Sharemanga: Les cours de kaori - Sharemanga

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La suite du cours après un week end prolongé. Nous continuons les généralités avec quelques éléments à propos du chimpanzé, espèce dont nous allons beaucoup parler par la suite...


B/ LE CHIMPANZE EN MILIEU NATUREL


Le chimpanzé est un mammifère primate anthropoïde d'Afrique équatoriale qui, physiquement et génétiquement, est l'animal le plus proche des humains : nous partageons le même génome à 1,6 chromosome près !
Il existe deux sortes de chimpanzés : le chimpanzé commun et le chimpanzé nain ou bonobo. Le chimpanzé commun s'étend de la Sierra Leone et de la Guinée aux lacs Tanganyika et Victoria, et le chimpanzé nain (découvert plus récemment) ne se trouve que dans le bassin oriental du fleuve Congo.
Les chimpanzés appartiennent à la famille des Pongidés de l'ordre des Primates. Ils constituent le genre Pan. Le chimpanzé commun est classé sous le nom de Pantroglodytes, le chimpanzé nain sous celui de Panpaniscus.

Caractéristiques physiques et comportementales


Le mâle du chimpanzé commun atteint 1,70 m dans la position debout, et peut peser jusqu'à 70kg, la femelle étant un peu plus petite.
Les longs bras du chimpanzé ont une envergure égale à une fois et demie la hauteur du corps. Les pieds sont mieux adaptés à la marche que ceux des orangs-outans car la plante des pieds est plus large et les orteils plus courts.
Le pelage est sombre, et la face, la paume des mains et la plante des pieds sont nues.
Les oreilles, les lèvres et les arcades sourcilières sont saillantes et la queue est absente.
Les chimpanzés sont diurnes et omnivores : ils mangent à peu près deux cents sortes de feuilles et de fruits, des termites, des fourmis, du miel, des œufs d'oiseaux, des oiseaux et de petits mammifères.
Ils passent leur temps dans les arbres, en évitant la lumière solaire directe. Les adultes construisent chaque soir un nid dans un arbre pour y dormir.
La femelle a un cycle menstruel de 35 jours, est fécondable pendant six jours et demi lors de chaque cycle et peut s'accoupler à tout moment de l'année. La gestation dure plus de sept mois et produit un seul petit (rarement des jumeaux). Tout de suite après la naissance, le petit sans défense s'accroche au pelage de sa mère et s'installe sur son dos quand elle se déplace. Le jeune chimpanzé est sevré vers quatre ans, mais peut continuer à se déplacer avec sa mère jusqu'à l'âge de dix ans. Il arrive parfois que la descendance reste en contact avec la mère pendant toute sa vie, qui peut atteindre soixante ans dans la nature.

Comportement social en milieu naturel

Les chimpanzés forment des bandes peu organisées de deux à quatre-vingts individus sur des territoires assez vastes où les animaux restent des années. À l'intérieur d'une bande, de plus petits groupes peuvent se former, se défaire et se reformer. Parfois, une femelle migre vers une autre bande. Les mâles ne migrent jamais.
Hormis entre la mère et son petit, les relations individuelles sont rarement durables. La femelle peut s'accoupler avec différents partenaires. Les membres d'une bande coopèrent pour chasser et partager leur nourriture. Quand ils trouvent une source de nourriture, ils hurlent, crient et frappent les troncs pour attirer les autres. Il existe une interaction constante entre les adultes, et tous les membres du groupe se toilettent mutuellement.

Communication et intelligence

Les chimpanzés communiquent par les vocalisations, les expressions de la face, leur posture, le toucher et les mouvements. Un jeune chimpanzé peut émettre au moins trente-deux sons différents et ses mimiques peuvent exprimer toute une gamme d'émotions. Ainsi, ils expriment la peur des étrangers, la joie pendant leur repas et la satisfaction de se faire toiletter, en émettant des sons de différentes forces.
Ces animaux font montre d'une réelle intelligence dans la résolution de problèmes et l'utilisation d'outils simples, tels que de petites branches qui leur servent à extraire les termites de leur termitière ou d'autres sortes de branches pour la pêche à la fourmi. En fait, pour la pêche au termite, ils utilisent des baguettes soigneusement dépouillées de leurs feuilles et qui mesurent uniformément 30 cm de long. Alors que pour la pêche à la fourmi, les chimpanzés préparent et utilisent des baguettes dont la longueur varie entre 75 et 90 cm. Ils plongent ces baguettes dans les fourmilières, les laissant dans cette position quelque temps, puis les retirent et les lèchent jusqu'à ce qu'il n'y ait plus de fourmis dessus.
Le cerveau du chimpanzé est à peu près deux fois moins volumineux que celui de l'Homme.
Image IPB


Pour les recherches expérimentales, les chercheurs préfèrent utiliser des femelles qui sont, en général, plus studieuses et moins agressives. De plus, il n'y a pas possibilité de garder le chimpanzé dans un environnement familial humain après qu'il ait atteint la puberté, c'est à dire vers sept ans . Alors, à cet âge, la plupart des chimpanzés sont renvoyés dans les laboratoires.

Demain nous aborderons les premieres tentatives effectuées pour apprendre le langage humain à des chimpanzés.
Et bien ça y est commençons ce cycle par quelques généralités à propos du langage...

A/ GENERALITES SUR LE LANGAGE

Définitions

Le langage est un moyen de communication spécifiquement humain, mais ce n'est pas le seul. On peut définir la communication comme l'ensemble des activités qui consistent à mettre en forme, émettre, transporter, recevoir des messages, dans le but d'informer, de convaincre ou de faire circuler des productions humaines, soit le langage, mais aussi les mimiques, les regards, les postures, les gestes. Chez l'animal, les formes de communication sont les mimiques, les vocalisations, regards, postures et gestes mais pas le langage.

En fait, le langage humain se caractérise par un ensemble de mots organisés en phrases grâce à des règles grammaticales ou syntaxiques. Et même si certains linguistes, tels que Noam Chomsky, ont émis l'hypothèse que le langage serait pour une part inné chez l'être humain, il n'en reste pas moins que l'enfant doit apprendre à comprendre et à reproduire le langage.
En somme, le langage est un système de communication propre à l'espèce humaine dans lequel le sens est porté par des séquences de sons produits par notre appareil articulatoire.
Il n'est appréhendable qu'à travers la diversité des milliers de langues existantes dont l'Homme, doté vraisemblablement à la naissance d'une faculté de langage, apprend telle ou telle dans sa petite enfance.
Avec un ensemble très limité d'unités et de règles, une langue permet de produire une infinité d'énoncés inédits et de longueur potentiellement illimitée!

Le langage est constitué de deux types d'unités représentant une double articulation :
- Les unités de première articulation (noms, préfixes, prépositions, etc.) sont des signes. Elles possèdent un signifiant, qui est la séquence sonore dont elles sont constituées, et un signifié, c'est à dire leur signification. Les unités de première articulation se combinent, selon des règles de morphologie et de syntaxe, dans des énoncés. On appelle aussi ces unités morphèmes.
- les unités de seconde articulation, dites phonèmes, n'ont qu'un signifiant et pas de signifié. Le phonème [s] , par exemple, n'a aucun sens par lui-même.

Le langage comme ultime barrière entre l'Homme et l'animal ?

Grâce à l'observation des grands singes en milieu naturel, on a pu mettre en évidence que l'Homme partage avec ceux-ci des comportements, avancés jusqu'alors comme des caractéristiques propre à notre espèce dite "supérieure". Pourtant, on observe aujourd'hui que les autres primates chassent, fabriquent et manipulent des outils, vivent dans des groupes sociaux complexes et entretiennent même des alliances politiques.
Cependant nous sommes, jusqu'à preuve du contraire, la seule espèce à parler.

Pour Benveniste (1953) : "Appliquée au monde animal, la notion de langage n'a cours que par abus de termes." Pour justifier sa position, il définit le langage grâce à six traits :
- Le langage est vocal
- Le langage est articulé
- Il a une signification conventionnelle
- Il indique quelque chose
- Il exprime une intention de communiquer
- Il permet de réaliser des combinaisons nouvelles

Cette analyse restreint la définition du langage par l'insertion de pseudo caractéristiques qui ne le définissent pas de manière essentielle. Ceci permet à Benveniste d'attribuer la faculté de langage uniquement à l'Homme, pris alors comme modèle. Ainsi les caractères "oral" et "vocal" nient l'existence des langages gestuels utilisés par les sourds. De même, la référence au dialogue oublie les communications à sens unique (ordres, communications médiatiques, etc.) qui sont constamment utilisées dans notre vie sociale quotidienne.

Dans cette définition, on peut dire que les traits d'articulation, convention et combinaison caractérisent assez bien notre langage, mais ce n'est pas pour autant qu'un système qui les exclurait en tout ou partie ne serait pas un langage.
L'énumération d'une liste de traits caractéristiques du langage, réputés indiscutables, puis la recherche de la présence de ces traits dans les systèmes de communication animale, ont été entrepris par plusieurs linguistes. Mais les progrès de la psychologie animale et de l'éthologie contraignent les chercheurs à toujours invoquer de nouveaux traits spécifiques au langage humain : c'est une spirale inflationniste de traits de moins en moins pertinents pour définir le langage.

Le langage des hommes vs l'épouillage des primates : créateurs du lien social ?

Une différence entre les primates et les autres espèces est que ceux-ci vivent dans des sociétés beaucoup plus complexes. De plus, si chez les mammifères le poids du cerveau varie comme une puissance constante de la masse corporelle, on observe que les primates et en particulier l'Homme moderne, s'écartent de cette loi : en effet notre cerveau est dix fois plus gros que celui des mammifères qui sont de taille identique. Des chercheurs ont émis l'hypothèse que les relations individuelles des groupes sociaux des primates auraient été un facteur décisif dans le développement d'un gros cerveau et donc des capacités associées comme le langage.

La donnée relative à la complexité sociale, disponible pour de nombreuses espèces est la taille des groupes. Cette variable n'est pas très précise pour mesurer la complexité du groupe, mais elle indique la quantité d'informations qu'un individu doit traiter pour vivre dans le groupe. En effet, comme les relations sociales se modifient en permanence, la base mentale de ces relations doit être constamment mise à jour chez l'individu, sous peine de commettre des actions sociales inapropriées à des moments importants. On a pu mettre en évidence que la taille des groupes sociaux des différentes espèces de primates augmente avec la taille de leur néocortex (qui est la fine couche externe du cerveau où se déroule toute l'activité cérébrale consciente).

De même, un groupe social ne remplit son rôle que si les membres sont solidaires les uns des autres vis-à-vis des risques extérieurs. Chez les primates, ce sens de la communauté serait établi par le toilettage social, c'est à dire l'épouillage. Si la première fonction du toilettage est, bien sur de maintenir la propreté de la fourrure, on s'aperçoit que les grands singes s'épouillent beaucoup plus que l'hygiène ne le rendrait nécessaire : ce serait en fait un facteur important de cohésion du groupe des primates.

Si on fait une analogie avec l'humain, celui-ci parle pour maintenir la cohésion sociale. Le langage nous permet de passer autant de temps que les autres singes aux interactions sociales, en maximisant toutefois la rentabilité de ce temps ! En effet, les recherches montrent que 20% de notre temps est consacré aux conversations, et c'est la même part de temps d'épouillage pour les espèces de singes les plus sociaux. Mais, par rapport à l'épouillage, le langage a les caractéristiques intéressantes suivantes :
- on peut mener une autre activité en parallèle
- on peut parler simultanément avec plusieurs personnes à la fois
- le langage permet de mieux maîtriser la complexité sociale avec les échanges d'informations sur ce que nous ne voyons pas.

Donc par delà sa fonction communicative, le langage peut aussi être perçu comme un moyen très optimal de cohésion sociale du groupe vis à vis des risques extérieurs.
Condition de toute vie sociale le langage, exprimé à travers une langue, est une institution qui préexiste à ceux qui l'utilisent, et qui permet de transmettre de génération en génération les savoirs et les valeurs d'une société humaine.

Lundi, nous en finirons avec les généralités en parlant du chimpanzé dans son milieu naturel.



Pour commencer ce cycle de cours sur le langage humain et l'animal, je vais tout d'abord faire une courte introduction afin d'assoir le problème et puis je présenterai le plan que nous suivrons tout au long de cette thématique. Vos réactions, reflexions expériences et questions sont les bienvenues pour enrichir la discussion !!!

INTRODUCTION

La distinction très stricte que nous maintenons encore entre l'Homme et les autres animaux tient notamment à notre exceptionnelle intelligence (si si) et à notre capacité à manier le langage. Le langage est, en effet, un élément essentiel de notre humanité et les enfants l'apprennent naturellement et sans effort (en moyenne un mot toutes les 90 minutes de vie éveillée entre 3 et 6 ans).

Parmi 4000 espèces de mammifères et plus de 10000 espèces d'oiseaux, nous sommes donc les seuls vertébrés supérieurs à posséder un véritable langage. Bien sur, certains oiseaux nous imitent et les abeilles échangent des informations en "dansant", mais aucune de ces espèces n'approche la production d'une conversation humaine ordinaire. Dès lors qu'une autre espèce se révélerait capable de partager ce privilège avec nous, le statut prédominant que nous nous accordons n'aurait plus de raison d'être.

Une attitude scientifique à l'égard de l'Homme n'a pu se développer qu'à partir du moment où celui-ci a cessé d'être incomparable (merci Darwin!). Pourtant le langage reste un domaine où la thèse de l'originalité et de l'incomparabilité de l'homme continue à être défendue avec passion par certains. L'attitude scientifique adoltée ici ne conduit pas à montrer que l'Homme est l'équivalent de l'animal, mais à définir en quoi il diffère. C'est pourquoi il est intéressant d'étudier les possibilités de l'animal dans un domaine considéré comme le propre de l'Homme.

PLAN

Après avoir vu, dans une première partie, quelques généralités sur le langage puis le chimpanzé - primate le plus étudié dans ce champ d'étude - je présenterai, en second lieu, les premières recherches ayant trait à l'apprentissage du langage articulé. Sur ce thème, nous verrons les recherches de 1913 à 1951 où les expérimentateurs vont tentés d'apprendre à parler aux chimpanzés. Puis, dans une sous-partie sur l'anatomie du langage articulé, nous verrons pourquoi ces expériences étaient vouées à l'échec. Nous étudierons également le développement du langage vocal chez l'enfant ainsi que son apparition dans l'évolution de la famille des Hominidés. Enfin, pour clore cette seconde partie, nous quitterons un instant les primates pour examiner une étude effectuée sur le perroquet qui possède les capacités anatomiques pour apprendre le langage articulé.
En troisième partie, je présenterai la suite des recherches, réalisées sur l'apprentissage du langage aux chimpanzés, qui ont d'abord utilisé le langage par signes des sourds à partir des années 60, puis des systèmes de langage artificiels composés de symboles ou de lexigrammes. Pour terminer, nous verrons une étude plus récente qui a centré son domaine de recherche sur la compréhension du langage par le chimpanzé commun et le chimpanzé nain (bonobo). Ainsi, nous allons balayer le champ des principales expériences réalisées chez les primates, dans le domaine de l'apprentissage du langage à l'animal.


Ce cycle devrait durer 2 à 3 semaines. Demain nous verrons quelques généralités à propos du langage : sa définition, la question philosophique du langage comme ultime barrière entre l'Homme et l'animal et une petite comparaison entre le langage humain et l'épouillage chez les autres primates :P je n'en dis pas plus... N'hésitez pas à réagir !


Ca fait longtemps n'est-ce pas ? Je suis sortie de ma flemme légendaire et hop : voici les nouveaux cours de Kaori !

" Si un lion pouvait parler, nous ne pourrions le comprendre."

Cette réflexion de Wittgenstein (1953) va être le point de départ d'une série de cours qui me tiennent particulièrement à coeur au vu de mon passé de primatologue en herbe, il y a longtemps, très longtemps dans la forêt de Brocéliande...
Il va s'agir dans ce cycle d'étayer par des expériences concrètes -réalisées par des éthologues et des psychologues sur diverses espèces- de dures questions philosophiques comme "les animaux peuvent-ils penser, ont-il une âme?", "pourrait-on communiquer avec une autre espèce en lui apprenant notre langage ?"

Le premier thème de ce cycle concerne le thème qui m'a amené, modeste psychologue, à m'intéresser à l'éthologie (Science qui étudie les comportements des espèces animales dans leur milieu naturel ou en milieu expérimental : par exemple, Jane Goodall avec ses gorilles est une éthologue. Par contre, Nicolas Hulot qui se fait charger par les éléphants n'est pas un éthologue).

Il faut d'abord vous expliquer que je suis psychologue de l'enfant et avant-tout chercheur en psychologie et que ce qui me passionne (à part le tricot et la vodka) c'est le langage humain. Pour moi le langage est une, sinon la clef de l'humanité. C'est lui qui nous permet de réfléchir, de se souvenir, d'anticiper, de catégoriser et bien sur de communiquer de manière très efficace avec nos semblables. Mais comment et quand dans l'évolution de notre espèce est apparu le langage ? Et les enfants comment apprennent-il à parler, existe t-il des pré-requis à l'apprentissage ? Pour tenter de répondre à ses questions je suis naïvement partie d'une phrase que me répétait souvent ma mamie "on apprend de soi en se confrontant à l'autre". Nous sommes des humains mais aussi des animaux. Et si on jettait un coup d'oeil sur les autres espèces pour mieux savoir qui nous sommes ?

Le premier thème de ce cycle s'intitule: LE LANGAGE HUMAIN ET L'ANIMAL et je vais vous exposer les enjeux, méthodes et résultats des études réalisées sur l'apprentissage du langage aux primates non-humains.
Demain l'introduction et le plan...
Comment investiguer les capacités du bébé ?

A priori, mesurer les capacités cognitives d'un nouveau-né paraît hasardeux. Pourtant les psychologues ont mis au point tout un pannel de techniques permettant d'investiguer les compétences précoces des bébés. Ces techniques sont la plupart du temps basées sur ce qu'on appelle le paradigme d'habituation- réaction à la nouveauté.


Le paradigme d'habituation- réaction à la nouveauté

Cette technique permet de rendre-compte de la capacité de discrimination du nouveau-né. Un bébé est capable de discrimination lorsqu’un indicateur comportemental, montre que le bébé présente une préférence pour un stimulus. Un indicateur comportemental est un critère observable et quantifiable : temps de fixation oculaire, de la fréquence de la succion non nutritive, du rythme respiratoire ou cardiaque, etc.

L’habituation est une diminution de l’intensité, de l’amplitude ou de la durée d’une réponse du jeune enfant, suivie de la disparition de cette réponse lors de la répétition du stimulus qui l’a provoquée. On considère que l’enfant s’est habitué à un stimulus (présenté visuellement, auditivement, etc.) à partir du moment où il s’en « désintéresse », donc lorsque son intérêt diminue au fur et à mesure des présentations du stimulus.

Exemple


Il faut signaler qu'il existe beaucoup de différences interindividuelles, des bébés s’habituent lentement, d’autres rapidement, d’autres jamais. L’habituation tient un rôle important dans le développement : le système cognitif ne peut pas traiter toutes les stimulations (les capacités sont limitées). Aussi, le fait de ne pas consacrer d’attention à ce qui est habituel permet de traiter ce qui est nouveau, de faire des catégorisations, bref de structurer l’environnement.
En guise d'ouverture (un peu bateau) : (3) Les changements sociaux

Prenant comme base des études approfondies sur de petits échantillons d’individus certains théoriciens maintiennent que la vie des adultes passent par une séquence ordonnées de stades. D. Levinson prétend que le passage d’une étape à la suivante implique des périodes de crise récurrentes tel que le passage à l’âge mur au début de la quarantaine.
Pourtant les observations montrent que les gens ne sont pas aussi prévisibles. Non seulement les évènements de la vie concernant le travail et les relations sentimentales influencent la vie adulte de façon insoupçonnée, mais c’est également le cas des opportunités liées à la chance.

Même si peu de personne sont contente de vieillir, la plupart des personnes conservent une sensation de bien être tout au long de leur vie.
Ceux qui vivent jusqu’à un âge avancé doivent cependant subir la mort d’amis ou de membres de leur famille et la perspective de leur propre mort...

C'est très gai et je laisse le soin à Rojokilla grand psychologue clinicien devant l'eternel nous expliquer s'il a le temps tous les comportements pathologiques liés au deuil et à l'angoisse de mort.

La semaine prochaine je vous parlerai des bébés : non ce ne sont pas seulement des boîtes à caca, ils sont capables de faire pleins de chose !
Les changements cognitifs

(1) Mémoire et vieillissement

Le début de l’âge adulte est la période optimale pour certains types d’apprentissage et de mémorisation.
- Crook et West (1990) demandent à 1205 personnes d’apprendre des noms à partir d'une vidéo. Dans cette vidéo, il s’agit de 14 personnes filmées qui se nomment en utilisant la même formule « Salut, je m’appelle Marie » puis qui réapparaissent en disant par exemple « je suis de Marseille », etc. Tous les participants arrivent à se remémorer davantage de noms après le deuxième ou troisième passage mais les jeunes adultes surpassent de manière systématique les adultes plus âgés .
- Schonfield et Robertson (1966) demandent à des adultes d’âge différent d’apprendre une liste de 24 mots. Puis ils font soit une tâche de rappel, soit une tâche de reconnaissance. La capacité à rappeler des informations nouvelles diminue au cours du début de l’âge adulte et durant la maturité, mais -bonne nouvelle- la capacité à reconnaître des informations nouvelles ne varie pas.


(2) Intelligence et vieillissement

L’augmentation ou la diminution de l’intelligence avec l’âge va dépendre du type d’activité intellectuelle qui est mesurée.
- L’intelligence dite cristallisée, c’est à dire les connaissances accumulées, mise en évidence par des tests de vocabulaire et d’analogies augmente jusqu’à un âge avancé.
- L’intelligence dite fluide, c’est à dire la capacité à raisonner rapidement et de façon abstraite, comme par exemple résoudre des problèmes de logique nouveaux, diminue avec l’âge.
Voir l'exemple : relation entre l'âge et le quotient intellectuel ( NB : la note du QI dite verbale correspond à "l'intelligence cristallisée" et la note non verbale à "l'intelligence fluide")



Demain, en guise de conclusion et ouverture, je parlerai des changements sociaux liés au vieillissement !
Les changements physiques de l’âge mur

Bien que peu d’entre nous en soient conscient nos capacités physiques atteignent leur apogée au début de l’âge adulte. En effet, la force musculaire, le temps de réaction, l’acuité sensorielle et le débit cardiaque atteignent un pic avant la trentaine. Mais la plupart des gens, ceux dont la vie quotidienne ne demande pas de performances physiques de haut niveau, perçoivent à peine les premiers signes de déclin.

Le déclin physique s’accélère graduellement. Mais même diminuée la forme est suffisante pour effectuer des activités normales. De plus, durant le début et le milieu de l’âge adulte, la forme physique a moins à voir avec l’âge qu’avec l’état de santé et l’entraînement de la personne.

Comme dans l’adolescence les changements physiques peuvent déclencher des réponses psychologiques variables selon la façon dont on perçoit le vieillissement et en lien avec la culture.

Par exemple, vieillesse est synonyme de respect dans certaines cultures orientales tandis que dans nos sociétés occidentales l’idéal de jeunesse du corps peut menacer l’estime de soi des personnes qui vieillissent « la nature ne peut pas être reniée ».


Pour les femmes le changement biologique fondamental lié à l’âge est la ménopause qui débute généralement à l’approche de la cinquantaine : fin des cycles menstruels et réduction de la sécrétion d’hormones oestrogènes. Les études montrent que habituellement la ménopause ne provoque pas de problèmes psychologiques au contraire : Goodchild parle même du syndrome LPM soit Liberté Post Menstruel, les femmes ménopausée se sentent mieux qu’avant la ménopause (mesdemoiselles et damoiseaux démandez donc a vos mamans !)

Demain je vous présenterai les changements cognitifs (mémoire et intelligence) liés aux changements à l'âge adulte.
La psychologie est littéralement la science qui étudie la psyché. Cette science essaie notamment de comprendre comment fonctionnent notre mémoire, notre intelligence, notre perception du monde, nos moyens de communication, etc. J'ai donc eu envie de faire partager mes connaissances a tous les boulays qui en ont envie !

Le premier cours s'interesse aux changements qui interviennent à l'âge adulte : parce que l'individu se transforme et évolue au cours du temps et ce, pas seulement durant l'enfance et l'adolescence. Le courant de la psychologie qui étudie l'âge adulte et le vieillissement s'apelle le "life span development" ce qui pourrait être traduit par "développement vie-entière". On y apprend notamment que c'est au début de l'âge adulte que nos performances physiques et cognitives sont les meilleures : un argument à donner aux patrons qui disent que les jeunes sont bons a rien et qui veulent les sous-payer :shaun: ! Mais on y apprend aussi qu'en vieillissant on développe des capacités qui nous permettent de pallier au déclin des capacités précitées : c'est fou ce que la nature est bien faite, patrons ne mettez surtout pas les vieux en pré-retraite !


Introduction

Les psychologues ont longtemps considéré l’âge adulte et surtout les années correspondant au milieu de l’existence (entre adolescence et vieillesse) comme un long plateau. Aujourd’hui ce n’est plus le cas : ceux qui étudient l’évolution de la vie des personnes adultes pensent maintenant que le développement est continu.
Ainsi des théoriciens en psychologie du développement ont proposé de décrire le développement à l’âge adulte par des stades et des périodes de transition.


Par exemple lorsque les personnes deviennent indépendantes vis à vis de leurs parents et exercent une profession s’opère la transition entre adolescence et âge adulte. L’âge adulte s’étend d’environ 20 ans jusqu’à la 40aine lorsque commence l’âge mur puis le troisième âge (65-75 ans) et le quatrième âge (à partir de 75 ans).

Cette classification est très pratique mais c’est une façon arbitraire de classer les phases de la vie avec des points de transition flous. De plus, l’âge en lui même n’est pas une cause de changement : les gens ne deviennent pas plus sages avec l’âge mais avec l’expérience. Enfin, au cours de l’âge adulte, l’âge ne prédit que modérément les caractéristiques des gens.

Par exemple si vous savez que Marie a un an et Bénédicte a dix ans vous pouvez dire pas mal de chose à leur propos. Ce n’est pas la même chose chez des adultes qui ont 10 ans ou plus d’écart : le patron peut avoir 30 ou 60 ans, le marathonien 25 ou 50 ans, etc.

Dans la suite des articles je vous proposerais de voir quelques changements qui interviennent à l’âge adulte au niveau physique, sur le plan cognitif (intelligence, mémoire, etc.) et sur le plan social.
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