire dans l'eau du trempage. Pendant ce temps tu t'affaires d'un côté et de l'autre pour préparer le reste des trucs. Au bout de quelques 1h30 de cuisson, tu vois que les haricots commencent à être un peu tendres tu te dépêches de couper ta banane plantain en petit cubes que tu intègres aux haricots et à l'eau.

S'ensuivent encore 45 minutes de cuisson. Ta mixture commence à épaissir et ce n'est que 5 minutes avant la fin que tu dois saler la chose. Et c'est là que ça se complique. Parce que contrairement au fonctionnement normal d'une salière (figure 1), chez moi ça se passe pas comme ça.


Figure 1. Fonctionnement normal.

Chez moi, c'est le fonctionnement sudakéen qui fait la loi. Or, ce fonctionnement est hautement nocif pour la santé artérielle de mes convives.


Figure 2. Fonctionnement sudakéen.

Ce qui fait qu'un plat qui aurait pu être réussi est foiré. Heureusement pour moi j'ai des amis très polis et qui se forcent à tout finir, ça console un minimum. N'empêche j'ai presque rien mangé alors que j'en avais envie