Je recherche un boulot... et pourtant je ne suis pas au chômage !
Ca peut paraître bizarre, mais voilà, ça fait 5 ans que je fais le même métier, et j'en ai ras-le-bol (surtout que par un malheureux concours de circonstances, je me suis fait rétrogradé il y a déjà plusieurs mois...). Alors même si je suis payé de façon correcte (je peux survivre), et que le boulot n'est pas des plus violents, j'ai vraiment l'impression de perdre mon temps, mes capacités, et surtout mes neurones... Ah oui, pour info, je suis technicien hotliner.... un vrai boulot de caissière de supermarché....
Pour tout vous dire, le matin, après avoir eu toutes les peines du monde à me lever, la première chose que je pense, c'est : "vivement ce soir". Et la journée passe. Et une de mes précieuses et si peu nombreuses journées d'existance se termine encore, sans que j'ai pu avoir la moindre possibilité d'enrichir ma vie de quelque façon que ce soit.
Et la question se pose : comment cela se faisse-t-il que j'ai déjà passé 5 ans dans un boulot qui ne me plaît pas ?
Et ben même moi je me demande... La sécurité de l'emploi, la flemme de bouger, le loyer qui réclame d'être payé tous les mois, ... Les causes sont multiples... Si on m'avait demandé il y a 15 ans ou je penserais être actuellement, jamais je n'aurais pensé avoir un métier aussi minable !
Tiens, en parlant de ça, instant rétrospective... qu'ai-je voulu faire étant jeune ?
Le premier vrai métier que j'ai voulu faire, je me souviens, c'était vers mes 11-12 ans. Et c'était (roulement de tambour...) testeur de jeux vidéos. A l'époque commençaient à fleurir les magazines de jeux console (joypad, console+ et compagnie), et moi je demandais à mes parents de m'acheter ce genre de magazines dès que je pouvais. J'avais une master system à l'époque, et même si je ne pouvais pas acheter beaucoup de jeux, j'aimais bien lire ce genre de magazine et voir quel sera le prochain jeu que je demanderai pour noel ou mon anniversaire xD Et ouais, le pied, ç'aurait été de pouvoir vivre en testant des jeux : gagner des sous en s'amusant... c'te barre !
Mais le temps aidant, la passion s'est émoussée, et je me suis retrouvé enfermé dans le carcan de l'école... et ça ne s'est pas très bien passé, étant donné que les études et moi, ça fait au moins 45 (ma vision de l'éducation fera sans doute d'ailleurs l'objet d'un autre sujet
). Même si j'ai eu une vague résurgence vers la classe de quatrième/troisième, mon entrée au lycée a scellé mon envie de devenir le plus grand testeur de jeux vidéos que l'histoire de l'humanité ait connu...
Et pour cause... Je m'étais trouvé un nouvel hobby (non ce n'est pas un chien, mais un "passe-temps" en anglais) : les manga et les Anime. Contaminé par ma fourbe soeur, me voilà devenu un manga fanboy, prêt à tout pour assouvir sa passion, notament dépenser les 100 francs que ses parents lui ont généreusement octroyés comme argent de poche pour l'année entière. Mais cette passion a surtout fini par en amener une autre : le dessin. Et oui, j'avais jamais été doué en dessin au collège. Pire, j'étais toujours le dernier de la classe. Mais là, j'avais trouvé un style graphique et un dynamisme que j'apréciait tout particulièrement et qui me donna envie de créer : créer des dessins, des scènes, voire même des histoires... Et oui, les dés en étaient jetés : je voulais devenir Manga-ka !
Alors évidemment, comme je n'étais pas doué, j'ai été obligé de travailler beaucoup... Mais quand je dis beaucoup, c'est même "vraiment beaucoup". Je dessinais sans arrêt. Au moins 3 dessins par jour, 8 ou 9 "gros dessins" les samedi et dimanche. Je ne prenais jamais de jours de repos, même pendant les vacances. Car même si c'était dur, même si parfois je me disais que j'étais tellement nul que je devais me faire une raison et abandonner, j'aimais ça... et quelque part, je n'avais que ça dans ma vie. Evidemment, il a été dur de concilier tout ça avec l'école. Je dirais même impossible car déjà qu'au collège mes notes n'étaient pas faramineuses, mais alors au lycée, ça a été la dégringolade ! Mais bon, je ne regrette rien, calculer une intégrale ne me servira sans doute jamais à rien dans ma vie. Non, moi je préfèrais dessiner, d'abord en copiant mes mangaka préférés, et très vite en cherchant mon propre style, tout en étudiant chaque dessin me plaisant dans un manga comme Bastard!! par exemple (à l'époque aux volumes 12/13) dont le style graphique me plaisait énormément (les cheveux des filles super longs et qui volent avec le vent, c'était sublime et extrêmement détaillé, chose rare dans un manga de ce style - maintenant ok, c'est plus courant, mais "jadis", ça ne l'était pas ^^)
Toutefois, Manga-ka n'est pas la seule possibilité pour quelqu'un qui dessine, et deux bombes dans cette même période ont élargi mon champ de métier futur : la première, la série TV d'Evangelion, et la deuxième, un artbook sur la série Cyber Formula.
Pour Evangelion, c'est la qualité de la réalisation qui m'a époustouflé. Cette mise en scène, les moments qui vous font monter l'adrénaline et avoir des frissons, pour moi, c'était l'oeuvre d'un dieu : Hideaki Anno. Pour l'artbook de cyber formula, ce sont les dessins des animateurs non colorés qui m'ont décalqué la vision : le trait, étant donné que le dessin était destiné à recevoir des couleurs et à être animé, était simplifié au maximum... mais même avec cela, le dessin était bien plus fin et de meilleur qualité que n'importe quel manga dont les personnages sont souvent figés.
Ces deux choses - Evangelion et cet artbook - m'ont fait émettre une nouvelle possibilité : et si je devenais réalisateur de film d'animation ?
Avec tous ces projets en tête, on aurait pu se dire qu'à ma sortie du lycée, j'étais bon pour faire des études dans le graphisme... Et pourtant, les choses ne se sont pas passées comme ça.
En terminale, mes notes étaient - elles aussi - en phase terminale. J'aurais normalement dû redoubler ma première, mes notes étaient minables, mais voilà, à l'époque, aucun prof ne pouvait vous empêcher de passer en terminale. On m'a proposé le redoublement mais j'ai refusé. Aussi parce que mes parents, qui en avait marre de moi, avait menacé de m'envoyer dans lycée lointain en internat si jamais je redoublais... Donc bref, je suis passé en terminale, tous les profs disaient que je n'aurais jamais mon bac, mais je me suis quand même accroché. Et au milieu de l'année, au moment de choisir ses "voeux" pour l'année prochaine, j'ai flippé. Je ne me sentais pas assez doué pour réussir une école préparatoire au dessin, pas non plus assez pour rentrer aux beaux arts... Bref, j'ai choisi la solution de facilité : la fac. Et pas n'importe laquelle, celle où on glande le plus : fac d'histoire de l'art. Restait juste à avoir mon bac, et l'année suivante, j'étais libéré. D'abord du lycée, qui me gonflait sérieusement étant donné que je ne voyais pas le moindre intérêt à ce qu'on nous apprenait, mais aussi de mes parents, avec qui les relations étaient pour le moins difficiles (et oui, un vrai gosse à problèmes
)... d'autant plus que leur projet d'internat germais toujours dans leur tête et qu'il était prêt à éclore au cas où j'aurais honteusement redoublé...
Du coup j'ai bossé comme un malade. Surtout la bio, étant donné que j'étais en scientifique option bio. Et après des mois de stress intense et un apprentissage par coeur du bouquin de biologie, le miracle a eu lieu : j'ai eu 17 dans cette même matière. Coeff 8, ça fait plaisir. J'ai réussi à sauver les meubles dans les autres matières (pas toujours la moyenne mais presque), et me voilà avec mon bac -sans rattrapage-, alors que tout le monde me donnait perdant.
Et mes parents, qui n'y croyaient pas non plus, m'ont fait une bête promesse quelques mois auparavant : "si tu as ton bac, nous t'achèterons un ordinateur". Alors ça c'est vrai que j'ai oublié de vous le dire, mais toute ma vie j'ai été bercé par les ordinateurs, car c'est la passion de mon père. Et évidemment, je passais pas mal de temps sur l'(les) ordinateur(s)familia(ux)l. Du coup, pouvoir avoir mon propre ordinateur, ç'aurait été byzance
Et je l'ai eu. Pas une bête de courses, hein, mes parents ne sont pas riches, mais un ordinateur quand même
J'ai pu jouer pendant les vacances qui ont suivit comme une bête, notamment aux émulateurs que j'avais pu récupérer
Mais du coup, j'ai beaucoup délaissé le dessin, malheureusement....
Après, tout s'est enchaîné assez vite : mon année de fac a été minable. C'était inintéressant, je n'avais pas envie de continuer, et j'ai été perdu dans la foultitude de personnes qu'il peut y avoir en fac et ait passé une année assez seul. Je n'ai eu qu'une envie : gagner ma vie et vivre par moi même.
J'ai donc cherché du boulot, et après beaucoup de galères (pas facile de trouver quand on a pas de diplôme après le bac : retour chez les parents et chômage pendant de long mois), j'ai trouvé un petit boulot dans une boîte d'info pour faire du développement web. Ca malheureusement été la galère des cdds, et après je me suis retrouvé à nouveau au chômdu pendant pas mal de temps.
J'ai alors répondu à une annonce pour une boîte qui fait de la hotline dans la ville où je suis désormais (mais où je n'étais pas à l'époque), et ils ont bien voulu de moi. J'avais enfin un boulot, même si j'allais encore pour la nième fois recommencer toute ma vie à zéro. En plus c'était pour un cdi...
Rahlala... j'ai eu de quoi survivre pendant 5 ans, mais quelle perte de temps... et dire que j'y suis encore ! Mais maintenant mes amis sont dans cette ville, et je n'ai plus envie de tout recommencer en partant de rien, donc je souhaite rester ici... mais il faut vraiment que je trouve un autre boulot !!!
Malheureusement, aujourd'hui, je suis totalement démotivé de la vie. J'ai quasi complètement arrêté le dessin depuis des années (pas que je dessine moins bien, mais dès que je dessine, je trouve ce que je fais complètement nul, inoriginal...), je n'ai plus envie de bosser, ni dans l'informatique ni dans quoique ce soit... bref, c'est vraiment une situation difficile...
Voilà, c'est tout pour ce soir
Sincèrement, si vous avez tout lu, je vous en remercie, car j'ai l'impression d'avoir fait le post le plus long de Sharemanga
(ok, j'aurais dû scinder, mais là ça fait effet roman, j'aime bien
)
@ la prochaine les marmottes
(et pfiou... ça fait du bien de vider son sac
)