Sharemanga: LHA (16) Compréhension du langage - Sharemanga

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Nous entamons la dernière partie de ce cycle avec Sue Savage Rumbaugh qui étudie cette fois la compréhension du langage chez le chimpanzé classique et le bonobo.

S. SAVAGE RUMBAUGH ET L'ETUDE DE LA COMPREHENSION DU LANGAGE CHEZ LE CHIMPANZE COMMUN ET LE BONOBO


Pour cette auteur, l'étude de la compréhension du langage peut fournir un meilleur indice de la compétence langagière des primates que l'étude de la production du langage. En fait, nous savons que les grands singes ne sont pas limités anatomiquement pour comprendre le langage : leur appareil auditif est a peu près le même que le notre. C'est en évaluant, parmi les capacités de réception nécessaires aux compétences langagières chez des espèces voisines de l'homme, quelles sont celles qui sont plus ou moins bien développées, que nous pourrons peut être mieux comprendre comment les humains sont devenus ces êtres aptes au langage. L'auteur va comparer les capacités du chimpanzé commun avec celles du bonobo, qui est encore plus proche de nous.

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A/ La compréhension du langage chez l'humain et le bonobo

Compréhension du langage chez l'humain

Les psychologues du développement sont familiers du fait que la compréhension du langage amène à sa production. Cette compréhension commence à être évidente chez l'enfant autour de 8-10 mois.
Bien que la compréhension du langage commence à apparaître tôt dans la vie et ne requiert pas les fines capacités motrices qu'exigent les paroles et les gestes, cela ne veut pas dire que c'est un phénomène simple et automatique. Cela demande un minimum de conditions. Pour le langage parlé par exemple : l'individu doit être capable de distinguer les phonèmes et de les enchaîner en mot. De plus, il faut donner un sens au mot et enchaîner les mots de façon systématique pour que l'individu conçoive la signification globale de l'énoncé. Sous-jacentes à ces compétences linguistiques se distinguent des capacités cognitives telles que l'intégration temporelle ou spatiale de différentes informations ou bien la représentation mentale d'entités absentes ou encore l'établissement de relations d'intégration d'une partie à un tout. Le contexte de l'énoncé et l'intention du locuteur sont, de plus, des composants essentiels de la bonne compréhension des messages d'autrui.
En plus de ces facteurs cognitifs, des conditions environnementales appropriées doivent exister pour que l'apprentissage du langage ait lieu. L'enfant ne peut apprendre le langage sans y être exposé. Il devient évident que le développement des compétences langagières est très largement favorisé par l'entourage et la culture dans lesquels baigne l'enfant.
La faculté de compréhension se développe à la faveur des interactions quotidiennes entre les enfants et l'entourage : on n'apprend pas le langage à l'enfant par des exercices récompensés par une friandise. S. Savage Rumbaugh pense que ce fait doit être considéré quand on veut étudier les compétences linguistiques des autres primates. Pour étudier les compétences des espèces proches à un niveau qui permet de la comparer à la notre, nous devons alors leur fournir un environnement aussi similaire que possible que ce que l'on trouve dans les cultures humaines. On doit donc inclure les données linguistiques et sociales modelées sur la façon d'interagir des adultes et des enfants humains partout dans le monde.

Compréhension chez le bonobo

Au Langage Research Center (LRC), deux primates, Panbanisha le bonobo et Panpanzee le chimpanzé, ont appris à utiliser et à comprendre des symboles dans plusieurs situations de communication et sans véritable entraînement. Leur apprentissage a été moins systématique que celui d'autres primates à qui on a enseigné l'utilisation des symboles grâce à des exercices répétés ou à l'aide de paradigmes basés sur le conditionnement par récompense.
Les jeunes primates sont évalués sur leur niveau d'attention et leur participation aux activités quotidiennes du labo (jeux et tâches encadrées), mais ils n'ont pas besoin de produire des symboles afin de recevoir de la nourriture ou d'autres récompenses. Ces deux primates ont spontanément développé des compétences dans la réception du langage et ont facilement compris plusieurs mots anglais dans des conditions de test à l'aveugle.
Le bonobo a, en fait, démontré sa capacité à comprendre plusieurs centaines de phrases orales complexes et nouvelles. En outre, cette compréhension de symbole a pu être étendue à la production de symboles des sujets.
En résumé, on a essayé d'élever ces deux primates comme des enfants et on va pouvoir observer que leur acquisition du symbole comporte beaucoup de caractéristiques semblables à l'acquisition du langage par de jeunes humains.

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La prochaine fois nous verrons les postulats expérimentaux ainsi que le déroulement de l'expérience.
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