L'AUDITION (partie 1)
Fonctionnement du système auditif
Qu’est ce qu’un son ?
Le son peut se définir comme un phénomène physique, d'origine mécanique, consistant en une variation de pression (très faible), de vitesse vibratoire ou de densité du fluide, qui se propage en modifiant progressivement l'état de chaque élément du milieu considéré, donnant ainsi naissance à une onde acoustique. Cette onde acoustique produit une sensation reçue par l'oreille, transmise au cerveau et déchiffrée par celui-ci (Seules certaines ondes acoustiques peuvent être perçues par l'oreille humaine, il s'agit des ondes dont la fréquence est comprise entre 20 Hertz (Hz) et 20000 Hz. En dessous de 20 Hz, on parle d'infrasons, et au-dessus de 20000Hz, on parle d'ultrasons).
Un son est caractérisé par une fréquence (grave, aiguë) et une intensité (forte, faible) :
- La fréquence correspond au nombre de cycles complets de vibrations de l’onde acoustique en une seconde et s’exprime en Hertz . Les sons graves ont une fréquence basse, entre 16 et 500 Hz, et les sons aigus ont une fréquence élevée, supérieur à 8000 Hz.
- L'intensité sonore s’exprime par les décibels selon une échelle logarithmique (cette unité de mesure de l'intensité acoustique a été définie par Graham Bell, l'inventeur du téléphone. L'unité de base est le "bel" mais c’est son dixième, le décibel, qui est aujourd’hui le plus utilisé.). En effet, normalement l’intensité ou pression acoustique d’un son est mesurée en PASCAL (Pa) et l’oreille est sensible à des pressions allant de 0,00002 Pa à 20 Pa, soit un rapport de 1 à 1 000000. Afin de ramener cette large échelle de pression, exprimée en Pascal, à une échelle plus réduite et donc plus simple d’utilisation, la notation logarithmique a été adoptée et a donné lieu à la création du décibel (dB). Les classifications audiométriques ont été réalisées à partir seuil liminaire d’audition qui se définit par la valeur statistique moyenne du seuil d’audition d’un grand nombre d’adultes jeunes à oreilles normales.
L’échelle note la pression sonore minimale perçue à 0 dB et la valeur de la pression intolérable à 120 dB. Par exemple, une conversation entre deux personnes atteint environ 20 et 35 décibels, le bruit d’un marteau piqueur 90 dB. A 120 décibels (le décollage d'un avion) le bruit est insupportable et, à partir de 180 dB, le son peut tuer.
Anatomie et fonctionnement du système auditif
Plusieurs étapes peuvent être identifiée dans la perception des sons par le système auditif normal : la réception (oreille externe), la transmission (oreille moyenne), la transduction (oreille interne) et la perception par système nerveux central. De plus, la perception auditive des sons et notamment de la parole est aidée par des indices visuels.
Oreille externe : la réception
L’oreille externe est constituée du pavillon et du conduit auditif externe.
Le pavillon, partie visible de l’oreille en forme de coquille, est constitué par un cartilage recouvert de peau. Il présente de nombreux replis qui ont pour fonction de capter les sons et de les diriger, permettant de situer leur provenance (Certains animaux comme le coyote peuvent déplacer leurs pavillons en direction de la source d’un son, mais les muscles qui permettent ces mouvements sont atrophiés et inopérants chez l’être humain.).
Le conduit auditif externe est un petit tuyau de 2 à 4 cm de long et de 0,5 cm à 1 cm de diamètre, creusé dans l’os temporal. La peau qui le tapisse contient de très nombreuses glandes qui sécrètent le cérumen (substance grasse et jaunâtre) et des poils retiennent les poussières et les petits insectes qui pourraient pénétrer dans le conduit (le tympan est au bout du conduit auditif). A l’intérieur, un phénomène de résonance se produit dû à la forme du conduit : il y a de nombreux virages qui amplifient le niveau sonore entre l’entrée et le tympan.
L’oreille externe n’est donc pas un récepteur passif : elle dirige et amplifie les sons.
Oreille moyenne : la transmission
L’oreille moyenne est une petite cavité remplie d’air (caisse du tympan) et tapissée d’une muqueuse creusée dans l’os temporal. Sa limite externe est le tympan et sa limite interne, une paroi osseuse percée de deux orifices, la fenêtre du vestibule (ou fenêtre ovale) et la fenêtre de la cochlée (ou fenêtre ronde). En somme, l’oreille moyenne est composée du tympan, de la caisse du tympan et de la chaîne des osselets.
Le tympan est une membrane mince (1/10 mm d’épaisseur) et translucide, formée de tissu conjonctif fibreux dont la face externe est recouverte de peau et la face interne d’une muqueuse. Cette membrane est déformable et fragile. Il a la forme d’un cône aplati dont le sommet pénètre dans l’oreille moyenne. Les ondes sonores font vibrer le tympan qui transfère cette énergie vibratoire aux petits osselets.
La chaîne des osselets comprend 3 os, suspendus dans l’oreille moyenne par des ligaments : le marteau, l’enclume et l’étrier. La « poignée » du marteau est rattachée au tympan, et la base de l’étrier s’insère dans la fenêtre ovale. L’enclume s’articule avec le marteau et l’étrier par des articulations synoviales.
Les osselets transmettent le mouvement vibratoire du tympan à la fenêtre ovale qui, à son tour, agite les liquides de l’oreille interne. Les mouvements du tympan entraînent des mouvements identiques de va et vient de l’étrier. Cette chaîne des osselets entraîne une amplification des sons de l’ordre de 20 à 30 dB, entre 1000 et 10000 Hz avec un maximum vers 4000 Hz (idem pour l’oreille externe).
De plus, la trompe d’Eustache est un conduit oblique qui relie l’oreille moyenne au nasopharynx, partie supérieure de la gorge.
Un réflexe de contraction des muscles appelé réflexe stapédien est observé. Il s’agit de deux minuscules muscles squelettiques qui se trouvent dans la caisse du tympan : le muscle du marteau et le muscle de l’étrier. L’action réflexe de ces muscles, déclenchée par des sons exceptionnellement forts (à partir 85 dB), protège les récepteurs de l’audition. Plus précisément, le muscle du marteau tend le tympan en le tirant vers l’intérieur, et le muscle de l’étrier atténue les vibrations de la chaîne des osselets ainsi que les mouvements de l’étrier dans la fenêtre ovale. Ce réflexe d’atténuation des sons diminue la propagation du son vers l’oreille interne, mais comme il se produit après une période de latence de 40 ms, il ne protège pas les récepteurs contre les bruits soudains, comme ceux des armes à feu. De plus, la protection apportée est relativement faible, elle est de l’ordre de 5 à 10 dB et varie selon la fréquence du son.
L’oreille moyenne a donc pour fonction majeure la transmission mécanique des vibrations sonores vers l’oreille interne. Mais elle assure aussi des fonctions d’amplification des sons et de protection des récepteurs auditifs.
Oreille interne
L’oreille interne est appelée labyrinthe, étant donné sa forme compliquée. Elle comprend le labyrinthe osseux rempli d’un liquide : le périlymphe, dans lequel baigne le labyrinthe membraneux rempli d’un autre liquide, l’endolymphe et le conduit auditif interne. Sa situation dans l’os temporal, à l’arrière de l’orbite, protège les récepteurs qu’elle abrite.
Le labyrinthe osseux est une cavité composée d’un système de canaux tortueux, creusé dans l’os, qui comprend trois régions : le vestibule, la cochlée et les canaux semi-circulaires.
Le vestibule est la cavité ovoïde située au centre du labyrinthe osseux. Il est situé à l’arrière de la cochlée et à l’avant des canaux semi-circulaires. C’est un organe qui abrite les récepteurs de l’équilibre qui réagissent à la gravité et encodent les changements de position de la tête. Il sert à détecter les accélérations de la tête, à contrôler les mouvements des yeux lorsque le corps est en mouvement et à maintenir l’équilibre.
La cochlée est une cavité osseuse spiralée et conique, deux fois plus petite qu’un pois cassé. Elle débute de la partie antérieure du vestibule, puis elle décrit environ deux tours et demi autour d’un pilier osseux appelé columelle.
Le conduit cochléaire membraneux, ou canal cochléaire, serpente au centre de la cochlée et se termine en cul de sac à son sommet. Il abrite l’organe de Corti qui est le récepteur de l’audition.
La cochlée est divisée en trois cavités distinctes qui sont, de haut en bas :
- la rampe vestibulaire, unie au vestibule et contiguë à la fenêtre ovale ;
- le canal cochléaire proprement dit ;
- la rampe tympanique, qui se termine à la fenêtre de la cochlée.
Les deux rampes communiquent à l’apex (sommet de la cochlée).
La cochlée est en communication avec l’oreille moyenne par l’intermédiaire de l’étrier (cf. infra) qui avec un mouvement de piston d’avant en arrière dans la fenêtre ovale va produire des vibrations dans les liquides contenus dans la cochlée.
Quand l’étrier vibre, il avance d’avant en arrière (avec une fréquence de 16 à 20.000 Hz) ce qui entraîne des vibrations dans les liquides qui vont arriver à faire vibrer différentes membranes. La membrane basilaire (membrane qui sépare la rampe tympanique de la rampe vestibulaire et du canal cochléaire) monte et descend et fait à son tour osciller la partie basale du canal cochléaire : selon la fréquence des sons envoyés à l’oreille, ce n’est pas le même endroit sur la membrane basilaire qui va vibrer. En effet, quand la vibration arrive dans la fenêtre ovale, si ce sont des sons aigus, ils font vibrer les parties proches de la fenêtre ovale. Au contraire, plus les sons sont graves, et plus la vibration se réalise vers l’apex.
Sur cette membrane basilaire sont disposées les cellules nerveuses du récepteur auditif qui détectent les vibrations et vont envoyer les messages vers le cerveau. Si le son est trop important, les cellules nerveuses sont détruites : il y a alors surdité dans une zone plus ou moins importante et pour des fréquences bien précises.
Ces cellules nerveuses sont les cellules ciliées sensorielles externes et les cellules ciliées sensorielles internes (elles sont dites « ciliées » car les récepteurs situés sur ces cellules sont de petits cils), dont la base est entourée par les neurofibres afférentes du nerf cochléaire et qui ont un rôle différencié.
Les cellules nerveuses sont activées par des vibrations qui entraînent la déformation des cils. Les cils des cellules externes sont disposés en forme de V ouvert. Lorsque les vibrations arrivent, les cils des cellules externes sont pliés et bougent de gauche à droite, ce qui entraîne le fonctionnement nerveux de la cellule : il y a alors envoi de messages nerveux vers le cerveaux. Le nombre de messages envoyés est en relation avec l’intensité du message. De plus, ces cellules ciliées externes ont la possibilité de faire bouger leurs cils amplifiant les vibrations qui se produisent. Ceci a pour conséquence que si les cellules externes vibrent beaucoup, alors les cellules internes, qui produisent les informations utilisées pour l’audition, vont vibrer à leur tour (elles sont stimulées). En somme, les cils des cellules internes ne bougent que s’il y a beaucoup de bruit.
Les mécanismes centraux de l’audition
Le nerf auditif contient un ensemble d’environ 35.000 fibres qui transmettent vers le cortex les informations auditives relatives à la fréquence, à l'intensité et à la composition des vibrations, ainsi qu’à celles qui se rapportent à la position de la source sonore dans l'espace .
Le nerf pénètre dans le tronc cérébral au niveau du bulbe rachidien. Après plusieurs relais ou noyaux, les fibres auditives parviennent à l'écorce cérébrale ; elles sont alors 100 fois plus nombreuses car le nombre de neurones disponibles augmente à chaque relais.
Les noyaux cochléaires sont le premier relais pour les informations provenant des cellules internes. Ils sont liés à une certaine représentation du niveau sonore et sont à l’origine du réflexe stapédien.
L’olive supérieure (ou noyau olivaire) contrôle le système amplificateur et le filtrage. C’est le premier niveau dans lequel on prend en compte les informations provenant des parties droite et gauche du système auditif. Il y a analyse en terme de variation de niveau, de variation de fréquence, de variation de la position de la source sonore.
Le noyau du lemnisque latéral aurait un rôle dans la localisation spatiale (l’aptitude à discerner l’origine spatiale d’un son). Il pourrait avoir des connexions avec les centres susceptibles de déclencher des mouvements de la tête.
Le colliculus inférieur a une action dans l’analyse des sons en terme de niveau sonore, de variation de fréquence et de position dans l’espace. Il existe une comparaison entre l’information auditive et ses variations et entre l’information visuelle et ses variations. Les deux colliculi échangent leurs informations visuelles et auditives. Des réajustements ont lieu à ce niveau s’il y a handicap auditif ou visuel.
En ce qui concerne les corps genouillés médians (CGM) situés dans le thalamus et le cortex, il est difficile faire la différence entre ce qui est traité par l’un et l’autre. Les informations sont traitées sous forme de localisation spatiale et de signification.
Il faut moins de 20 millisecondes pour que les ondes sonores soient transmises au cerveau sous la forme de stimuli nerveux. Le traitement simultané de l'information sensorielle par le cortex auditif permet de garder la globalité et l’intelligibilité initiale du message.
La réception auditive du message dépend aussi de l’état d’éveil et de l’état attentionnel de la personne. De plus, selon la connaissance des sons et de leur utilité, le traitement des informations sera différent.
Dans la seconde et dernière partie sur l'audition nous verrons plus précisément l'emergence de ce sens chez le foetus et les expériences relatives aux capacités précoces du bébé.
Fonctionnement du système auditif
Qu’est ce qu’un son ?
Le son peut se définir comme un phénomène physique, d'origine mécanique, consistant en une variation de pression (très faible), de vitesse vibratoire ou de densité du fluide, qui se propage en modifiant progressivement l'état de chaque élément du milieu considéré, donnant ainsi naissance à une onde acoustique. Cette onde acoustique produit une sensation reçue par l'oreille, transmise au cerveau et déchiffrée par celui-ci (Seules certaines ondes acoustiques peuvent être perçues par l'oreille humaine, il s'agit des ondes dont la fréquence est comprise entre 20 Hertz (Hz) et 20000 Hz. En dessous de 20 Hz, on parle d'infrasons, et au-dessus de 20000Hz, on parle d'ultrasons).
Un son est caractérisé par une fréquence (grave, aiguë) et une intensité (forte, faible) :
- La fréquence correspond au nombre de cycles complets de vibrations de l’onde acoustique en une seconde et s’exprime en Hertz . Les sons graves ont une fréquence basse, entre 16 et 500 Hz, et les sons aigus ont une fréquence élevée, supérieur à 8000 Hz.
- L'intensité sonore s’exprime par les décibels selon une échelle logarithmique (cette unité de mesure de l'intensité acoustique a été définie par Graham Bell, l'inventeur du téléphone. L'unité de base est le "bel" mais c’est son dixième, le décibel, qui est aujourd’hui le plus utilisé.). En effet, normalement l’intensité ou pression acoustique d’un son est mesurée en PASCAL (Pa) et l’oreille est sensible à des pressions allant de 0,00002 Pa à 20 Pa, soit un rapport de 1 à 1 000000. Afin de ramener cette large échelle de pression, exprimée en Pascal, à une échelle plus réduite et donc plus simple d’utilisation, la notation logarithmique a été adoptée et a donné lieu à la création du décibel (dB). Les classifications audiométriques ont été réalisées à partir seuil liminaire d’audition qui se définit par la valeur statistique moyenne du seuil d’audition d’un grand nombre d’adultes jeunes à oreilles normales.
L’échelle note la pression sonore minimale perçue à 0 dB et la valeur de la pression intolérable à 120 dB. Par exemple, une conversation entre deux personnes atteint environ 20 et 35 décibels, le bruit d’un marteau piqueur 90 dB. A 120 décibels (le décollage d'un avion) le bruit est insupportable et, à partir de 180 dB, le son peut tuer.
Anatomie et fonctionnement du système auditif
Plusieurs étapes peuvent être identifiée dans la perception des sons par le système auditif normal : la réception (oreille externe), la transmission (oreille moyenne), la transduction (oreille interne) et la perception par système nerveux central. De plus, la perception auditive des sons et notamment de la parole est aidée par des indices visuels.
Oreille externe : la réception
L’oreille externe est constituée du pavillon et du conduit auditif externe.
Le pavillon, partie visible de l’oreille en forme de coquille, est constitué par un cartilage recouvert de peau. Il présente de nombreux replis qui ont pour fonction de capter les sons et de les diriger, permettant de situer leur provenance (Certains animaux comme le coyote peuvent déplacer leurs pavillons en direction de la source d’un son, mais les muscles qui permettent ces mouvements sont atrophiés et inopérants chez l’être humain.).
Le conduit auditif externe est un petit tuyau de 2 à 4 cm de long et de 0,5 cm à 1 cm de diamètre, creusé dans l’os temporal. La peau qui le tapisse contient de très nombreuses glandes qui sécrètent le cérumen (substance grasse et jaunâtre) et des poils retiennent les poussières et les petits insectes qui pourraient pénétrer dans le conduit (le tympan est au bout du conduit auditif). A l’intérieur, un phénomène de résonance se produit dû à la forme du conduit : il y a de nombreux virages qui amplifient le niveau sonore entre l’entrée et le tympan.
L’oreille externe n’est donc pas un récepteur passif : elle dirige et amplifie les sons.
Oreille moyenne : la transmission
L’oreille moyenne est une petite cavité remplie d’air (caisse du tympan) et tapissée d’une muqueuse creusée dans l’os temporal. Sa limite externe est le tympan et sa limite interne, une paroi osseuse percée de deux orifices, la fenêtre du vestibule (ou fenêtre ovale) et la fenêtre de la cochlée (ou fenêtre ronde). En somme, l’oreille moyenne est composée du tympan, de la caisse du tympan et de la chaîne des osselets.
Le tympan est une membrane mince (1/10 mm d’épaisseur) et translucide, formée de tissu conjonctif fibreux dont la face externe est recouverte de peau et la face interne d’une muqueuse. Cette membrane est déformable et fragile. Il a la forme d’un cône aplati dont le sommet pénètre dans l’oreille moyenne. Les ondes sonores font vibrer le tympan qui transfère cette énergie vibratoire aux petits osselets.
La chaîne des osselets comprend 3 os, suspendus dans l’oreille moyenne par des ligaments : le marteau, l’enclume et l’étrier. La « poignée » du marteau est rattachée au tympan, et la base de l’étrier s’insère dans la fenêtre ovale. L’enclume s’articule avec le marteau et l’étrier par des articulations synoviales.
Les osselets transmettent le mouvement vibratoire du tympan à la fenêtre ovale qui, à son tour, agite les liquides de l’oreille interne. Les mouvements du tympan entraînent des mouvements identiques de va et vient de l’étrier. Cette chaîne des osselets entraîne une amplification des sons de l’ordre de 20 à 30 dB, entre 1000 et 10000 Hz avec un maximum vers 4000 Hz (idem pour l’oreille externe).
De plus, la trompe d’Eustache est un conduit oblique qui relie l’oreille moyenne au nasopharynx, partie supérieure de la gorge.
Un réflexe de contraction des muscles appelé réflexe stapédien est observé. Il s’agit de deux minuscules muscles squelettiques qui se trouvent dans la caisse du tympan : le muscle du marteau et le muscle de l’étrier. L’action réflexe de ces muscles, déclenchée par des sons exceptionnellement forts (à partir 85 dB), protège les récepteurs de l’audition. Plus précisément, le muscle du marteau tend le tympan en le tirant vers l’intérieur, et le muscle de l’étrier atténue les vibrations de la chaîne des osselets ainsi que les mouvements de l’étrier dans la fenêtre ovale. Ce réflexe d’atténuation des sons diminue la propagation du son vers l’oreille interne, mais comme il se produit après une période de latence de 40 ms, il ne protège pas les récepteurs contre les bruits soudains, comme ceux des armes à feu. De plus, la protection apportée est relativement faible, elle est de l’ordre de 5 à 10 dB et varie selon la fréquence du son.
L’oreille moyenne a donc pour fonction majeure la transmission mécanique des vibrations sonores vers l’oreille interne. Mais elle assure aussi des fonctions d’amplification des sons et de protection des récepteurs auditifs.
Oreille interne
L’oreille interne est appelée labyrinthe, étant donné sa forme compliquée. Elle comprend le labyrinthe osseux rempli d’un liquide : le périlymphe, dans lequel baigne le labyrinthe membraneux rempli d’un autre liquide, l’endolymphe et le conduit auditif interne. Sa situation dans l’os temporal, à l’arrière de l’orbite, protège les récepteurs qu’elle abrite.
Le labyrinthe osseux est une cavité composée d’un système de canaux tortueux, creusé dans l’os, qui comprend trois régions : le vestibule, la cochlée et les canaux semi-circulaires.
Le vestibule est la cavité ovoïde située au centre du labyrinthe osseux. Il est situé à l’arrière de la cochlée et à l’avant des canaux semi-circulaires. C’est un organe qui abrite les récepteurs de l’équilibre qui réagissent à la gravité et encodent les changements de position de la tête. Il sert à détecter les accélérations de la tête, à contrôler les mouvements des yeux lorsque le corps est en mouvement et à maintenir l’équilibre.
La cochlée est une cavité osseuse spiralée et conique, deux fois plus petite qu’un pois cassé. Elle débute de la partie antérieure du vestibule, puis elle décrit environ deux tours et demi autour d’un pilier osseux appelé columelle.
Le conduit cochléaire membraneux, ou canal cochléaire, serpente au centre de la cochlée et se termine en cul de sac à son sommet. Il abrite l’organe de Corti qui est le récepteur de l’audition.
La cochlée est divisée en trois cavités distinctes qui sont, de haut en bas :
- la rampe vestibulaire, unie au vestibule et contiguë à la fenêtre ovale ;
- le canal cochléaire proprement dit ;
- la rampe tympanique, qui se termine à la fenêtre de la cochlée.
Les deux rampes communiquent à l’apex (sommet de la cochlée).
La cochlée est en communication avec l’oreille moyenne par l’intermédiaire de l’étrier (cf. infra) qui avec un mouvement de piston d’avant en arrière dans la fenêtre ovale va produire des vibrations dans les liquides contenus dans la cochlée.
Quand l’étrier vibre, il avance d’avant en arrière (avec une fréquence de 16 à 20.000 Hz) ce qui entraîne des vibrations dans les liquides qui vont arriver à faire vibrer différentes membranes. La membrane basilaire (membrane qui sépare la rampe tympanique de la rampe vestibulaire et du canal cochléaire) monte et descend et fait à son tour osciller la partie basale du canal cochléaire : selon la fréquence des sons envoyés à l’oreille, ce n’est pas le même endroit sur la membrane basilaire qui va vibrer. En effet, quand la vibration arrive dans la fenêtre ovale, si ce sont des sons aigus, ils font vibrer les parties proches de la fenêtre ovale. Au contraire, plus les sons sont graves, et plus la vibration se réalise vers l’apex.
Sur cette membrane basilaire sont disposées les cellules nerveuses du récepteur auditif qui détectent les vibrations et vont envoyer les messages vers le cerveau. Si le son est trop important, les cellules nerveuses sont détruites : il y a alors surdité dans une zone plus ou moins importante et pour des fréquences bien précises.
Ces cellules nerveuses sont les cellules ciliées sensorielles externes et les cellules ciliées sensorielles internes (elles sont dites « ciliées » car les récepteurs situés sur ces cellules sont de petits cils), dont la base est entourée par les neurofibres afférentes du nerf cochléaire et qui ont un rôle différencié.
Les cellules nerveuses sont activées par des vibrations qui entraînent la déformation des cils. Les cils des cellules externes sont disposés en forme de V ouvert. Lorsque les vibrations arrivent, les cils des cellules externes sont pliés et bougent de gauche à droite, ce qui entraîne le fonctionnement nerveux de la cellule : il y a alors envoi de messages nerveux vers le cerveaux. Le nombre de messages envoyés est en relation avec l’intensité du message. De plus, ces cellules ciliées externes ont la possibilité de faire bouger leurs cils amplifiant les vibrations qui se produisent. Ceci a pour conséquence que si les cellules externes vibrent beaucoup, alors les cellules internes, qui produisent les informations utilisées pour l’audition, vont vibrer à leur tour (elles sont stimulées). En somme, les cils des cellules internes ne bougent que s’il y a beaucoup de bruit.
Les mécanismes centraux de l’audition
Le nerf auditif contient un ensemble d’environ 35.000 fibres qui transmettent vers le cortex les informations auditives relatives à la fréquence, à l'intensité et à la composition des vibrations, ainsi qu’à celles qui se rapportent à la position de la source sonore dans l'espace .
Le nerf pénètre dans le tronc cérébral au niveau du bulbe rachidien. Après plusieurs relais ou noyaux, les fibres auditives parviennent à l'écorce cérébrale ; elles sont alors 100 fois plus nombreuses car le nombre de neurones disponibles augmente à chaque relais.
Les noyaux cochléaires sont le premier relais pour les informations provenant des cellules internes. Ils sont liés à une certaine représentation du niveau sonore et sont à l’origine du réflexe stapédien.
L’olive supérieure (ou noyau olivaire) contrôle le système amplificateur et le filtrage. C’est le premier niveau dans lequel on prend en compte les informations provenant des parties droite et gauche du système auditif. Il y a analyse en terme de variation de niveau, de variation de fréquence, de variation de la position de la source sonore.
Le noyau du lemnisque latéral aurait un rôle dans la localisation spatiale (l’aptitude à discerner l’origine spatiale d’un son). Il pourrait avoir des connexions avec les centres susceptibles de déclencher des mouvements de la tête.
Le colliculus inférieur a une action dans l’analyse des sons en terme de niveau sonore, de variation de fréquence et de position dans l’espace. Il existe une comparaison entre l’information auditive et ses variations et entre l’information visuelle et ses variations. Les deux colliculi échangent leurs informations visuelles et auditives. Des réajustements ont lieu à ce niveau s’il y a handicap auditif ou visuel.
En ce qui concerne les corps genouillés médians (CGM) situés dans le thalamus et le cortex, il est difficile faire la différence entre ce qui est traité par l’un et l’autre. Les informations sont traitées sous forme de localisation spatiale et de signification.
Il faut moins de 20 millisecondes pour que les ondes sonores soient transmises au cerveau sous la forme de stimuli nerveux. Le traitement simultané de l'information sensorielle par le cortex auditif permet de garder la globalité et l’intelligibilité initiale du message.
La réception auditive du message dépend aussi de l’état d’éveil et de l’état attentionnel de la personne. De plus, selon la connaissance des sons et de leur utilité, le traitement des informations sera différent.
Dans la seconde et dernière partie sur l'audition nous verrons plus précisément l'emergence de ce sens chez le foetus et les expériences relatives aux capacités précoces du bébé.
Commentaires
Page 1 sur 1
Étiquettes
← Novembre 2024 →
L | M | M | J | V | S | D |
---|---|---|---|---|---|---|
1 | 2 | 3 | ||||
4 | 5 | 6 | 7 | 8 | 9 | 10 |
11 | 12 | 13 | 14 | 15 | 16 | 17 |
18 | 19 | 20 | 21 | 22 | 23 | 24 |
25 | 26 | 27 | 28 | 29 | 30 |
Derniers billets
-
L'audition (partie 1)
le dimanche 15 octobre 2006 à 15:03
Wolf.of.shadow, le 19/10/2006 à 13:50, dit :