Sharemanga: La trépidante vie de Sudaka82 - Sharemanga

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Han !

Hey moi aussi moi aussi je veux faire un truc pour signaler la fin. Bon c'est très con, j'avais réussi à chopper il y a déjà quelques temps un CD de chansons paillardes de années 30 que je voulais partager avec tous les amateurs de trucs inécoutables. Pff, faute de temps et à cause de mon récent séjour d'un mois en Colombie (où j'ai profité pour libérer Ingrid (je lui ai demandé si elle baisait après sa libération mais elle a dit non...)) je n'ai pas pu vous parler de mes nouveaux penchants pour le chleuasme, la klysmaphilie, la pediophilie, lacomoclitisme, la trichophilie, la sérigraphie et tant d'autres... Je vous ai pas raconté quand je me suis pourri les deux ligaments de ma cheville gauche et le même jour mon train a percuté un tracteur à Dreffeac et tout, j'ai failli crever...




Quand j'y pense, ça faisait plus classe de fermer soi-même plutôt que d'être fermé par une mise à jour.

Allez, salut, lâche tes com's !

Fatal Burger

Le jour approche enfin où je pourrai parler de visu avec des anciens amis du lycée. Comme je l'avais raconté dans un billet précédent, à l'expectative de ces rencontres des souvenirs affleurent la partie visible de ma mémoire (en même temps que je te me dégaine le vocabulaire de fête).

L'enseignement catholique ça n'a pas que du mauvais. Je n'ai pas honte de le dire. Deux fois par an en moyenne nous avions droit à des retraites spirituelles dans des communastiques monautés. Des sortes de séminaires d'entreprise, des trucs un peu chiants qui nous aident à nous ressourcer en favorisant les échanges informels et conviviaux, puis y a aussi la messe à midi et un vrai repas à la cantine des prêtres ! Faut savoir un truc, mon lycée était vraiment libéral. Mon lycée avait avant tout le monde compris les effets pervers d'un abominable monopole et de l'uniformité des programmes alimentaires : il n'y avait pas de cantine. À la place il y avait 3 kiosques à bouffe (dont deux tenus par la même famille) qui se livraient à un exercice de parfaite concurrence autorégulée en vendant les mêmes produits et au même prix !

Cette situation était un pur bonheur pour l'individu responsable que j'étais, soumis chez moi à la dure loi du monopole maternel, étant pris pour un enfant incapable de faire les bons choix alimentaires, cette liberté, qui était la seule dont je jouissais au lycée, était pour moi le seul moyen de maîtriser ma vie, d'échapper au bourrage de crane de l'immonde religion solidariste tout en me permettant d'affirmer mon sentiment bienheureux d'exister en tant qu'individu ! Et puis bon dieu ils avaient des hamburger degueux ! Mais genre le truc le plus dégueu que t'as jamais vu. Limite si sous les steaks y avait pas marqué "made in China".

Sachant que nous imposer un repas était une atteinte intolérable à nos libertés les plus chéries, ils nous ont pris de hamburgers pour le repas de la dernière retraite spirituelle de ma première. Des hamburgers, mais pas n'importe lesquels, des hamburgers améliorés, avec des carottes râpées et des steaks "made in India" (ce qui a quand même plus de gueule).
Quand tout le monde a eu ingurgité son repas, il restait à un ou deux hamburger à tirer au sort. Vous connaissez tous ma chance légendaire :)

Image IPB

J'ai été pris d'une sorte d'euphorique mystique, mes jambes ont commencé à bouger et au moment où je m'élançais tel Asafa Powell brandissant son trophée, un mouvement de foule se déclenche (je suspecte Edgardo et Pedro d'être à l'origine de la fronde).

Image IPB

Et c'est depuis ce jour-là que je déteste l'hypospadie balanique (samer). Allez, bonnes vacances ! :music:
Astuce N°2

Comment écrire des romans russes bucoliques et d'époque.

Les personnages principaux
Le personnage principal se doit d'être un aristo, un fils d'aristo ou dans le genre. Mais la clé du succès est souvent l'attachant et tendre être qui fait toute la beauté du récit : Babouchka.

Les personnages secondaires
Ils portent des prénoms comme Sergueï, Natacha, Vladimir, Mikhaïl. Au fur et à mesure du récit on peut utiliser des pseudonymes qui les désignent, pour les filles ça se finit en -ova et pour les garçons en -itch. Si tu es vraiment obligé de mentionner leurs noms de famille, fais en sorte qu'ils finissent par -ine, -ev ou -off. Ne pas trop abuser du -ski, si tu veux réussir plus tard dans le roman polonais. Il n'est pas interdit de précéder les prénoms d'un petit "camarade" ou mieux, d'un "tovarich".

Le lieu de l'action
De manière générale ça se passe en Russie. Les souvenirs du héros le renvoient souvent vers la datcha de son enfance, vers les steppes froides et hostiles sans oublier la coopérative.

La nourriture
Du bortsch, du bortsch, et encore du bortsch. Pour les grands il y a aussi le kvas et de la vodka pour les jours de fête. Ne jamais parler de Boeuf Stroganoff, c'est pas russe.

Un exemple

"Passage de mon nouveau roman" dit :

Aussi loin que je me souvienne, je n'ai jamais eu d'autre famille que Babouchka. Aujourd'hui encore, c'est elle, et rien qu'elle, le souvenir vivant que je garde de mon enfance. Babouchka était déjà vieille à l'époque, ses cheveux grisonnants se faufilaient à travers les épais murs de son voile, dans son visage digne paraissait encore une sorte de beauté primesautière, intemporelle, diaphane.

L'odeur de bortsch envahissait toujours les moindres recoins de notre datcha. Le matin avant de partir pour la coopérative, Babouchka allumait le feu selon un rituel séculaire, le bortsch mijotait toute la journée sur un feu doux et long comme un air de Glinka.

Souvent, le soir tombé, le camarade Mikhaïl se joignait à nous pour partager un humble dîner. Mikhaïl Chostakovitch Tarvkoski était un homme entre deux âges, son visage droit et massif comme de l'acier contrastait avec un corps frêle et des mains pales. Je n'ai jamais su quel lien êtrange et mystérieux l'unissait à Babouchka, je sais seulement d'après elle qu'il était un homme très en vue à la Douma. Ils aimaient à discuter de tout et de rien, autour d'un verre de vodka, Mikhaïl confiait des secrets qu'il m'était impossible de comprendre. Un jour, alors qu'il quittait la datcha, il me dit avec des yeux suppliants "Au revoir, tovarich". Ce jour-là j'ai compris qu'il ne reviendrait pas. Babouchka m'expliqua alors en larmes qu'il était parti vers son destin, dans les steppes froides et hostiles de notre belle rodyna.

Tu vois comme c'est facile d'écrire de romans russes, bucoliques et d'époque ! Alors qu'attends-tu pour devenir le prochain Gogol ?

À bientôt !

Tel qu'il est



Suffisamment rare pour que ça mérite d'être posté ici. Merci à la dame des archives qui m'a dégoté ça.

Tricard

C'est toujours quand on discute avec des copains de lycée que les souvenirs se décident enfin à sortir des sombres recoins de la mémoire pour éclater au grand jour. J'ai eu le plaisir de reparler avec mon ami Carlos l'autre jour et ce qu'il m'a dit m'a vraiment fait plaisir. Ce n'est pas le propos de cet article bien sûr, mais quand même, faut un contexte large pour camoufler l'insignifiance de ce que je vais vous raconter.

Il m'a dit que même si nos cheveux commençaient à tomber et l'embonpoint à pointer, nous restons les ados de ces jours lointains. Ô jeunesse fugace que le temps assassine (non pas que je sois vieux ni rien) ! Ô collège et ô lycée, j'étais toujours le plus jeune de la classe, malgré les années qui se succédaient, je ne réussit jamais à rattraper le retard que le destin m'avait fait prendre sur mes camarades de classe. Être le plus jeune constitue un handicap considérable pour un lycéen, ça vous jette dans l'embarras. J'étais content par ailleurs de ne pas être le plus petit de la classe, la nature aidant, c'est Pedro qui a dû se coltiner cet opprobre. Affectueusement on l'appelait Siline 1.

Mon handicap, si je puis m'exprimer ainsi sans blesser personne, se fit d'autant plus handicapant lorsque tous les autres ont entamé leur 18 année (je m'abstiens de métaphoriser avec printemps parce que de là où je viens, les saisons n'existent pas, des lecteurs pointilleux risqueraient de me le faire remarquer). C'est que moi, avec mes 16 ans, je ne pouvais pas aller dans les bars, pas possible. J'entrepris souvent de falsifier de manière plus que grossière des pièces d'identité attestant de ma dixhuitanité, c'était pas forcément de ma faute, j'y mettais un zèle considérable, mais les imprimantes de l'époque flairant le mauvais coup bavaient, jetaient, bullaient. Bien sûr, si le papier collant qui me servait à plastifier mon faux document n'y mettait pas du sien non plus...

Ainsi allait la vie, pendant que ma capacité de transpiration et de pustulisation grandissait, nous profitions pour sécher de temps en temps les cours, draguer les filles d'un autre lycée sans succès (le lycée, pas la drague), écouter de la musique et refaire le monde.

Un jour j'avais ourdi un plan pour donner à mon séchage un alibi d'involontarité. La première étape consistait à arriver à la bourre. Comme les portes du lycée se fermaient après le coup de gong nous signalant le début des cours, on était obligés d'attendre devant l'entrée que le proviseur vienne nous chercher en menaçant de nous cafter la prochaine fois. Malin comme je suis, je me suis dit que si je me tirais avant l'arrivée du proviseur, mon crime resterait impuni.

Je me dirigeai plein d'entrain vers l'arrêt de bus (celle-là j'en suis fier). C'est au moment où je voulus monter que Tulio descendit. Tulio c'était mon prof d'EPS. Il m'a appris la beauté du subjonctif imparfait du verbe satisfaire aussi bien qu'il m'a inculqué sans le savoir le dégoût de la pratique sportive. Il me regarda d'un air étonné et s'en alla vers le lycée sans dire un mot.

Le soir en arrivant à la maison, mon grand père m'attendait prêt à lancer sur moi son regard méchant n°5 "qu'est-ce que t'as foutu de ta journée" :music: .

Bon ben, voilà, c'est tout. Avec ces histoires de panne du forum j'ai perdu la main. Merde.
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